Edward avait son propre appartement à Gotham. Ce n’était pas vraiment une résidence très luxueuse, mais il pouvait au moins utiliser l’endroit comme local d’entreposage. En fait, une particularité qu’il avait était qu’il avait un mur dédié à l’affaire du joker. Quelques dizaines de reliures de journaux, d’articles sur internet et tout ce qu’il a pu trouver sur le sujet du dangereux terroriste. Le côté obsessif de tout ça l’amène à quelque peu garder cette partie de sa vie discrète. Il croit que c’est sa curiosité ainsi que sa détermination est ce qui amène cette fixation sur le Joker. Il a devant lui une énigme insurmontable et il doit donc la résoudre pour montrer sa valeur.

Le jeune homme ne peut pas dire qu’il a fait le moindre iota de progrès sur l’identité du Joker. Il sent qu’il pourrait probablement réussir à peut-être débusquer des informations cachées au public, s’il réussit à avoir ce stage au palais de justice de Gotham. Il est peu probable qu’il travaille sur cette affaire, mais au moins il devrait bénéficier d’une fenêtre d’opportunité. En même temps, il ne veut pas que ce genre de chose le ronge de l’extérieur. Ce genre de truc pourrait l’amener à devenir aussi fou que son objet d’étude.

Edward attendu à peu près 15 minutes à son arrêt de bus avant de pouvoir finalement embarquer dans le moyen de transport. Le bus était quand même assez plein. Comme il était encore tôt, les gens qui se dirigent vers leur boulot sont encore grandement présents sur le bus. Heureusement pour lui il finit par se trouver une place entre deux individus sur un banc. Le jeune homme reste calme et silencieux. Il n’est pas du genre à faire la conversation sans raison, surtout à des inconnues. Il a à peu près une demi-heure avant qu’il arrive sur les lieux de l’université. Il souffle un peu, il a oublié son iPod, il ne peut donc rien écouter. Il a un truc à la radio, mais il fait trop de bruit sur l’autobus pour qu’il puisse proprement l’écouter. De toute façon, il s’agit probablement d’une chanson pop qu’il a entendue 20 fois de trop.

L’étudiant étira un peu son cou pendant quelques instants et put commencer à sentir quelques vibrations venir. Les routes municipales étaient plutôt mal foutues dans certains endroits de la ville. Il essayait d’éviter que son sac à dos soit propulsé hors de son banc. Le trafic assez chaotique semble amener le conducteur du bus à prendre des virements soudains et inattendus pour éviter de finir d’être percuté par un autre véhicule. Bien qu’Edward serait probablement reconnaissant de ne pas se faire tuer dans un accident de voiture, mais dans un de ses mouvements brusques sa main perd de sa fermeté qu’il avait sur son sac à dos. Il semble voltiger dans les airs avant que celui-ci vienne se percuter contre la valise de quelqu’un. L’impact est tellement fort que la valise s’ouvre en deux et son contenu s’étend au sol.

- Je suis désolé, vraiment désolé. Laissez-moi vous aider.

L’étudiant prit les papiers au sol, il ne peut pas s’empêcher de voir que sur l’un des documents, il avait une image imprimée sur celle-ci. Celle du joker dans sa cellule d’Arkham. Sa mâchoire tombe un peu. Il ne s’attendait pas à le voir ici. Il pense qu’il l’imagine peut-être. Toutefois, il remet la feuille à la dame.

- Vous, vous travaillez sur le joker? Vous êtes journaliste?

Une journée de plus sur Gotham, et completement blasée je rentrais dans le premier bus que je croisais. Non, il ne fallait pas croire que la vie ici me blasait c'était plutot les reactions des gens quand ils apprenaient ce que je faisais. Entre ceux qui pensaient que j'étais une mauvaise personne, parce que voyons franchement il n'y'avait que les mauvaises personnes qui defendaient les mauvaises personnes, et ceux qui pensaient que je faisais ça pour faire mes preuves parce que j'étais une femme. Bon ok.. Ceux la avaient raison, mais quand bien même ! Je faisais surtout ça parce que ça allait m'apporter une assez grande renomée dans le monde des avocats et que peut être, je disais bien peut être, mes parents se rappeleraient qu'ils ont une fille. Depuis que je leur avais annoncé la verité sur moi, sur mes orientations, sur mes choix d'avenirs, le dialogue avait été plus ou moins rompus, et même si nous parlions encore il n'y'avait plus rien de familial. Je n'étais plus la petite princesse à mon père, et ma mère ne supportait plus vraiment de me voir. J'avais juste besoin... De leur prouver que j'existais. Enfin pourquoi je pensais à tout ça aujourd'hui ? Qu'importait ! J'avais mal dormi, et ma voiture en panne qui m'obligeait à prendre le bus n'était pas pour arranger mon humeur.

Je soupirais donc doucement en rentrant dans le véhicule. Pas de place assise, bien sur. Je regardais un peu autour de moi. Non mais franchement, entre les mamies qui allaient acheter leur pain, les etudiants, et les personnes en habit de travail, je me sentais pas vraiment a l'aise comme ça... Non je n'aimais pas les bus. Non je n'aimais pas les transports, et non je n'aimais pas les lieux comme ça ou il y'avait des tonnes de gens. Rabatant mes lunettes de soleil sur mes yeux, je m'addossais contre une paroi, saisissant la barre. Les jeunes avec leurs MP3 ans les oreilles me faisaient regretter mes années de fac, mais je n'aurais pas pu me permettre d'arriver au tribunal vétue comme a l'epoque avec un gros casque autour de mon echarpe et de la pop musique s'en echappant. Le passé était revolu. J'étais une femme serieuse maintenant.

Premier arret, plusieurs types descendirent me laissant la place sur un banc a coté d'un vieillard. Sur le banc d'en face, un étudiant, et deux femmes, lui au moins... Il avait le look de l'étudiant. Balladeur sur les oreilles, air fatigué. Pas que j'essayais de deviner la vie des gens en les regardant, mais examiner les gens c'était un peu mon metier aussi, et puis.. Je m'ennuyais. Les mouvements brusques du conducteur n'aidaient en rien mon repos. Et le summum arriva quand dans un virage brutal le sac a dos du jeune homme en face de moi heurta ma valise qui s'ouvrit au sol.

