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 Numéro de charme [PV Sélina Kyle]

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Numéro de charme [PV Sélina Kyle] _
MessageSujet: Numéro de charme [PV Sélina Kyle] Numéro de charme [PV Sélina Kyle] EmptyVen 17 Mai - 21:23



« … J'ai appris que vous vous orientiez vers les nouvelles énergies... Un investissement quelque-peu hasardeux, non ? »

Bruce cilla, giflé par son brusque retour à la réalité. D'un coup, tout lui revint en même temps. L'éclairage tamisé de la vaste et luxueuse salle de réception ; l'odeur affriolante des parfums féminins emplissant la pièce tels les arômes capiteux de fleurs soucieuses d'attirer à elles des insectes butineurs ; la musique feutrée et langoureuse incitant les invités à savourer l'instant présent ; et naturellement Roland Daguett, l'individu s'insérant le mieux dans ce décor de faste extravagant. Roland Daguett qui lui parlait.

¤ La réception pour fêter la fusion des industries Daguett avec leur principal concurrent. Tu es à la célébration de la montée en puissance de ce requin. Et vous parliez de l'axe pris par Wayne Entreprise. Rappelles-toi, Détective ! ¤ S'exhorta mentalement le trentenaire brun en usant involontairement d'un des surnoms donnés au chevalier noir.

Il réalisa qu'il tenait une flûte de champagne, et que son vis-à-vis attendait de lui une réaction.


« Tout à fait. » Approuva-t-il vaguement pour masquer sa sortie de rêverie éveillée, décochant à tout hasard un sourire débordant d'hypocrisie pour compléter sa réponse.

Son interlocuteur le toisa avec un mépris affiché, ostensiblement étalé sur ses lèvres fines comme des lames de cimeterres. Haussant un sourcil interrogatif, Daguett fit valoir, d'un ton faussement léger et désintéressé :


« Vous savez... Le comédien ménagea un suspense dans sa phrase, en profitant pour faire coulée une bonne rasade de champagne dans sa gorge toujours sèche.
Plutôt que de dilapider vos capitaux, vous pourriez proposer à votre comité de direction un partenariat avec mon propre groupe. J'ai entendu dire que Wayner Entreprise brillait dans de nombreux domaines, dernièrement. L'armement lourd, par-exemple ? Voilà un secteur où vous ne risquez pas de gaspiller votre investissement ! »

Le célibataire milliardaire sentit la colère raidir ses muscles. Seule l'habitude de jouer un rôle lui évita de briser en miettes le verre qu'il avait en main. Roland Daguett avait manigancé un quelconque traquenard pour forcer son dernier concurrent en date à lui concéder un contrat de partenariat commercial intégral, et sa première réaction, au soir où l'on fêtait cette victoire, était de sauter à la gorge de son nouveau concurrent direct ? Le PDG de Daguett Industrie témoignait ici d'un appétit plus que vorace pour le pouvoir. Or, s'il effrayait beaucoup de monde, Roland n'en demeurait pas moins un cupide financier maladroit dans ses approches, pour le disciple de la Ligue. Carrant les mâchoires, le trentenaire reclus dans son manoir rétorqua lentement, pour souligner son absence totale de peur :

« J'accepterais volontiers votre proposition, M. Daguett, si je ne savais pas que vos partenaires avaient tous en commun une fâcheuse tendance à sentir une violente douleur entre leurs omoplates dès qu'ils vous tournaient le dos. Singeant son vis-à-vis, l'ex-justicier vida sa flûte. On vous dit très prompt à offrir les faveurs de jolies jeunes demoiselles à vos futurs partenaires... Et tout aussi réactif, lorsqu'il s'agit de menacer d'envoyer à la presse des photos très compromettantes. »

Mouché, l'implacable businessman jeta à son imperturbable interlocuteur son regard le plus imprécateur, avant de réajuster la tenue de son smoking d'un beige évoquant les étendues sablonneuses du Sahara. Jugeant sans doute plus profitable de terminer la soirée en galante compagnie, Daguett tourna le dos à un potentiel associé, furetant des yeux dans la salle en quête de promises d'un soir éméchées et peu farouches. De son côté, le pupille d'Alfred réalisa après-coup que son attitude avait été un rien trop téméraire. Daguett disposait d'amis, au sein des truands de Gotham. Et Bruce ne pouvait plus se reposer sur son alter-ego pour éviter les ennuis, désormais.

