Ce n'était pas le moment et ça ne le sera pas tant que j'en ai pas donné l'ordre. Je suis conscient que les égouts n'est pas le meilleur endroit pour y passer son temps, mais j'ai tout prévu depuis que je suis arrivé à Gotham, depuis que je suis ici, pour ma vengeance. On m'a toujours quand j'étais petit dit que des monstres vivent dans les égouts, un mythe, une légende, pourtant ça ne m'a pas empêché de m'inspirer de cette "légende" pour faire de cet endroit, une base d'opération. Les nombreuses personnes ayant ralliée ma cause ont comme devoir de faire des bas-fond de Gotham un endroit un peu plus confortable qu'au départ même si ce n'est pas un luxe. Pour ma part je peux facilement m'en priver vu que je suis quand même resté de très longues années dans une prison sous-terre. Mais pas d'inquiétude, bientôt, très prochainement, nous irons à la surface et nous mettront en place notre plan, mon plan. Bientôt Gotham sera à nous, nous serons libre. En attendant, personne ne doit refuser ses taches, les accomplir c'est survivre, telle est la règle ici.

Inspectant les moindres faits et gestes de mes acolytes, je reste silencieux, observant comme il se doit pour pouvoir faire la remarque si besoin est. Il ne doit y avoir aucune faille, l'échec n'est pas toléré et je suis intransigeant là-dessus, mes plus fidèles compagnons le savent. D'ailleurs, non loin de moi, à l'arrière, je sens la présence d'un soldat, inspectant également les travaux, et comme à son habitude, je ne doute pas un instant de son œil expert pour ce genre de chose. Et comme vous vous en doutez surement, chaque personnes à sa spécialités, je varie, c'est mieux pour avancer. Certains sont d'anciens soldats déchus, d'autres des ingénieurs, médecins, électriciens, mécaniciens, informaticiens, scientifiques, ect... Faut que j'avoue que ça n'a pas été facile de les rallier à ma cause, certains ont du accepter par la force, d'autres simplement parce qu'un brin d'intelligence les habitaient. Tout d'un coup, je me fais surprendre en me faisant sortir de mes pensées alors qu'un de mes hommes vent me demander comment allait son ami. Fronçant légèrement les sourcils tout en continuant de regarder droit devant moi alors que je me trouvai sur une passerelle métallique, je met quelques secondes avant de voir de qui il parlait. - Pourquoi n'irais-tu pas le voir par toi-même ? Il pensait sincèrrement que j'allais y aller à sa place ? Cet imbécile de Pete était monté à la surface avec pour simple mission de prendre quelques provisions et médicaments, certes il est revenu avec tout ça, mais il a réussit à se faire prendre et se faire blesser. Comment ? Juste d'y penser a me donnait envie de lui flanquer une bonne raclée pour lui faire comprendre que ce n'était pas si compliqué que ça que de se faire tout petit en prenant des provisions. Mais non, il a fallut qu'il se prenne pour quelqu'un d'invincible.

De l'autre coté de la passerelle, devant son bureau, assise, se trouve Vesta, jeune femme connaissant la médecine et qui je dois l'avouer...m'a toujours été très utile. Elle n'a rien d'une soldat, mais sa loyauté est une chose que je retient et que beaucoup des personnes se trouvant ici devraient s'inspirer. Elle est en charge de Pete qui aux dernières nouvelles était rentré en rampant selon un de mes éclaireurs qui l'a découvert sur le sol. Depuis, il n'a pas bougé de son lit. Allait-il remarcher un jour ou non ? Il faut que je le sache afin que je détermine l'issue de son destin. Un soldat ne pouvant plu aller au front, à quoi servirait-il donc ? Il n'a aucune spécialité que le maniement des armes, mais s'il reste paralysé, ça ne sert à rien. A moins qu'il ma caché des choses...j'aime moyennement cette option. Dans tout les cas, la seule libération que je peux lui accorder sera la mort. Je me dirige silencieusement vers Vesta avant de m’immobiliser à quelques mètres d'elle, les deux bras croisés au niveau de mes pectoraux alors que je porte un pull léger noir m'allant tout pile à ma taille. - Du nouveau sur Pete ?