Dans les cas comme ça bien sur, c'est rarement quelque chose sans importance qui s'etale à la vue de tous. Faites tomber le sac a main d'une femme ça sera un string ou quelque chose de bien génant, ouvrez le portefeuille d'un homme vous trouverez un préservatif, le sac a dos de votre gamin, le paquet de clope qu'il ne devait pas avoir. Et moi... J'avais des documents sur l'affaire en cours.

« Fais chier. » Oups. Le langage Lisbeth, le langage. D'un bond je me levais donc pour ramasser mes papiers en même temps que le jeune homme qui me tendait désormais une feuille, sur la quelle tronait la photo tristement celebre du joker à Arkham. Bien sur la question ne tarda pas. Promptement je rangeais les fichiers dans ma valise que je fermais bien cette fois. Et je regardais le garçon. L'homme.. ? Non le jeune homme voila ! « En fait je suis avocate. Et oui, je travaille sur cette affaire. » Cette simple phrase me valu un regard méchant de la part du vieillard a coté de moi. Mais qu'est ce que je pouvais y faire. J'étais fiere de mon travail moi... J'allais pas non plus me cacher.

Rapidement Edward doit faire quelques choix mentaux. Il n’aura probablement pas d’opportunité de parler à une avocate qui travaille sur le cas dans l’avenir. C’est quand même quelque chose, il se doit de sauter sur cette occasion. Il se demande d’abord s’il devrait révéler à l’avocate qu’il est un étudiant en droit. Il se dit qu’il ne devrait pas le dire. Si elle lui dit qu’il étudie en droit, elle va probablement se douter qu’il veut tout savoir sur cette affaire. Elle risque d’avoir un réflexe défensif et il va perdre son opportunité. Il doit être assez prudent dans le choix de ses mots avec elle.

- Encore une fois je suis désolé de ce qui est arrivé.

La femme semble être un peu grincheuse, bien sûre si on travaille sur une histoire comme celle du Joker, il n’a pas vraiment de raison d’être de bonne humeur. Edward pouvait imaginer la pression qui tombait sur cette dame. Il se demanda intérieurement si elle était de la défense ou dans la persécution. Le jeune voulait aller dans cette dernière discipline, mais la défense était quand même quelque chose d’intéressant dans cette histoire. Le joker était un type presque indéfendable, mais il fallait quand même que cette défense soit faite. Habituellement, il faut être soit très idéaliste sur le processus judiciaire ou être particulièrement rapace. Edward se privait de jugement sur l’avocate pour l’instant. Il était trop tôt pour juger de son caractère, surtout dans pareille circonstance. Il aimerait l’imaginer du genre idéaliste, même si elle a l’air de mauvais poil. Elle prend quand même le bus pour ses déplacements, ce qui ne lui semble pas le comportement de quelqu’un qui passe d’abord et avant tout à l’argent, mais qui sait.

Il devrait probablement trouver une façon de lui remontrer le moral ou un truc du genre. Edward ne sait pas trop comment il pourrait s’attirer à ses sympathies sauf peut-être en ramassant les papiers qui étaient restés sur le sol. Il ne pourrait pas lui demander quoique ce soit avant d’avoir réussi à tout ramasser. L’étudiant était quand même responsable de la perte de ses précieux documents légaux.

Il ne pouvait pas agir comme s’il n’était pas intéressé par ça, mais au moins il pouvait être un peu indirect dans ce qu’il demandait. Le procès du Joker allait probablement être l’un des plus importants de toute l’histoire de Gotham. Tout le monde s’attendait à ce que le verdict soit un de culpabilité. Toutefois même avec un sadique dans son genre, ce type méritait un procès juste et équitable. En même temps la carte de la folie était très applicable dans son cas. Il pouvait soit croupir à Arkham ou à Blackgate. Personnellement aucun de ses endroits ne semble être un lieu ou n’aimerait finir ses jours. En même temps, il avait une possibilité d’évasion présente. Le joker avait quand même réussi à se sauver du commissariat de Gotham. Il pense que même avec sa folie évidente, il pourrait avoir tellement de pression qu’il finirait à Blackgate.

- Ça doit être spécial quand même de travailler sur cette histoire, non?

L’étudiant avait dans ses mains plusieurs pages du dossier, il ne le lisait pas trop, mais il semblait passer rapidement à travers chacune d’entre elles. Il les avait remis en ordre et il avait une forte impression qu’il en manquait une. En regardant la numérotation, il se rendit compte qu’il avait raison sur cette question. La page 23 était manquante dans le dossier. Il regarda un peu autour de lui et essaya de voir si la page en question était présente. Edward pouvait facilement s’imaginer le trouble qui pouvait s’abattre sur l’avocate si même une page du dossier était perdue quelque part dans la jungle urbaine. Elle pourrait facilement tomber dans de mauvaise main, elle pourrait peut-être même subir des pénalités pour leur perte ou tout le cas pourrait être influencé par ce petit évènement.

- Euh… vous pouvez me dire si vous avez la page 23? Je ne la trouve nulle part

Edward devait retrouver cette page. Il se demanda si cela pouvait être celui avec la photo qu’il avait donnée précédemment, mais Edward se rappela qu’il s’agissait de la première page du dossier. Son regard scruta les alentours pour essayer de trouver la page en question. Avec tous les gens présents sur le bus à matin, il avait encore moins de chance de pouvoir jamais retrouvée l’objet. Edward remit la grosse pile de pages qu’il avait accumulées à l’avocate pour avoir les mains libres. IL regardait en particulier en dessous des bancs. Il espérait qu’elle ne serait pas salie ou mouillée. Les bus de Gotham n’étaient pas les endroits les plus propres en ville. Le jeune homme semblait garder un œil au sol, mais par moment il revenait pour regarder Lisbeth. En fait, il avait un peu peur qu’elle éclate comme un volcan.

C'est avec stupeur que j'avais regardé tous mes papiers s'envoler. Comme si le temps s'était arreté, comme si... Et bien je ne savais pas trop quoi. Mais comme dans un film, toute ma malette avait volé en l'air, les documents sur l'affaire en cours s'était eparpillés partour dans le bus, et la rage que je contenais en moi, que j'aurais pu laisser eclater venait de laisser place à une lassitude bien plus grande. J'étais demoralisée. Cette malette qui s'echappe, ces documents qui s'enfuient, c'était comme si ma vie était un ballon de baudruche que quelqu'un venait de percer. Je fermais doucement les yeux. Oui mais voila, ça ne pouvait pas durer, le gamin me tenait un papier, me demandait si je travaillais sur le joker, et le naturel venait de revenir. J'étais fiere d'être avocate, j'avais travaillée de longues années pour ça, j'étais fière d'avoir choisi une affaire indefendable au premier abord. J'étais fiere de tout ce que je faisais et de tout ce que je pouvais faire. Alors non. Pas question de me laisser envahir par le caractere morose de toute cette ville. Je reprenais donc le masque froid et placide qui ne me quittait que rarement quand j'étais hors de chez moi, et je regardais le gosse qui s'excusait encore.