¤ Il va falloir que je sois plus vigilant... Bruce Wayne n'est plus un simple prétexte, désormais. C'est ma vie. Celle que je vais devoir vivre. ¤

Batman n'était plus. La décision de le faire disparaître lui avait été imposée à un moment où ses idées étaient loin d'être claires, et depuis, il payait le tribut de son sacrifice. Autrefois possesseur de deux vies, le trentenaire en costume noir Hugo Boss n'en possédait désormais plus qu'une, et de loin la moins reluisante. Finies, les escapades héroïques pour protéger le citoyen et neutraliser un danger de mort ; le richissime résident de Gotham devrait à présent se contenter de son existence de frimeur superficiel pour tout substitut d'exaltation. Laquelle avait été négligée au profit de celle de son alter-ego, chose que l'intéressé encaissa stoïquement. La désastreuse image de façade repoussante édifiée autour de Bruce Wayne tenait bon, lui garantissant d'être froidement accueilli partout où il irait, et peu regretté là où il ne se montrerait pas. Par le passé, cette aura nauséabond tranquillisait l'orphelin, lui autorisant toutes les sorties nécessaires pour que le Batman puisse officier sans que jamais Wayne ne vienne à manquer à quelqu'un ; depuis le décès maquillé d'Harvey Dent, l'employeur d'Alfred se haïssait pour avoir autant négligé son identité civile.

¤ Il faut dire que ce n'était pas prévu... Il s'écoulera des mois avant que ma vie ne redevienne plaisante. Je vais devoir reconquérir des amis, effacer mes frasques d'antan en coupant court aux imbécilités, cesser de forcer les traits dans mes apparitions publiques. Bruce Wayne n'est plus le fardeau du chevalier noir ; c'est ma nouvelle personnalité permanente, et je dois en prendre soin, désormais. ¤

Naviguant entre les invités aux conversations moins passionnantes les unes que les autres, le trentenaire aux yeux sombres balaya les environs du regard, en quête d'un interlocuteur qui ne soit ni insupportablement égocentrique, ni platement insipide, afin de le distraire de son humeur grisonnante. De multiples lustres en cristal le toisaient hautainement de leur hauteur, déversant une lumière dorée dans la salle de réception de la propriété de Daguett (lequel capta momentanément l'attention de Bruce, qui l'aperçut, flanqué de deux jeunes femmes plus que chiffonnées s'esclaffant bruyamment à la moindre de ses remarques). Sur les accords moelleux d'un solo de piano à queue, divers couples (généralement formés d'un riche et âge homme d'affaire devisant chaleureusement avec une jeune et belle inconnue) entretenaient la rumeur ambiante des banalités d'usage, la plupart ayant déjà trop mangé de petits fours pour s'aventurer sur la piste de danse.

Errant tel une âme en peine dans ce décor qu'il ne parvenait pas à considérer comme le sien, Bruce eut presque plaisir à sentir une forme s'approcher derrière lui. Au moins put-il apprécier de toujours bénéficier des fruits de sa formation par la Ligue, et d'avoir, rassurante à ses côtés, cette vigilance difficile à berner. Avec une lenteur calculée, le promeneur solitaire amena sa flûte jusqu'à sa bouche, finissant sa coupe comme à regret, tout en devinant qui avait bravé la foule pour venir le trouver. D'un timbre froid et hautain, il avertit, sans regarder la quémandeuse :


« Je ne doute pas de votre beauté, mais dites à Daguett qu'il ne s'achètera pas mon amitié en me réservant ses plus belles pouliches. »

Un profond désintérêt habitait les traits du PDG lorsqu'il fit volte-face, la bouche déjà prêt à enchaîner comme un chapelet sa diatribe sur le mépris que lui évoquait l'instrumentalisation des femmes pour faciliter un contrat. Son expression changea du tout au tout en découvrant ladite jeune femme.

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Numéro de charme [PV Sélina Kyle] _
MessageSujet: Re: Numéro de charme [PV Sélina Kyle] Numéro de charme [PV Sélina Kyle] EmptyDim 7 Juil - 13:44



Sélina & Bruce

 ► Numéro de charme.