The loyalty insure you the security

Les tunnels...On s'y habitue plus vite qu'on ne le pense, on fait avec la saleté ambiante, ce sentiment d'être coincé sous terre, le fait de ne pas voir la lumière du jour, de ne pas savoir quand il fait nuit. On s'habitue bien plus vite que les gens peuvent le penser, quand on n'a pas le choix. L'esprit humain est surprenant quand il défend sa vie, quand il lutte pour sa survie. Tout ce qu'il peut accomplir, uniquement pour continuer à vivre quelques années de plus...! Tous ceux qui vivent normalement, qui ont la chance de ne pas connaître la peur et l'horreur, ils n'imaginent pas à quel point on peut s'adapter, se transformer, pour épouser une forme qui nous permettra de nous en sortir. Mais à Gotham, tout le monde comprend ça, ou presque. Parce que cette ville, c'est l'Enfer sur Terre et tous ses habitants sont damnés depuis longtemps...Un jour, un bucher brûlera pour tous ces gens, mais pas encore. Pour l'instant, Gotham s'enfonce encore et toujours dans les fanges de la civilisation, elle touchera bientôt le fond...

Mais tout cela, l'infirmière l'ignore. Elle se contente de survivre, dans la peur d'un jour nouveau, dans l'angoisse qui règne ici. Ce n'est pas un lieu pour une femme et elles se comptent sur les doigts d'une main celles à vivre ici malgré tout. Elle, elle n'a pas choisi de venir vivre ici, on a choisi pour elle. Maintenant elle fait avec. Elle est avec un homme, depuis plusieurs jours maintenant, il a été retrouvé presque mort. Parfois, elle se demande comment ils font pour supporter tout ça, la douleur, la mort imminente, la haine...Et dans un rare moment de lucidité, elle comprend qu'ils n'ont pas vraiment le choix non plus, tous ces hommes, un peu comme elle. Mais elle perd vite cette notion, ce n'est pas important pour survivre ici. On ne plaint pas des gens qui peuvent vous faire du mal à tout moment sans avoir de remord. Mais elle les soigne quand même, c'est son travail, c'est pour ça qu'elle est là. Et celui-là, elle tente de le soigner. Mais elle craint de ne pas pouvoir. Il était mal en point, très mal en point. Ce n'est rien d'autre que la brutalité de Gotham, c'est comme ça.

Mais la sourde voix qu'elle connaît si bien la sort de ce moment contemplatif, presque en sursaut. Elle est au chevet du blessé, contrôlant sa température et sa tension. Elle sait que la question n'est pas vraiment "comment va-t-il ?", mais plutôt "me resservira-t-il ?", elle a l'habitude maintenant. Elle tourne la tête vers lui, il y a quelqu'un d'autre, un simple homme qui travaille là, elle ne le connaît pas, elle ne connaît pas grand monde ici, elle ne fait pas attention aux gens. Un instant, qui ne dura pas une seconde, elle sourit. Personne ne pourrait comprendre pourquoi, mais elle ne cherche pas à être comprise, elle s'en fiche bien de tout ça. Son sourire passe très vite, il est à peine resté en place, comme une ombre fugitive. Elle sait que ce qu'elle va dire condamnera cet homme, ce Pete, mais elle n'a pas le choix, mentir ne sert à rien. Il le verrait vite de toute façon...

- Je ne pense pas qu'il marchera de nouveau, les balles ont endommagé sa colonne vertébrale et lésé certains organes...

Elle baisse les yeux sur le blessé. Il n'est pas conscient, heureusement, il est dans les vapes à cause de ce qu'elle lui donne pour la douleur, elle a au moins ça, dans ce milieu brutal, quelques petites choses pour que la douleur ne soit plus un problème. Parfois ce n'est pas suffisant. Parfois elle n'en a plus alors que c'est nécessaire. Elle se sent mal et détourne les yeux de ce Pete, elle est désolée. Elle sait quand elle prononce une sentence de mort, même si elle déteste ça, même si elle sait que c'est épouvantable. Ce n'est pas en son pouvoir de sauver ces gens, elle doit juste dire la vérité et attendre que ça passe, que son sentiment de culpabilité s'en aille, comme le reste. Comme son humanité qui s'effrite un peu plus chaque jour qu'elle passe ici...