« Les excuses ne servent a rien. » Roh... J'allais quand même eviter de le traumatiser avec le role de mère glacée, et j'esquissais ce qui ressemblait à un sourire... Ça ressemblait à rien. J'arretais vite. « Et puis tu n'a pas fait exprés non ? » Bon voila ça c'était dit on pouvait arreter de parler la et reprendre notre vie non ? Enfin quand il aurait fini de ramasser les 37 pages du dossier. Moi j'avais arreté et je m'étais relevée, il semblait si empressé de le faire que je n'allais pas gacher son plaisir n'est ce pas ?

Sur le moment d'ailleurs, son plaisir semblait aussi être celui de me parler. Ou plutot de me questionner. Cette question que j'avais entendu plusieurs fois quand des gens avaient appris ce que je faisais. Est ce que c'était special de travailler sur cette affaire ? Oui ça l'était. Est ce que j'avais envie de le dire ? Bah... la question restait en suspens. Tant qu'on ne me demandait pas, comment ça me faisait me sentir moi. Je prennais quelques secondes, presque deux minutes en fait avant de lui repondre, peut être qu'il avait même oublié la question. « C'est une affaire spéciale en effet. » Ça Lisbeth... C'était une réponse sans en être vraiment une n'est ce pas ? En même temps je ne voyais pas vraiment quoi lui dire d'autre. Je n'étais pas reputé comme étant la plus bavarde des femmes... Et je n'allais pas livrer mes états d'ames au premier venu.

D'un coup, je me retrouvais avec un paquet de feuilles dans les mains. Mon dossier. Mon ecriture bien nette, quelques photos, des notes ,des rapports.... Et tout était sali maintenant, j'étais partie pour tout recopier, encore une fois au propre. Ok. J'étais maniaque, et j'imaginais déja les heures de travail sans dormir que ça sous entendait quand il me tira de mes pensées. La page 23 ... ? Il manquait la page 23.... En soi ce n'était pas une des pages les plus importantes du dossier, mais elle contenait un morceau de témoignage, et je ne voulais pas non plus que ça tombe entre de mauvaises mains. Soupirs importants de ma part, je le regardais hésitant entre lui arracher les yeux, ou l'aider a chercher. Bon... En tout cas je ne disais rien, secouant négativement ma tête. Non je ne l'avais pas, et il avait interet à la retrouver. La... Je ruminais, et lui il semblait vraiment stressé. Cela dit, la chance semblait tourner en sa faveur quand dans un virage brusque j'appercu ma page 23, et mon écriture reconnaissable entre mille, sous la roulette d'une poussette.

« Elle est la. » Annonçais-je alors calmement à l'homme. Il avait... evité mon courroux pour le moment. D'ailleurs il m'avait même rendu curieuse, ne serait-ce que parce que j'avais appercu sa façon de survoler les feuilles du dossier. Pitié. Qu'il ne soit pas un journaliste. Pas encore un. « Tu t'interesse à l'affaire du Joker ? » Pas vraiment d'émotions dans mes mots. Sortie du travail, je n'avais plus l'habitude de parler.

Il ne sentait pas que les choses allaient particulièrement bien pour lui, même si c’était un accident, Edward avait quand même été un élément perturbateur dans la journée de l’avocate. Même, ses tentatives pour se faire pardonner semblaient être plutôt inefficaces. Il n’était pas déprimé par la possibilité qu’il ne gagne rien de cette rencontre fortuite, mais c’était quand même décevant. Le mieux qu’il pouvait imaginer, c’était s’il pouvait la revoir sur ce même bus et rétablir le contact dans des chroniques futures maintenant que la glace était quelque peu brisée entre eux. Toutefois, il était quand même mieux de profiter de l’instant présent et d’espérer le mieux.

- Croyez –moi, j’envoie rarement mon sac à dos délibérément se fracasser sur des valises, surtout quand il contient mon ordinateur portable.

Bien qu’il était plus intéressé que la moyenne sur l’affaire du Joker, il s’efforça de sonner aussi désinvolte que possible quand elle le questionna sur l’affaire. Il était presque à son avantage que le Joker a fait autant de retentissement dans toute la ville, ça lui donnait une meilleure couverture. Il garda son sang-froid et répondit sur un ton un peu léger.

- C’est difficile de ne pas être intéressé par l’affaire du Joker dans cette ville, ce sera probablement le procès le plus important à Gotham pendant un moins une décennie. Le seul procès qui selon moi pourrait plus captiver l’attention serait si on attrapait Batman demain.

Il fit une petite pause, baissant un peu son enthousiasme, il se dit qu’il était un peu trop excité. Une tentative d’empathie se dessina en lui et il se dit que du côté de cette femme les choses ne devaient pas être aussi excitantes, mais plutôt qu’il s’agissait d’une tâche plutôt pénible. Edward baissa un peu le regard, avant de reposer celui-ci vers Lisbeth.

- Ça doit être difficile quand même de travailler dans ce procès, je ne peux pas imaginer la taille de la pression du public et disons que le Joker n’a pas l’air d’être normal comme client. Je me trompe?

Edward se demandait s’il agissait de la bonne façon, mais en même temps, il était un peu trop tard pour faire marche arrière. Une partie de lui se sentait coupable de sauter sur l’opportunité comme ça, mais maintenant que l’idée était en tête, il ne pouvait pas faire comme si de rien n’était.

Il alla saisir la page tant convoitée et alla la remettre à l’avocate. Il n’était pas particulièrement réjoui par l’idée que la feuille soit rendue dans un état moins que recommandable, mais heureusement elle demeurait lisible. Edward s’assit sur son banc, cette fois, il garda son sac à doc plus sécurisé en le gardant entre ses jambes. Le jeune homme semblait particulièrement préoccupé par la possibilité que l’incident se reproduise. Cette possibilité commença à prendre moins de place dans son esprit. Edward regarda un moment la fenêtre, même avec ce qui arrivait, il ne pouvait pas manquer son arrêt de bus. Bien sûre qu’il était intéressé par la possibilité d’avoir des informations exclusives sur le procès, mais il aimerait que cela ne lui coûte pas son diplôme.