    Mais, tu es vraiment sûr qu’on n’aura pas de problèmes sur ce coup ?
    Evidemment, gros lourdaud. Si on la coince dans cette ruelle, personne ne l’entendra hurler, tu peux me croire !

    Les deux silhouettes mal dégrossies dessinaient une ombre sur le mur, à la lueur blafarde d’un réverbère aux vitres sales. Une odeur de poubelle et d’urine flottait dans l’air. Le silence quasi-total laissait présager de sombres actions au sein de Gotham, ravagé par le crime. Les deux hommes n’étaient que les chantres de cette pourriture qui finissait par ronger les fondations mêmes de la ville. La misère avait toujours été un terreau favorable aux délinquants et criminels de tous poils. La mort de Dent avait eu l’effet d’un coup de tonnerre. Il avait réussi en quelques années à mettre un bon nombre d’indésirables très dangereux sous les verrous. Mais l’identité de son assassin avait également fait grand bruit. Le Batman, le justicier, était le responsable. Quelques rares fidèles persistaient à penser que ce n’était pas possible mais ils devenaient de plus en plus rares. Et on n’avait plus vu le Batman depuis de longs mois.

    Un bruit de talons retentit dans la ruelle. Le pas était hésitant, rapide, comme si la personne, peu rassurée, se hâtait de rentrer chez elle. Une femme blonde, apparut alors. Un long manteau de fourrure l’entourait et ses chaussures à talons claquait férocement sur le pavé.

    Me faire ça à moi ! Me traiter comme une… Je n’en reviens pas ! Obligée de rentrer à pied, il va entendre parler de moi.

    Mais la jeune femme cessa de marmonner lorsqu’une ombre se dessina devant elle. L’homme épais lui adressait un sourire qui n’augurait rien de bon.

    Alors, ma jolie, on se promène ?

    La jeune femme n’attendit pas une seconde, recula rapidement, essayant de rebrousser chemin. Le deuxième larron l’attendait et l’attrapa par le cou, la serrant contre lui. L’homme en face d’elle s’approcha et lui arracha son sac à main. Il fouilla sans ménagements dedans, en sortit une trousse de maquillage, une invitation à une fête, et finit par trouver le portefeuille bien garni. En voyant les liasses de billets, il sourit.

    Prenez tout, allez-y, je vous… Je vous donne le sac aussi, c’est un Gucci… Je… Je vous en prie, laissez-moi partir !!

    L’homme eut un rire monstrueux.

    Oh non, ce serait dommage… On se sentait seul avec mon pote. On va avoir besoin de compagnie.

    Les deux larrons éclatèrent de rire et les hurlements de la jeune femme masquèrent le bruit que fit la braquette qu’on ouvrait. L’homme se colla à la jeune femme qui tentait de se débattre en vain. Mais soudain, un bruit de talons se fit entendre à nouveau. Les deux hommes relevèrent la tête, intrigués. Une femme se déplaçait vers eux. Une femme vêtue de cuir, ses hanches se déplaçant sensuellement de gauche et de droite au fur et à mesure de ses pas. Son visage était pour moitié masqué de cuir et les lunettes de visée nocturne relevées sur sa tête faisaient penser à des oreilles de chat. Sa combinaison moulait chaque partie de son corps. Les deux hommes restèrent un moment interdit puis, le premier larron referma sa braguette et fit face à la nouvelle venue tandis que son acolyte continuait de maintenir la jeune femme blonde, l’empêchant de s’enfuir.

    Regarde ça, un petit chaton qui s’est perdu ! On dirait qu’il va y en avoir pour tout le m….

    Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Un claquement retentissant rompit le silence de la ruelle. Le fouet que la jeune femme tenait dans sa main avait jaillit et l’homme se tenait à présent les parties, plié en deux sous la douleur.

    Alors, mon gros ? On a les hormones qui te travaillent ? Je vais m’occuper de toi, t’en fais pas.