(c) AMIANTE

Une chose est sure, Gotham n'a rien de sure malgré la présence de Batman. Faisait-il réellement ce pourquoi il a revêtit son costume aussi ridicule soit-il ? Le titre qui lui avait été accordé était probablement un peu exagéré, mais ça c'est une autre histoire dont je m'occuperai par la suite. Je lui briserai le dos comme il a brisé la vie de mon mentor, une erreur qu'il n'aurait pas du commettre, mais si mes hommes commencent à tomber comme des débutants, alors il va vite falloir que je change de tactique. La nouvelle est tombée quand Vesta m'annonça ce qu'il avait et ça ne me fait rien, devais-je le plaindre ? Pleurer son sort ? Non, il meurt, un autre le remplacement. Qui était là quand je me trouvai aux bas fond de Santa Prisca ? Personne. La sécurité de mes hommes est importante, mais pas spécialement parce que je m'en fais pour eux, mais bien parce qu'ils me servent et il est toujours difficile de perdre un élément du puzzle. Impassible et silencieux suite aux paroles de l'infirmière, je détourne mon regard vers le corps de l'ancien soldat déchu. Je ne bouge pas d'un cil, restant à ma place. Il n'y a plus qu'une solution pour la libération de ce dernier. - Alors il n'y a plus qu'une solution pour le libérer de ce poids. Pas besoin de faire un dessin, Vesta a compris de toute façon où je veux en venir et même si elle refuse cette solution, au fond, elle ne pouvait que comprendre qu'il était préférable la mort que de rester paralysé sans rien pouvoir faire.

Voyant un de mes hommes passer non loin de nous, je lui fais signe de prendre le brancard pour l'emmener à l'abri des regards. Et oui, ils ont l'habitude maintenant de lire dans mon regard, dans mes gestes pour comprendre où je veux en venir. Quelques secondes plus tard, quand le corps devient hors de vue, je respire un bon coup tout en venant faire le tour du bureau de l'infirmière, sans pour autant lui faire face, mais simplement de profil. - Comment était ta vie avant de venir ici ? Sa grande loyauté était presque suspect, pour l'instant je n'ai rien eu à craindre, elle n'a montrée aucune faille dans sa servitude à mon égard, mais je veux m'assurer que je ne fais pas fausse route, la prudence. N'ayant jamais pris le temps d'en savoir plus sur elle, c'était le bon moment pour en apprendre. Lui faisant finalement face, plantant mon regard dans le sien, je reste planté devant son bureau, les bras toujours croisés.

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Le corps est enlevé, ce n'est plus vraiment un blessé, il est déjà mort pour tout le monde. Mais elle le regarde s'éloigner quand même. Parce que c'était quelqu'un malgré tout ce que les gens croient ici. La situation est tellement compliquée et épouvantable, que les gens finissent parfois par oublier qui ils sont, ce qu'ils ont été et ce qu'ils seraient capable d'endurer...Elle tâche d'oublier, de faire comme si ce n'était pas grave, mais elle ne peut pas vraiment...Les choses vont lui passer, au bout d'un petit moment, comme le reste, ça passera. Tout passe ave le temps...Elle retourne à ce qui lui sert de bureau, ça ne lui est pas très utile, elle ne consulte pas vraiment, les gens viennent la voir quand ils ont besoin.

L'espace d'un instant, elle se croit seul, mais elle n'a pas vu qu'il est là aussi. Comment le rater pourtant ? Elle doit faire quelques cinquante centimètres de moins que lui, c'est plutôt elle que l'on peut rater. Elle ne sait pas pourquoi il reste planté là, elle a peur de ce qu'il pourrait faire, elle craint un peu qu'il soit en colère qu'elle n'ait pas "soigné" cet homme. Mais c'est pour tout autre chose qu'il est là, rien à voir avec cette homme, rien à voir avec leur situation. Il veut savoir ce qu'elle était, qui elle était. L'espace d'un moment particulièrement court, elle a l'impression d'être importante, pendant une seconde à peine, mais cette impression se fane vite. C'est forcément autre chose, il ne peut pas s'intéresser à elle pour de vrai, il a autre chose à faire que de se demander qui elle était juste pour le plaisir de la connaître. Il doit y avoir quelque chose là-dessous, forcément. Il reste devant elle, à la regarder dans les yeux. Elle ne bouge plus, le souffle coupé, elle n'ose rien faire et rien dire. Mais elle le doit et reprendre son souffle soudainement.