- Je peux comprendre si vous n’avez pas envie de discuter de cette affaire. Tout cela est probablement confidentiel. Surtout avec quelqu’un que vous venez juste de rencontrer. Je vais arrêter de vous déranger si vous voulez.

Edward ne savait pas trop s’il faisait preuve de respect avec elle ou s’il essayait un peu de désamorcer ses défenses. C’est ses manières de gentleman à l’œuvre. Il restait qu'il allait au moins essayer de paraître quelque peu intelligent sur le sujet. Une approche qui permettait de réconcilier la division dans son esprit. Sa conscience n’aime pas qu’Edward essaie de prendre des réponses d’une femme qui essayait de faire son boulot comme tout le monde. Il pourrait plus facilement machiner contre elle s’il avait des raisons de croire qu’elle est corrompue, mais il ne peut pas la juger uniquement avec le peu de choses qu’il connait pour l’instant. Il sent même que l’éthique pourrait être brouillée par le cas du Joker, parce que c’est tellement une cible facile. Un procureur voudrait probablement prendre cette cible afin de s’assurer du prestige à nom pendant qu’un avocat de la défense se sentirait peut-être en train de battre une bataille désespérée ou il aurait l’air d’une crapule.

Il se rendait compte qu’il ne connaissait pas du tout cette femme, même pas son nom. C’est vrai qu’il n’a pas trop de raison de vouloir plus la connaître personnellement. Il n’est pas attiré instinctivement vers elle, mais aussi il est assez sage pour savoir que dans le monde de la loi, il est mieux de ne pas courtiser d’autres avocats ou qui que ce soit qui travail dans un palais de justice. Edward ne veut pas commencer à accumuler les conflits d’intérêts avant même qu’il aille son diplôme.

Bah il avait beau s'excuser comme ça, je m'en fichais dans le fond. Ça m'exasperait juste toute cette situation, il n'y'était pas pour grand chose, je detestais juste les transports en commun, et puis ça allait me donner du travail supplementaire. Et la voila, j'étais comme une cocotte minute en train d'exploser à l'interieur. Ça me donnait mal à la tête toute cette histoire... Et je n'écoutais donc qu'a moitié ce qu'il disait. Des banalités à mes oreilles, l'affaire etait exceptionnelle, oui merci j'étais au courant, il avait juste... Juste l'air excité et en un sens je me sentais coupable de rester de marbre et de ne pas avoir le temps, d'être fatiguée, d'être enervée. En realité on aurait juste dit un jeune etudiant qui se passione pour quelque chose qui lui tient à coeur. Ouais mais non, je pouvais pas me permettre le sentimentalisme, c'était SANS sentimentalisme que j'étais arrivée jusqu'ici, prés du sommet. Si proche, si proche. Non, j'avais pas le temps. Le temps c'était important, trop important pour être perdu à bavasser de tout et de rien. Alors je l'écoutais, un peu, sans pourtant répondre. Non j'étais plutot occupée a chercher du regard cette foutue page 23 de merde. Oui bon, je m'ennervais, mais ça ne se montrait pas. Je gardais tout à l'interieur, interessant non... ?

Enfin voila, j'avais cette fichue page entre les mains et il etait reparti s'asseoir. Moi, je rangeais tout ça dans ma malette, et cette fois je la serrais bien precautioneusement contre mon torse. Je n'avais pas l'habitude. Pas vraiment... Allez, plus qu'une vingtaine de minutes et j'étais bientot arrivée au tribunal. Et puis en moi comme un declic, je me revoyais dans les traits de l'adulescent... ouais, je savais pas trop quel age lui donner alors je tournais un peu autour du pot dans ma tête, soit bref, et je ne voulais pas devenir comme mes parents, ou comme certaines personnes que je frequentais, je ne voulais pas devenir une salope innaccessible. Alors je soupirais un peu et je me rapprochais de lui, un des types de son banc s'était levé, j'en profitais pour lui piquer sa place. Tant pis, a la guerre comme à la guerre, les transports et moi c'était un peu Guernica, ou quelque chose comme ça. Soit.

« Non, tu ne ne trompe pas. C'est un client trés particulier, et si il ne l'était pas le procés ne serait pas aussi spécial, ni aussi médiatisé n'est ce pas ? » Un leger, mais alors je dis bien leger, trés trés leger sourire se dessinait un peu sur mes levres, mais je le reprimais bien vite. Choisissant volontairement de ne pas répondre à sa supposition sur la difficulté du procés, je n'avais pas besoin de la complaisance des gens, et même si j'étais sure qu'il ne pensait pas à mal, je ne pouvais pas non plus prendre le risque qu'il soit un journaliste en mal de scoop...

Et puis voila que la situation changeait, il me proposait d'arreter. La cette fois il eut un veritable sourire. Peut être que c'était une manoeuvre, peut être que je tombais tout droit dans le panneau, mais j'avais l'impression d'avoir ecrasé quleuqe chose sans arriver à mettre le doigt sur ce que c'était. « C'est pas grave. Je me doutais que ça serait apocayptique ce trajet en bus de toute façon... J'étais préparée pour presque tout. » Un soupir. Histoire de bien faire comprendre que les transports en communs m'exasperaient presque autant que les questions... Non, d'avantage en fait. Puis je me mordais la levre en reflechissant un peu.

« Avant que je décide si je continue de parler ou pas dis moi... es tu en école de journalisme ? Ou un amateur de ragot? Pourquoi t'interesser à cette histoire ? » J'esperais juste une reponse franche, qui sait... Peut être qu'il pourrait me donner envie de lui en parler.

- Il est bien difficile de ne pas porter attention à quelqu’un qui voulait s’en prendre à l’âme de la ville. Il sera difficile pour les gothamites de clore ce chapitre de son histoire sans ce procès. Je trouve bien qu’un homme qui voulait rependre le chaos finisse jugé par le système de justice.

IL devait admettre qu’il se révélait un peu plus, probablement parce qu’il ne pouvait pas trop s’enrober d’un beau mensonge pour couvrir son intérêt sur l’affaire du joker. En même cela lui dit qu’il est peut-être mieux de faire oublier rapidement par elle. Heureusement, il a peu de chance qu’elle garde un long souvenir de tout cet évènement plutôt anecdotique. Surtout qu’il n’avait rien fait d’illégal pour le moment. Quoi que des rivalités professionnelles eussent probablement réussi à partir avec moins.