    Poussant un juron, l’homme se rua vers la femme masquée mais il ne fut pas assez rapide. Bondissant avec légèreté, elle esquiva le coup et lança un violent coup de pied dans le ventre de son adversaire qui tomba au sol. Se détournant de lui, elle s’approcha lentement du deuxième homme qui maintenait toujours sa prisonnière contre lui, comme un bouclier. Mais avant que Catwoman ait pu faire quoi que ce soit, le premier compère qui s’était relevé se jeta sur elle par derrière. Elle sentit un bras se refermer sur sa gorge mais rapidement, elle lança un violent coup de coude dans les côtes du rustre et profitant de l’effet de surprise, elle envoya un violent coup de pied en plein visage. Sonné, il tomba pour ne plus se relever. En se retournant, elle se rendit compte que le deuxième homme avait libéré sa prisonnière et prit la fuite sans demander son reste. La femme bredouilla de vagues excuses avant de s’enfuir à son tour. Sélina haussa un sourcil.

    Bonjour la gratitude…

    Son regard tomba sur le carton d’invitation qui tranchait sur le fond noir de la ruelle. Intriguée, elle le ramassa. Une soirée mondaine se tenait dans deux heures dans la propriété de Daguett, riche homme d’affaires de Gotham. Un requin parmi les requins. Un sourire s’afficha cependant sur les lèvres de Sélina. Il y aurait du beau monde, donc pas mal d’objets de valeur à dérober. Intéressant…

    Deux heures plus tard, une jeune femme élégante, vêtue d’une robe noire et portant des gants de dentelles montait les marches de la propriété de Daguett. Sélina était méconnaissable. Elle avait relevé ses cheveux en un chignon, dévoilant sa nuque et arborant un collier de perles fines. Elle se mêla rapidement aux nombreux invités de marque. Le temps lui était compté. Dès lors qu’elle commencerait à dérober bijoux et portefeuilles, elle ne devrait pas traîner. Les invités finiraient immanquablement par remarquer l’absence de leurs biens. Sélina choisissait donc avec soin ses cibles, parlant avec elles, les flattant. Elle avait donné son propre nom, s’inventant une famille puissante qui justifiait sa présence en ses lieux. Sélina avait vite remarqué que la moyenne d’âge semblait particulièrement élevée. Cela ne l’enchantait guère mais elle avait séduit bien pire.

    Elle entendit alors des murmures et un nom qui revenait. Bruce Wayne. Naturellement, Sélina connaissait ce nom, comme toute la population de Gotham. Elle savait également que le jeune milliardaire était non seulement séduisant mais surtout immensément riche. Une cible dont elle n’aurait pu rêver. Elle passa entre les différents groupes, et soudain, elle vit une silhouette dans un costume particulièrement chic. C’était lui. Il semblait seul et Sélina ne pouvait imaginer contexte plus favorable. Elle se rapprocha de lui et fut particulièrement surprise qu’il l’entende arriver. La phrase qu’il lança montrait clairement qu’il pensait la jeune femme de mèche avec Daguett. Lorsqu’il se tourna, l’expression sur son visage passa de l’indifférence totale à la surprise. Sélina sourit.

    Je ne suis la pouliche d’aucun homme, M. Wayne. D’ordinaire, c’est moi qui chevauche.

    Sur ses paroles plus qu’évocatrices, elle attrapa une coupe de champagne au vol. Elle n’avait pas beaucoup de temps mais si elle pouvait charmer Wayne, elle gagnerait peut-être une nuit avec lui et donc accès à son fameux manoir qui devait receler nombre de trésors…

    Alors, Bruce, vous passez une bonne soirée ? Pas trop harcelé par des jeunes femmes en quête d’un bon parti ?
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Numéro de charme [PV Sélina Kyle] _
MessageSujet: Re: Numéro de charme [PV Sélina Kyle] Numéro de charme [PV Sélina Kyle] EmptyDim 7 Juil - 23:15



Le mélange doux-amer de stupre et de politesse dans cette entrée en matière aurait certainement dégrisé le plus alcoolisé des hommes. Gris, Bruce l'était surtout d'âme, mais pas vraiment de corps, aussi sa réaction fut-elle moins la mimique estomaquée attendue qu'un silencieux regard interrogateur. L'ennui profond qui menaçait de le submerger entièrement venait tout juste de refluer, comme l'eau d'une baignoire dont on aurait subrepticement ôté le bouchon. Jugeant qu'il ne risquait pas d'effaroucher cette rencontre bienvenue à coups d'allusions sexuelles, le milliardaire accosté complimenta la femme en robe noire d'un ton complice.