- Je...J'étais juste infirmière, rien de plus. Je vivais seule, ma mère est morte y'a quelques temps...Ma vie n'était pas passionnante, une vie normale de quelqu'un qui vit à Gotham...

Elle a la mine basse, elle n'aime pas penser à sa vie. Ses souvenirs sont embrouillés, dans une sorte de brume diaphane, certains souvenirs ont disparu et repenser aux autres lui demande un effort particulier...C'est étrange, ce n'est pas si loin, elle ne pense pas regretter sa vie. Elle est un peu perdue, sa nouvelle vie a pris la place de l'ancienne, sans grand heurt, sans violence...Elle n'est plus vraiment celle qu'elle était, elle est juste Vé, petite chose fragile piégée sous terre...

(c) AMIANTE

Soyons honnête, dans le plus profond de mon âme ou du moins de ce qui en reste, le passé d'une personne ne m'importe peu, seul le présent et l'avenir préoccupe mes pensées. Le cas de Vesta est la meilleure à ma disposition, elle m'est fidèle surement dut à la peur ou à autre choses et ça doit le rester, surtout en ces temps de prédilections d'un futur sombre pour Gotham. Personne ne peut préméditer mes actes ou mes agissements, car je suis le seul maître de mon destin et du destin de ceux qui me suivent et vous voulez savoir lesquelles sont potentiellement capable de survivre ? Ceux qui sont prêt à vouer leur vie à ma cause, à mon but qui deviendront le leur. Les avis sont partagés bien entendu, j'en suis conscient, mais au bout du chemin que nous restera t-il ? L'espoir d'une nouvelle vie ? D'une reconnaissance ? D'une nouvelle chance ? Différente version alors qu'une seule est la véritable, celle de la vengeance, vengeance envers ceux qui osent s'autoproclamé héros de Gotham alors que bon nombres de nos proches sont morts.

Concernant Vesta, le fait que j'en sache plus sur elle va me permettre de lui faire comprendre plus de choses et de m'assurer qu'elle restera à mes cotés Silencieux jusqu'au bout, j'attend que son dernier mot sorte de sa bouche avant de répliquer sereinement et calmement. - Alors rendons-là plus passionnante qu'elle ne l'était. Que souhaiterais-tu réellement Vesta ? Décroisant les bras, je fais quelques pas de gauche à droite avant de commencer à feuilleter quelques dossiers sur son bureau. - La loyauté est une chose de plus en plus rare à Gotham et je tiens à te remercier de ta fidélité envers moi. Ce n'est pas dans mes habitudes d'agir ainsi, mais j'admire ton travail et ta présence. Demande moi ce que tu veux et je ferai en sorte d'exaucer ton vœu...dans la mesure du possible. Aucun regard ne lui est adressé à mes paroles, pas besoin de l'inciter à m'écouter ou me croire, là, pour une fois, je lui laisse le choix de répondre ce dont elle a envie.

Oh, ça serait trop facile bien sur, je sais à qui je fais ça. Disons qu'à cet instant, c'est un sorte de teste pour voir si elle restera toujours aussi loyale. Bizarrement je lui fais confiance et il est important de prendre en compte que me trahir entraînera la mort. Mais elle a tout à gagner, je n'ai qu'une parole et je ferai en sorte qu'elle ait tout ce dont elle désire si elle continue sur cette lancée.