Surtout qu’avec ce qu’elle lui dit, il pense qu’il a beaucoup de chance qu’elle soit avocate de la défense du terroriste psychotique. Cette réalisation le met un peu dans l’inconfort. En même temps, il essaie de penser que cette femme mérite qu’on lui laisse faire son travail. En même temps, il se dit qu’il pourrait peut-être d’aider son côté naturel. Celui de l’accusation. Il avait probablement quelque chose dans le dossier qui aurait aidé celle-ci à assurer que la défense n’essaie pas le moindre truc pour innocenter le joker. En même temps, il savait que ce genre de truc était très risqué non seulement pour lui, mais aussi pour le bureau du procureur. S’il prenait ses tuyaux confidentiels, toute l’accusation pourrait être rayée de la carte. Il se rappela l’exemple d’Harvey Dent, il voulait être irréprochable. Quoique c’est vrai que ça, c’était l’image d’Harvey Dent, il avait probablement des choses un peu plus discutables si on l’oubliait un peu et on examinait son cas de plus près. En même temps, il avait cette idée d’idéal qu’il faut suivre, même s’il n’est pas le plus réaliste au monde. Si on n’essaie pas, autant abandonner tout de suite.

- Ce n’est pas si difficile que ça, on s’y habitue. Apparemment le métro est moins pire qu’avant, mais je n’ai pas vérifié. Je suppose que vous êtes plus du genre automobile.

Les chances de la revoir tombaient un peu à l’eau si c’était le cas. Au cas où il voudrait éviter les ennuis peut-être que c’était pour le mieux. En même temps, peut-être qu’il serait plus difficile à oublier, s’il faisait partie d’un évènement anodin plutôt que de sa routine. En même temps, il se dit qu’il demande peut-être un peu trop de la situation. C’était bien sûr un évènement particulier pour lui, mais il ne pouvait pas contrôler tout et s’assurer que tout soit parfait pour lui. C’était stupide de sa part de penser de la sorte. Il était parfaitement déraisonnable. Il était probablement mieux de ne pas s’imaginer comme gorge profonde et plutôt d’être un gentil petit étudiant qui était tout simplement curieux.

- Bien comme j’ai dit tout le monde en ville est intéressé par cette histoire, mais si vous voulez être rassuré, je ne suis pas journaliste.

Il réfléchit encore une fois se demandant s’il devait lui dire qu’il étudiait en droit. Il avait l’avenir en tête, il allait probablement travailler dans cette ville, du moins c’était ce qu’il espérait. Edward ne peut pas s’enlever ça de la tête. En même temps, il peut croire qu’après après avoir travaillé sur l’affaire du Joker, ce sera peut-être surtout elle qui voudra quitter la ville. Avec sac à dos, il ne pouvait pas vraiment couvrir le fait qu’il était étudiant, mais en même temps, il sent que de lui dire qu’il va aller dans le droit. Devrait-il faire un petit mensonge pour l’instant? Il sent quand même qu’il sera reproché plus tard s’il commence à jouer le jeu ou peut-être que ce sera le début d’une chute plus dramatique vers la corruption. Edward se trouve un peu mélodramatique. Il réalise qu’il a quelque chose de très simple qu’il peut faire.

- Je suis étudiant à l’université de Gotham. En fait pour être honnête, j’étudie en droit. Alors, je ne peux pas m’empêcher de m’intéresser à tout ce qui a rapport à la loi, mais les chances il y a des chances que je finisse dans le droit des affaires plutôt que le criminel, mais qui sait peut-être que dans quelques années ce sera dans votre position.

Edward fit un petit rire sympathique. Il cachait ses ambitions, mais au moins, il disait surtout la vérité dans sa déclaration et qui sait peut-être qu’il réorienterait sa profession durant son éducation, mais l’image d’Harvey Dent était tellement présente pour lui qu’il avait difficilement autre idée en tête que de devenir son successeur spirituel. Il ne pouvait pas trop le mentionner, mais elle n’avait pas besoin d’avoir toute sa biographie.

Et si tout avait été different ? Si ma voiture n'avait pas implosé, si j'avais pris le temps de la faire regarder plus souvent. Et si, et si et si... Si j'avais mis un peu plus de temps à marcher avec ces saloperies de talons que j'étais obligée de porter pour l'image ? Si j'avais pas pris ce bus ou cette place tout simplement. Oui mais voila, c'était pas le cas, les hypotheses étaient bien mais maintenant j'étais comme on dit coincée avec un gars qui me parlait de mon affaire. De l'affaire du siecle pour les Gothamites, et je ne savais pas vraiment quoi lui dire, je ne savais pas vraiment comment reagir. Il approuvait que ce procés était spécial, le Joker lui même l'était aprés tout et je devais avouer qu'il n'était pas le seul. Sa jolie psychiatre était elle aussi assez zinzin dans sa tête si vous voyez ce que je veux dire. Mmmh soit. J'esquissais ce qui ressemblait le plus à un soupir. Sourire. Soupirer. Soupirer. Sourire... Puis soupirer encore, le tout entrecoupé de paroles je ne voyais pas quoi faire d'autres. Sortie de mes relations professionnelles, je n'avais plus vraiment l'habitude de parler aux gens. Qu'est ce que vous voulez... ? Depuis mon diplome je m'étais enfermée dans une bulle de travail, on ne me referait pas. Mmh, en tout cas je n'avais pas trop compris pourquoi il parlait autant, et je me fendais donc d'une replique simple et un peu banale, en la quelle pourtant je croyais dur comme fer. « De toute maniere, tout le monde mérite un procés.» Voila qui était trés bien trouvée comme replique non ? Trés... brillant. Okay, pas vraiment mais soit. Comme je lui sous entendais quelques minutes plus tard, les transports en commun me rendaient irritable. Lui il disait qu'on s'y habituait, que le metro non plus ce n'était pas si mal... J'en étais pas convaincu. Certes je l'avais pris quelques fois quand j'étais plus jeune, dans de plus grandes villes. Mais c'était un autre temps, d'autres état d'esprits et puis surtout a l'époque je pouvais sortir et marcher jusqu'a chez moi, j'avais le temps.