« Vous avez effectivement l'air bonne cavalière. »

L'habileté avec laquelle cette demoiselle aussi éloquente qu'attirante se gratifia adroitement d'un verre incita Bruce à la croire danseuse étoile, ou bien gymnaste (même si, en l’occurrence, sa silhouette haute et ses courbes féminines n'évoquaient en rien la petitesse juvénile et discrète de la majorité des gymnastes professionnelles). Du reste, l'attitude blasée de cette intriguante brune laissait supposer qu'elle fréquentait assidûment les soirées  fastes et exubérantes.

¤ Plutôt danseuse que gymnaste, donc, et probablement mariée - ou en couple - avec un homme riche qui la traine dans les réceptions mondaines. ¤

Se prenant en flagrant délit de rechute, le PDG de Wayne Entreprise s'admonesta intérieurement.

¤ Range ton attirail, Détective... C'est juste une femme qui veut discuter, et qui s'ennuie, comme toi. ¤

Spontanément, la discussion embraya sur la côte actuelle du trentenaire célibataire auprès des veuves noires et autres sangsues à visage humain siphonnant la fortune de leurs proies comme le lierre enroulé autour de son hôte. Se fiant au vieil adage privilégiant une bonne image à un long discours, le justicier à la retraite fit mine de regarder autour de lui, s'arrêtant sur quelques exemples de notables aux bras d'une belle moitié moins âgée qu'eux, avant de plisser les lèvres, tel un concurrent arrivé bon dernier dans une compétition amicale.

« Voyez vous-même... Je suis apparemment trop jeune pour espérer finir cette soirée en galante compagnie.  Faussement déçu, il avança négligemment la bonne explication à sa solitude.  Soit ça, soit je représente un trop grand challenge pour les séductrices d'une nuit. Dans les deux cas, ma réponse à votre question sera intégralement négative. »

Au passage, le disciple de la Ligue remarqua que le formel "M. Wayne" de son interlocutrice s'était très vite estompé, au profit d'un "Bruce" tout en familiarité et en proximité. Stupéfait de ne pas avoir senti passer la transition (une nouvelle preuve des talents d'oratrice de la brune au collier de perles), le play-boy en costume Hugo Boss se trouva bien en peine de déterminer quoi déduire de cette évolution-éclair dans son rapport avec une charmante inconnue. L'ex-Batman lui hurla derechef de se méfier (ce qu'il préconisait de toute manière en permanence), alors qu'une partie de lui-même aimait la façon dont la demoiselle avait prononcé son prénom. Un peu comme si elle s'appropriait l'homme en prenant l'initiative de le nommer.

Dévisageant franchement son interlocutrice en robe noire, le trentenaire fouilla dans sa mémoire la moindre trace d'un souvenir qu'il posséderait de ces grands yeux de biche, de cette bouche au sourire sensuellement explicite, ou de cette voix à la fois assurée et prétendument respectueuse.  Fronçant les sourcils en réalisant que rien ne lui venait, le milliardaire déguisa sa question sous le voile d'un compliment un brin trop conventionnel pour figurer dans le registre plus adulte de cette amatrice d'équitation.

Lentement, pour ne pas la surprendre ou l'effrayer, le PDG attrapa l'une des mains de sa dernière rencontre, pivotant pour aligner ses épaules avec celle de la danseuse présumée. Sans tirer trop fort, l'orphelin vivant dans l'opulence tracta vers le haut la main tout juste capturée, apportant celle-ci à la lumière valorisante d'un lustre pour que la dentelle transparaisse dans toute sa diaphane élégance.