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Est-ce qu'elle a peur de lui ? Oui, bien entendu, comme toutes les personnes saines d'esprit qui vivent dans les égouts et qui travaillent pour lui. Ceux qui n'ont pas peur sont inconscients ou suicidaires, des fous qui ne se rendent pas compte de quoi il est capable. Elle a peur, pour sa vie, pour sa santé, pour ses conditions de vie ici. Elle voudrait tellement garder cette sécurité...Et le seul moyen pour ça, c'est de le respecter et d'obéir. Mais ce n'est pas la seule raison. Elle est aussi cinglée que ceux qu'elle a pu aller soigner à Arkham dans le temps. Tout le monde à Gotham est cinglé.

Elle lève soudainement les yeux vers lui, ils brilleraient presque, pleins d'espoir et de joie, de tout un tas de sentiments ambigüs. Elle ne parvient pas vraiment à croire ce qu'elle entend, elle espère que ce soit vrai, pas un piège grossier. Tout ce qu'elle veut...Mais qu'est-ce qu'elle veut ? Dans sa situation, survivre est une question de loyauté et d'égo. Beaucoup de loyauté, plus aucun égo, l'équation est très simple. Quant à la volonté et aux désirs, ils sont presque anéantis. Ce qu'elle voudrait vraiment, elle n'ose pas se l'avouer et ne lui dira absolument jamais. Peut-on espérer des sentiments de la part de cet...homme ? Elle n'y pense même pas. Elle ne pense pas non plus à retourner chez elle, à retrouver ses amis ou ses collègues. A quoi pense-t-elle alors...? Que veut-elle vraiment...?

- Je...Je me sens seule ici...Elle a une petite voix et n'ose pas parler vraiment fort. Je...Je voudrais bien un animal, qui reste avec moi, un chien pour me tenir compagnie...

Elle aurait pu demander mille et une choses, elle aurait pu vouloir n'importe quoi. Rentrer, revoir sa famille, retourner à sa vie, avoir plus de libertés, ne plus travailler et habiter ici...Mais rien de tout cela ne lui venait à l'esprit, partir n'est même pas quelque chose à laquelle elle pense. Sa vie est étrangement ici désormais et nul part ailleurs. Alors, ce qu'elle demande, c'est juste un peu plus de confort. Elle aurait pu en demander pour ses "quartiers" mais elle veut par-dessus tout avoir de la compagnie, avoir un semblant d'ami dans ce monde de brutes. Un chien, un chien qui la protègera des hommes qui se trouvent ici, un chien qui l'accompagnera quand elle sortira chercher des choses dehors, un chien pour lui tenir compagnie quand elle est seule le soir, quand elle s'ennuie et qu'elle voudrait un ami...Etrange souhait...Est-ce qu'il consentira à cela ? C'est une autre paire de manches...

(c) AMIANTE

Mes plus fidèles associés se doivent d’être récompensés, heureusement pour elle Vesta en fait partie et par conséquent elle ne finira pas dans la mer de Gotham, le corps perdu au fin fond des abîmes. Vous savez, j'ai vu de nombreuses personnes au cours de mon existence, des bons comme des mauvais, chacun avec un style bien particulier et j'ai toujours tenu mes promesses, certains sont morts, d'autres non, donc quand je dis que je compte la récompenser, je ferai tout pour le faire. A t'elle la moindre raison de me croire ? J'aimerai dire qu'elle n'a pas le choix, ce qui est le cas à quelque part, mais le choix on l'a, toujours et elle a choisie de me suivre. Une fois que nous sommes assez loin des potentielles oreilles indiscrètes, j'écoute ce qu'elle désirerait en sortant d'ici, chose qu'elle ne sait pas encore. Je n'ai dit à personne que bientôt nous allons sortir d'ici, si nous vivons dans les égouts pour le moment, c'est simplement pour préparation Gotham à une nouvelle ère.