« Ma voiture est tombée en panne ce matin. » Et j'habitais en periphèrie, ce qui ne m'avait pas trop laissé d'autre choix. Peut être que j'aurais pu demander à un ami, a quelqu'un... Mais ouais, mais non. Enfin en tout cas je supposais que ça repondait à sa question sur le fait que je sois une personne qui prefere les automobiles. Fichus transports. Fichu moteur. Fichus tout. J'étais un peu sur les nerfs en ce moment. Finalement j'avais même décidé de lui parler, en m'assurant avant tout qu'il ne soit pas journaliste. Oh bien sur, il pouvait toujours mentir, mais il avait quand même l'air jeune. Et comme pour affirmer mes pensées il me dit qu'il était étudiant, en droit même, à l'université de Gotham. A ses mots je souriais doucement - oui oui, vous ne revez pas, je souriais - et je lui répondais d'une voix calme.

« Je vois. Ce sont des etudes trés interessantes. » En même temps, je n'allais pas dire le contraire. « Et je comprends d'avantage ton interêt sur l'affaire. » A mes yeux il disait l'entiere verité, et j'étais décidée à repondre a quelques unes de ses questions si il voulait. Aprés tout j'avais été etudiante moi aussi. Doucement je lui tendais la main. « Je m'appelle Lisbeth, Lisbeth Ashmore, je suis l'avocate du Joker. » Autant faire de vrais presentations. Oups. J'avais parlé un peu fort peut être, mais en même temps mon visage s'était retrouvé médiatisé quand un crétin de journaliste m'avait interogé l'autre jour sur ce que ça faisait de defendre un anarchiste criminel... « Tu es conscient que je ne pourrais pas te reveler grand chose sur l'affaire. Secret professionel, conflits d'interet tout ça. Mais quand même, je veux bien repondre a une ou deux de tes questions. » Aprés tout, ça aiderait le trajet a passer plus vite.

- Mon nom est Edward, Edward Montoya. Content de finalement connaître votre nom.

Il avait fait une percée apparemment, l’honnêteté (ou du moins quand les choses sont surtout vraies), avait ses avantages. Son visage semble s’éclaircir quelque peu à ce sujet. Il avait droits à une ou deux questions, pas beaucoup, mais quand même il avait eu ce qu’il voulait. Edward posa sa main sur son menton se demandant ce qu’il pourrait bien demander. Il devait bien faire attention, c’était comme demandé à un sage au sommet d’une montagne. Il faut qu’il choisisse ses mots avec beaucoup de prudence. En même temps, il sent qu’il a une zone d’activité très mince.

- Je me demande si….hum, non pas ça.

Le jeune homme ne pouvait pas trop lui demander des détails sur l’affaire, c’était tout simplement impossible. Il ne pouvait pas vraiment lui demander ses opinions personnelles, cela n’avait aucun intérêt pour lui. Il se rappelle qu’il est un étudiant en droit, il devrait demander, même s’il n’avait pas cette petite obsession personnelle. Edward était quand même en train de réfléchir à ce qu’il demanderait. Peut-être qu’il pourrait essayer une façon un peu plus indirecte, quelque chose peut-être un peu plus philosophique. Un peu de sagesse de son ainé. Il n’était pas si sûr que ce soit si utile, mais au moins il aurait plus de connaissance.

Edward faisait un effort conscient pour ne pas avoir l’air de trop réagir quand elle lui a dit qu’elle est avocate de la défense du Joker. Pas vraiment, parce qu’il avait déjà déterminé que c’était probablement que les gens ont tendance à juger les avocats de la défense bien plus que les gens de l’accusation. La seule façon qu’il pourrait probablement être pire c’était si elle était à la défense. Il est facile de mépriser les gens dans cette position. Même s’il a déjà pris son clan dans cette histoire, il ne veut pas la diaboliser. Comme elle l’a elle-même dit, il a droit à son procès. En fait, cela lui donne une petite idée de ce qu’il pourrait lui demander. Une question plus générale, mais qui quand même pourrait lui donner un certain insight.

- Qu’est-ce qu’un avocat fait quand on lui demande de défendre que tous semblent être coupables?

Peut-être au moins, il pourrait comprendre son opposition. Même s’il allait à l’accusation, comprendre le fonctionnement de la défense allait probablement être quelque chose des plus utiles pour lui. Il s’est quand même pris avec opportuniste avec son cas et il devrait faire quelque chose de mieux. C’est ce qu’il se répète maintenant, même s’il veut quand même cette information exclusive. Quand il rentrera chez lui ce soir, il va probablement regarder sur internet et sur son mur d’information pour trouver tout ce qu’il peut au sujet de Lisbeth. Il doit bien avoir un ou deux articles sur elle qu’il a déjà accumulés. En même temps, il se sent scrupuleux dans son examen. Elle n’est qu’une partie d’un jeu un peu plus complexe.

En fait dans ses scénarios les plus fous (qu’il aimerait pouvoir ignorer, mais pas avec le Joker), c’est son client qui la met en danger. Avec une âme aussi tordue que le joker, avec la logique inversée qu’il utilisait souvent, il pouvait l’imaginer qu’il prendrait son avocate comme cible. Toutefois avec quelqu’un d’aussi imprévisible, il n’a pas un moyen d’être sûr. Il se disait que peut-être si celui-ci était resté à Arkham c’était peut-être qu’il avait quelque chose en tête. Quelque chose le retient là-bas. Edward avait pensé à quelques reprises de trouver une façon d’aller à l’asile, mais une partie de lui il songeait que c’était probablement comme regarder dans l’abysse ce qui amène l’abysse à plonger en vous. Le joker semblait être comme un type qui avait développé une façon de rendre les maladies mentales contagieuse peut-être que la zone 51 serait un meilleur endroit pour lui que la ville de Gotham. En fait, il est un peu surpris qu’il ne demande pas un changement de localisation pour ce procès. Définitivement quelque chose qui semble avoir été organisé. Est-ce que le joker pouvait être responsable de ce genre de chose? Une petite idée, possible, mais il préfère ne pas trop y penser de peur que de par cette action elle se concrétise.

Edward regarda par la fenêtre pour se changer les idées. Il approche de sa destination, mais il a quand même bien assez de temps devant lui pour espérer finir cette conversation avec elle. Il pourrait même laisser un ou deux arrêts de bus passer si les choses continuent de bien aller. Il sent au moins que les choses sont plus plaisantes entre lui et Lisbeth que précédemment. Au moins, il avait fait une petite connexion puisqu’il était tous deux des gens de loi. Encore une fois il se réprimanda un peu d’avoir été si opportuniste avec elle.