« Jolis gants.  Apprécia-t-il sans rien y connaître, lâchant la main de sa voisine pour ne pas lui donner l'impression de la retenir prisonnière.  C'est parce que vous ne voulez laisser aucune trace, que vous en portez ? »

En s'entendant parler, le fils du regretté Thomas Wayne constata que son intonation pouvait, à tort, lui donner un air accusateur. Veillant à dissiper un possible malentendu, il ajouta presque aussitôt :

« C'est dommage, je vous aurais bien demandé votre nom. Mais si vous tenez à rester anonyme... »

La partie la plus libidineuse de son cortex, qu'il n'autorisait jamais à s'exprimer à voix haute, le gratifia un instant d'une pensée aussi essentielle que pertinente. Associant malicieusment l'idée d'anonymat à celle de la demoiselle en robe noire, il superposa le visage actuellement sous ses yeux à l'ombre d'un masque couvrant les traits de la belle, formant un éphémère moment une intrigante image promise à demeurer une vue de l'esprit.

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MessageSujet: Re: Numéro de charme [PV Sélina Kyle] Numéro de charme [PV Sélina Kyle] EmptySam 27 Juil - 17:51

    Sélina ne quittait pas des yeux sa cible. Un jeu. Un jeu délicieux et excitant venait de commencer pour elle. Le fameux jeu du chat et de la souris. Mais qui était qui ? L’ennui qu’on pouvait lire sur le visage de Bruce avait complètement disparu. Ainsi donc, le fils prodigue n’avait pas l’air d’apprécier les soirées qui constituaient pourtant son quotidien… Intéressant. Une envie d’aventure ? De sortir de cette vie bien trop rangée et si peu exaltante ? La remarque de Sélina avait eu le mérite d’attirer son attention. Mais Wayne semblait être un homme plein de ressources et au sens de la répartie bien affuté, qualité qui n’était pas pour déplaire à la jeune féline. Vantant ses qualités de cavalière, il parvint à la faire sourire d’un faux air modeste.

    Vous n’imaginez pas à quel point… Peut-être aurons-nous un jour l’occasion de chevaucher ensemble, qui sait ?

    Une lueur amusée jouait dans les yeux de la jeune femme. Cet homme était à la tête d’une fortune si grande, qu’il faudrait plusieurs générations pour espérer l’amenuiser. Un frisson d’excitation parcourut le dos de la voleuse à cette pensée. Elle détailla du regard sa proie, estimant sous quel angle attaquer avec le plus d’efficacité, comment réussir à le convaincre de faire d’elle sa conquête d’une nuit. Elle devait jouer finement et surtout, rapidement. Si les invités commençaient à s’inquiéter de la disparition de leurs bijoux, elle devrait abandonner Wayne et filer au plus vite… Elle continuait de l’observer, de le dévorer des yeux devrait-elle dire. Et elle se disait intérieurement que leurs vies ne pouvaient être plus opposées l’une de l’autre. Wayne était né avec une petite cuillère d’argent entre les dents, il n’avait jamais manqué de rien et si, la disparition de ses parents avaient certainement été une tragédie pour lui, il n’avait jamais connu la faim et le besoin. Les injustices dans ce monde devaient lui être parfaitement étrangères.

    Elle sortit de ses songes et rêveries pour revenir au moment présent. Bruce avait répondu à sa question en se tournant vers l’assemblée d’un air interrogateur et pour finalement conclure que la moyenne d’âge était beaucoup trop élevée pour qu’il puisse espérer finir la soirée en charmante compagnie. Son hypothèse sur un challenge trop important fit sourire Sélina qui but une gorgée de sa coupe avant de répondre d’un ton badin :

    Un challenge trop grand ? Cela tombe bien, j’adore les challenges… Aurais-je l’autorisation de tenter ma chance ?

    Le ton sur lequel la question était posée montrait clairement que ce n’était que rhétorique et que la féline se passerait parfaitement de son accord pour tenter une approche. Sélina savait déjà quoi dire et quoi faire. Elle ne partait jamais à l’aveuglette dans un combat. Elle savait comment mener une attaque et en récolter les fruits. Mais elle dut bien admettre que Bruce la prit de court.

    Elle tressaillit en sentant la main du jeune homme s’emparer de la sienne et la tendre dans la lueur des lustres. Sélina sentait tout son être se tendre et avait une envie profonde de se dégager. Le voleur n’aime pas être attrapé, c’est aussi simple que cela. La possibilité qu’elle pourrait ne pas s’enfuir si elle le désirait faisait accélérer douloureusement son cœur. Si elle incarnait tant le chat, son animal fétiche, elle se serait mise à feuler et à cracher pour se libérer. Le regard devenu soudain sombre, elle suivait chaque mouvement de Wayne comme un félin prêt à bondir.