Tout en marchant dans un couloir sombre des égouts, en direction d'une grande grille donnant une vue sur la mer et l'horizon, la demande de Vesta me fait réagir intérieurement. Un chien ? Était-elle sérieuse ? Une personne censée demanderait la liberté ou quelque chose avec une plus grande valeur, mais non, elle choisit un chien. - Un chien ? Lui dis-je en pensant qu'elle n'était pas vraiment sérieuse en disant ça, mais vu le silence ensuite, j'en conclu qu'elle l'était. Ce n'était pas dans le même contexte, mais je suis mal placé pour parler de ça vu qu'à l'époque, j'ai quand même pris une peluche comme compagnie lorsque j'étais à Pena Duro. Certes la violence règne dans les deux cas, mais Pena Duro était synonyme d'enfer comparée à Gotham qui n'est pas un paradis pour autant. - Trés prochainement nous allons sortir de cet endroit pour rejoindre la terre ferme de Gotham et à ce moment tu auras ton animal de compagnie, mais je pense pas qu'un chien a sa place ici. Ni aucun homme, non ? Mensonge. J'ai eu droit à un aller dans les bas-fond de Santa Prisca, donc je me fiche de savoir qui vivra ici ou non. Ce n'est rien en comparaison à ce que j'ai subit, mais ça c'est une autre histoire.

Je me stoppe devant la grande grille tout en regardant l'horizon, prenant d'une voix perplexe. - Est-ce vraiment tout ? Parce que soyons honnête, une personne à qui je demanderai ça ne demanderait pas simplement un animal de compagnie. J'aime pas les mensonges, mais peut-être qu'elle voulait vraiment que ça, alors dans ce cas elle verra son souhait se réaliser une fois que nous sortirons d'ici.

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Tout ce qu'il peut dire n'a plus d'importance après ce qu'il a annoncé, plus rien du tout, même la mer là en face d'eux, presque assez proche pour qu'elle puisse en sentir les embruns. Elle a un large sourire, ses yeux brillent et pétillent comme jamais ils ne l'ont fait jusqu'à présent. Elle n'en croit pas ses oreilles et pourtant, elle sait que ce qu'il dit est vrai. Il ne ment pas, étrangement, elle lui accorde toute sa confiance malgré ses angoisses et sa peur d'être punie si elle dévie un tant soit peu du chemin tracé pour elle. Elle rêve d'être à nouveau à la surface, libre de pouvoir y vivre et ne pas retourner se cacher dans les égouts au moindre problème. Ce serait formidable...Elle en oublie tout ce qu'il a bien pu demander et même ce qu'elle voulait lui répondre. Tout ce qu'elle veut, c'est quitter ce lieu sale et dégradant...

- On va vraiment sortir...? souffle-t-elle sans y croire, des paillettes toujours plein ses yeux bleus.

L'espace d'un instant, elle imagine ce que ça serait de vivre à nouveau au grand jour et de profiter, non seulement d'un vrai logis, mais aussi du soleil sur sa peau et de l'air frais qui remplacerait celui-là, putride et désagréable. Elle lui sourit toujours, elle ne peut pas penser à autre chose...Mais une petite ombre obscurcit ses pensées. Ceux qu'elle a connu avant. Parfois, elle y songe, parfois, elle se dit qu'elle voudrait bien les revoir peut-être, ceux qui étaient là pour elle, ceux qui étaient gentils avec elle...Mais elle s'abstient d'en parler. La loyauté avant tout. Et revoir ces personnes pourrait signifier qu'elle n'est plus loyale...C'est ce qu'il pourrait penser. Son sourire se fend un peu à l'idée qu'il pourrait la penser déloyale envers lui, il n'y a plus rien d'autre que lui maintenant, penser à ce qu'elle a connu autrefois ne sert à rien...

- C'est tout oui. Je ne sais pas ce que je pourrais vouloir, si nous sortons d'ici pour vivre à Gotham et plus en dessous...Peut-être retourner chez moi, prendre des vêtements un peu mieux que ceux-là...Mais c'est guère tout je crois....

Il est fou de penser que l'on peut changer quelqu'un, au point de lui ôter tout désir et toute envie de liberté. C'est chose que l'on ne peut pas imaginer quand on est ordinaire et que l'on vit une vie normale. Les gens ordinaires ne peuvent même pas imaginer à quel point l'esprit humain peut changer et se modifier pour survivre, pour se reconstruire...Tout faire pour rester vivant, c'est le seul mot d'ordre dans certaines circonstances. Elle l'admire, elle l'aime presque, c'est ce qu'elle doit faire pour survivre dans ce monde...

(c) AMIANTE