Un peu d'honeteté de sa part au fond avait reussi à faire fondre de quelques pourcents ma carapace glacée. Juste 5 ou 6 % pas quelque chose de grandiose, mais je m'étais presentée et il avait fait de même. Non, je n'avais aucune honte a travailler sur le Joker, je n'avais aucune honte à être l'avocate DU Joker. Certaines choses devaient se faire, et cette fois c'était moi qui m'y collait. En souriant un peu quand il se presenta, je repondais d'une voix detachée. « Enchantée aussi, Edward.» J'avais été bien elevée vous savez. Je connaissais les bonnes manieres, et parfois je jurais mais c'était rare quand même, comme tout a l'heure quand ma precieuse valise c'était envolée...

En tout cas Edward Montoya - etudiant en droit, semblait desormais rechercher quelle question me poser. Je faisais si peur que ça qu'il hésite autant... ? Bah en même temps j'avoue que j'avais eu l'impression que j 'allais lui arracher la tête quelques minutes auparavant mais c'était passé non ? Je le laissais donc reflechir, regardant nonchalement le paysage autour de moi. Gotham était une grande ville, et les quartiers dans les quels on passait n'étaient pas les quartiers les plus agréables à voir. Pourquoi Gotham ? Pourquoi est ce que j'avais choisi de rester ici, ce n'était pas pour ma grande maison, ce n'était pas pour mes amis, ni même pour mon travail, tout ça... ça se retrouve, ça se reconstruit. J'étais restée... Parce que j'esperais qu'un jour... Ah qu'importait la question d'Edward m'envoya dans de nouvelles reflexions.

Qu’est-ce que peux faire un avocat qui defend quelqu'un que tous croient coupable... ? La même chose que je faisais ? Il cherche... Il essaye de montrer par tous les moyens qu'il est le meilleur des avocats. Defendre l'indefendable... Faire ses preuves encore et toujours. Je soupirais doucement et je lui repondais... « On ne me l'a pas demandé. J'ai choisi..» Un moment, je perdais mon regard dans le vague, sur la barre metalique qui se dressait au milieu du bus. « N'est ce pas le plus dur des challenges pour un avocat justement ? Defendre l'indéfendable ? Prouver qu'il arrive à defendre son client contre ce que tout le monde dit ? » Cette fois je souriais presque. Non, je n'étais pas folle, c'était un petit sourire a demi fier a demi blasée. Puis j'essayais peut être... de changer un peu de sujet. Mes motivations personnelles etaient... Et bien. Personnelles.

« Que ferais tu toi si on te demandait de le defendre ? »

Est-ce qu’elle le teste ou elle essaie juste d’éviter la question? Il ne trouve pas très génial qu’elle évite la question comme ça. C’est probablement de la ruse de sa part. Une façon de ne pas avoir à répondre, il peut comprendre pourquoi elle n’aimerait pas trop répondre à ses questions. Il n’a pas besoin de se mettre en colère, il doit tout simplement agir de façon intelligente. Il ne peut pas répondre qu’il ne défendrait jamais un type comme lui. Cela révélerait trop de ses positions personnelles. Ce qu’il essaie d’éviter le plus possible.

- Hum je dirais que j’essayerai d’établir la vérité. Je devrais m’assurer que ce que les choses soient bien fait. Je dois considérer mon client comme innocent avant tout.

IL se demanda un instant s’il prenait l’attaque parce qu’il n’aurait pas à interagir avec un client et qu’il n’aurait qu’à se soucier de la loi. C’était un peu plus facile puisque 90% du temps on allait être du côté de la police. La plupart des affaires judiciaires finissent avec une sorte d’entente entre les partis qui favorise davantage l’accusation puisqu’il a une admission de culpabilité. Des fois, il se dit que c’est surtout une façon d’assurer d’avoir un travail facile. En même temps c’était peut-être des choses qui étaient plus exactes dans des villes autres que Gotham. Malheureusement pour lui, il ne se donne pas la vie facile. D’une certaine façon, il sent le désastre venir autant pour la défense. Edward pensait que tout le monde allait probablement perdre.

- Je sais que je dois être idéaliste, mais excusé moi, je suis encore jeune.

Encore une fois, il semble couvrir ce qu’il dit d’humour. Il sait que Gotham city ne laisse pas grand place à l’idéalisme sinon pour mieux l’écraser. En même temps c’était supposé une nouvelle ère, les gens pouvaient avoir l’espoir. Toutefois, l’espoir c’est une belle façon de dire que la situation est désastreuse et qu’il a une mince possibilité de réussite qui est probablement totalement irréaliste. Toutefois, du simple fait qu’il y a cette chance, il faut faire une action suicidaire. En même temps on se doit de le faire. Des fois, il aimerait être un plus pragmatique dans ses motivations. Au point d’être totalement mort dans ses émotions. Il aurait moins de dilemmes dans la vie. C’est à se demander pourquoi il a décidé d’être un avocat. Il pensait qu’il pourrait potentiellement être un avocat véreux excellent.

Edward ne peut pas s’empêcher de penser que si l’on choisit de prendre le cas du Joker volontairement on est probablement à la recherche de gloire personnelle. L’option idéaliste était encore là, mais elle diminuait. Edward restait quand même calme, mais il sentait qu’il pourrait être un peu plus ouvert dans ses critiques s’il avait une confirmation de ses intentions. En même temps il se retient de le faire.

-Vous êtes avocates par plaisir ou par devoir? Vous avez étudié votre droit pour les défis

Son arrêt de bus comme à être de en plus proche, mais il garde son attention sur Lisbeth pour l’instant.

Je pense que la vrai question qu'il se posait en fait était... Pourquoi avoir choisi cette affaire ? Cela dit, c'était une question à la quelle je n'avais pas neccessairement envie de repondre... C'était pour ça que j'avais orienté la question ailleurs, pour ça que je lui avais demandé lui ce qu'il aurait fait si il avait du le defendre. Etablir la vérité... En considerant son client innocent, voila ce qu'il avait repondu. Oui. Mais c'était paradoxal non ? Comment établir la verité si le client était coupable, rellement coupable ? Comment proteger un assassin ? Non, moi je ne ... culpabilisais plus depuis un moment. J'étais avocate, je faisais mon travail, et si je ne dormais pas la nuit c'était parce que je travaillais beaucoup, pas parce que je me sentais coupable de travailler à la liberation d'une abomination. Bien sur que non.