    L’homme se contenta de contempler les gants de dentelle, le contact ne dura que peu de temps mais électrisa Sélina. Il la relâcha presque immédiatement mais la question qu’il lui posa lui fit hausser un sourcil. Elle masque soigneusement le trouble que cette interrogation suscitait. Naturellement, Bruce ne pouvait être au courant de sa double identité, c’était impossible. Simple hasard de la conversation.

    La discrétion est une vertu. Ne pas laisser de traces, être invisible, tout cela permet d’être libre.

    Les mots avaient jailli de sa bouche, comme prononcés par une autre. Elle se tut soudainement, craignant d’intriguer trop le milliardaire. Heureusement, le jeune homme détendit l’atmosphère en évoquant son anonymat. Sélina afficha un nouveau sourire radieux, qui dissipa immédiatement la froideur qui l’avait habité quelques instants plus tôt.

    Pour vous, je ferai une exception. Ce sera notre petit secret… Sélina. Sélina Kyle.

    Sélina jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule de Wayne. Une jeune femme qu’elle avait délesté de son bracelet il y avait de cela plusieurs minutes, commençait à s’agiter et parler d’un air paniqué à son compagnon. Sélina reporta son attention sur Wayne. Elle devait absolument le convaincre de l’amener ailleurs. Sinon, tout serait perdu. La musique avait repris et des couples dansaient sur la piste. Une idée lui vint alors.

    J’ai entendu dire que Bruce Wayne était un excellent danseur. Me feriez-vous l’honneur de vérifier la rumeur ?

    Et sans attendre sa réponse, elle l’attira sur la piste. Ils s’étaient, par la même occasion, éloignés de la victime du vol mais ce n’était qu’une question de minutes avant que l’alarme soit donnée. Sélina valsait élégamment avec Bruce quand soudain, elle trébucha et une grimace s’afficha sur son visage. Elle s’agrippa à l’épaule de Wayne, se massant la cheville gauche.

    On dirait que je suis moins douée à la danse que mon cavalier. J’ai dû me fouler la cheville.

    Elle boita difficilement jusqu’à une chaise, surveillant du coin de l’œil la jeune femme qui commençait à parler assez fort. Soudain, elle attrapa le bras de Wayne et un sourire naquit sur son visage.

    Ce pourrait être beaucoup plus confortable de continuer notre conversation chez vous, autour d’un verre ?
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Numéro de charme [PV Sélina Kyle] _
MessageSujet: Re: Numéro de charme [PV Sélina Kyle] Numéro de charme [PV Sélina Kyle] EmptyDim 28 Juil - 14:23



Sélina Kyle... Un nom qui n'évoquait absolument rien au fils de Thomas Wayne. Toutefois, les familles bourgeoises venant se complaire dans le luxe gothamite ayant des origines géographiques très disparates, cette jeune et belle mademoiselle Kyle pouvait parfaitement être une héritière aux racines européennes, installée en Amérique depuis assez longtemps pour avoir perdu tout accent.

¤ L'incollable sur les noms de grandes familles, c'est Alfred... Alors contentons-nous d'agir comme si le nom était familier, pour ne pas la froisser. ¤

Incapable de deviner si la jolie brune lui faisait réellement une fleur en lui confiant son nom, ou si elle s'était juste contentée d'énoncer ce qui, pour la majorité des invités, relevait du domaine de l'évidence, Bruce sourit d'un air flatté. De toute manière, la seule vue  des séduisantes lèvres de son interlocutrice s'étirant voluptueusement en un sourire rayonnant aurait suffit à illuminer le visage du plus grincheux des hommes. Amadoué par le charme de la furtive voleuse, le milliardaire ne prêta pas attention aux bruissements dans son dos, assurant doucement à cette femme en robe noire :

« Je tâcherai de me montrer digne de votre confiance, mademoiselle Kyle. »

Dans la salle de réception, les accords feutrés et aériens d'un violon rythmaient tranquillement le lancinant ballet des corps flottant sur la piste de danse, le lent déplacement des couples suivant avec obéissance les crus et décrus de la mélodie comme autant de poissons s'adaptant au courant de la marée. L’œil attentif, le PDG de Wayne entreprise couva d'un regard un rien trop insistant sa nouvelle rencontre au collier de perles, laquelle lui décochait depuis le début de leur conversation des avances aussi voilées que tentatrices.