A sa phrase je me contentais d'un simple hochement de tête. Et puis il rajouta qu'il était idéaliste, qu'il était jeune. Ça me laissait comme un sentiment d'amertume, avais-je un jour était cette jeune fille idéaliste moi ? Pourquoi avais-je choisi de... Merde ! Voila. J'en avais marre de trop me poser des questions sur moi même a cause d'une stupide conversation. J'esquissais un sourire un peu triste.

« Je pense que les jeunes gens comme toi, choisissent souvent l'accusation. C'est plus facile, et a leurs yeux ça ne les empeche pas de dormir la nuit. » Un petit sourire... Qui ne representait plus rien. Peut être que c'était un peu méchant de dire ça, peut être que j'avais raison, de toute maniere c'est ce que les etudes prouvaient. Les jeunes avocats fraichement sortis de leurs études prennaient toujours l'accusation. Les autres, quelques arrogants qui sortaient du lot, essayaient de faire leurs preuves avec la defense. Je n'étais pas vraiment arrogante, mes preuves je les avais déja fait pour le monde de la justice. Et pourtant, j'avais choisi cette affaire... Par défi.. ? Par soif de ... reconnaissance. Avait il lu à ce moment la dans ma tête ou... parce qu'il venait de me demander pourquoi j'étais avocate, et sa question me glaca quelques instants. Heureusement, je reprenais bien vite ma consistance.

« J'ai choisi d'être avocate, parce que c'est un métier qui me tenait à coeur. Et oui, j'aime les défis, d'autant plus que la plupart ne me resistent pas. » Voila, c'était la reponse la plus sincere que j'avais pu faire. « Pourquoi étudie tu le droit ? » Simple revers n'est ce pas ?

- J’entends votre conseil, mais je crois que ni l’accusation ou la défense n’est nécessairement dans le droit chemin. Le tout est une question d’honnêteté et d’intégrité.

Il lui donnait bien sûr la version idéaliste des choses, mais Edward sent qu’il est sorti de ses limites. D'ailleurs, elle pouvait bien lire ce qu’il avait dans ses têtes, probablement parce qu’il avait mal pensé ses tentatives d’approches. Edward ne savait pas trop où il avait rentré son coup, peut-être avait-il surestimé ce qu’il pouvait acquérir de cette conversation. Il serait mieux de quitter pour l’université et se concentrer sur ses études pour le reste de la journée. Il commença donc à sortir de sa position et alla se placer sur le pôle devant lui. Il prit devant lui pour garder sa stabilité. Il hocha un peu de la tête devant Lisbeth. Edward tira un peu sur le fil pour signaler au conducteur de bus qu’il voulait faire un arrêt. L’université était visible d’où il était.

Edward a remarqué quelle utilisée l’expression tenait, c'est-à-dire au passé. Elle n’était quand même pas très vieille. Cela lui faisait réaliser à quel point cette profession pouvait brûler quelqu’un très vite. Il espérait ne pas être dans la même position dans quelques années. Qui sait peut-être voulait-elle faire une sorte de suicide professionnel en prenant la position de la défense dans l’affaire du Joker afin de justifier un changement de profession. Il était probable que les seuls clients qu’ont lui donneraient. En même temps il imaginait que c’était peut-être quelque chose d’inconscient de sa part.

- Je vous remercie pour cette conversation. Il s’agit là de quelque chose de rare de pouvoir rencontrer des avocats professionnels comme ça. J’espère que les choses vont bien tourner pour vous.

L’étudiant ne lui disait pas trop bonne chance parce qu’il ne voulait pas qu’elle aille une défense tellement bonne du Joker qu’il finisse par sortir de prison. En même temps, elle ne semblait pas être une personne particulièrement mauvaise, même si elle se doutait qu’elle avait décidé de faire la défense du personnage tout simplement pour des questions de prestige. En même temps, on disait que le joker avait brûlé tout son argent que la mafia lui avait donné pour avoir récupéré son comptable véreux. À moins qu’il aille des réserves quelques parts, il doute fortement qu’il paye très bien. Une partie de lui, peut imaginer que le Joker l’a peut-être forcé la main, mais c’est probablement trop fabuler pour donner de bonnes intentions à cette femme. Il se rendit compte qu’il n’avait pas répondu à sa question

- La raison pour quoi j’ai décidé d’étudier le droit, c’était parce que je voulais faire un monde meilleur et que je n’étais pas assez bon en gymnastique pour devenir policier.

Il fit un petit sourire amusé. Le bus arrêta son parcours et il sortit du véhicule. Il laissa la femme derrière et commença à changer ses pensées pour quelques choses de plus orientées sur ses problèmes scolaires. Il espérait quand même pouvoir revoir Lisbeth un jour.

La conversation, ne me plaisait plus vraiment. Pas comme si elle m'avait déja plu en fait, mais soit. La rencontre en un idéaliste etudiant, et moi même, ne pouvait pas mener à grand chose d'autre qu'un débat d'opinions divergentes. Le fait que je sache pourquoi moi je faisais ça, ne supposait pas que je doive en parler. Ca restait une affaire, une affaire personnelle, privée... Ça restait mon soucis et puis de toute façon je l'avais dis, j'aimais les défis. Qu'importait. Sa petite phrase, j'espere que les choses vont bien tourner pour vous.... me fit sourire, amerement, mais elle me fit sourire. C'était sa maniere de me dire " bonne chance, mais je ne veux pas que vous gagniez" ... Mon sourire ressemblait peut être legerement à un rictus, et je ne pus m'empecher de lacher quelques mots.

« Les choses ne tournent pas si mal que ça. »

Et je hochais la tête un peu comme pour lui de rien. Si mes quelques paroles allaient lui être utile, et bien, tant mieux. Bien joué pour lui. Et puis finalement, chassez le naturel, il revient au galop, au grand galop même je dirais. J'esquissais un sourire plus sympathique.

« Ecoute. Une fois que cette affaire sera terminée, si tu as besoin de conseils, ou de reponses, ou de je ne sais quoi. Tu pourra venir me trouver, mon bureau est situé non loin du tribunal. »

Oh puis, bientot on me verrait partout, et du coup... ça serait moins difficile de me retrouver... Enfin on s'en fichait. Le bus marquait un arret et visiblement c'était la où il allait descendre. Non sans me donner la raison pour la quelle il avait finalement choisi de suivre des etudes de droit. Sur le coup, ça me fit sourire d'avantage, et je me rasseyais, pour faire la fin du trajet. Decidement... Plus jamais le bus. Plus jamais !