¤ Je devrais peut-être lui demander si elle souhaite prolonger notre discussion dans un cadre plus intime ? ¤  Gambergea le célibataire, qui, depuis le temps, en avait presque oublié les fondamentaux du relationnel entre membres e sexe opposé.

Prenant l'initiative, l'experte cavalière très attachée à sa liberté entraîna son partenaire jusqu'au centre de la piste, étouffant toute possibilité de dénégation par la plus charmante des justifications. Plus désarçonné par la rumeur rapportée que par l'impulsivité bienvenue de sa kidnappeuse au timbre sensuel, Bruce remarqua à peine le retour au vouvoiement, son cœur battant la chamade à son entrée en piste. Depuis combien de temps n'avait-il pas dansé aux bras d'une femme ? Une éternité, lui semblait-il ; un peu moins, si l'on s'en tenait aux seuls faits. Au moins une dizaine d'années, voire plus. Lorsque Bruce Wayne n'était encore qu'une façade pour Batman, l'excentrique bourgeois ne se fatiguait jamais à courtiser ses conquêtes, raflant juste deux ou trois beautés d'un soir dont les yeux s'illuminaient en entendant la valeur des derniers bénéfices enregistrés par la firme Wayne. De très loin dubitatif quant à la véracité de ses talents de danseur, il se refusa catégoriquement à laisser passer une telle chance de valser en compagnie de Sélina, dont le corps aux courbes exquises, les yeux à la profondeur interminable, et la bouche d'un rouge obsédant, ne seraient qu'à quelques centimètres de lui.


¤ C'est comme le vélo... C'est comme le vélo. On se fie à la musique, on laisse le rythme guider ses pas, et surtout, on ne pense à rien. ¤  Se répéta mentalement le protégé d'Alfred, en se remémorant de son mieux les conseils donnés par son majordome pour ne pas se ridiculiser en galante compagnie.

La dernière consigne fut d'une simplicité enfantine à appliquer, le visage si harmonieux et riche de sous-entendus muets de sa cavalière aspirant toutes ses pensées du moment dans deux délicieux gouffres regroupant les plus fascinantes nuances de brun. Vérifiant sa théorie selon laquelle Sélina devait être danseuse étoile, Bruce se sentit plus poids mort qu'autre chose entre les mains gantées de sa partenaire, dont il épousa tant bien que mal les ondulations gracieuses et si naturelles. Craignant de moins en moins de commettre un impair, le milliardaire se surprit à participer de plus en plus activement à la valse de leurs deux corps mutuels... Jusqu'à ce que la belle brune ne manque un appui, imprimant une violente torsion à son pied gauche. Réagissant au quart de tour, l'ex-justicier s'assura que la jeune femme ne tomberait pas au sol. En affichant un rictus de douleur contenue, cette dernière prit appui sur l'épaule du disciple de la Ligue, sa main délicate transmettant une chaleur fiévreuse sur la peau nue du trentenaire au travers des fibres de son costume.


« Est-ce que ça va ? »  

Avec une politesse désarmante, l'intéressée s'excusa platement, n'envisageant même pas une seconde la possibilité que ce soit son "excellent"cavalier qui ait provoqué son faux mouvement. Se sentant infiniment redevable, Bruce aida de son mieux la blessée à boitiller jusqu'au havre sécurisé d'une chaise, sous les regards mi-amusés, mi-inquiets d'une dizaine de convives. Les idées éclaircies par le choc soudain et inattendu de voir Sélina manquer de chuter, le perspicace et attentif trentenaire brun capta finalement la rumeur des éclats de voix d'une invitée aux intonations scandalisées.

« Mais enfin, c'est incroyable ! Ce bracelet coûte une petite fortune ! N'allez pas me faire croire que je l'aurais égaré sans y prêter attention ! On me l'a vo-lé, mon ami, je vous le dit.  »  S'insurgea la victime de larcin sûre de son accusation.

Surpris de ne pas avoir remarqué ce trouble plus tôt, l'ancien Détective qui sommeillait en Bruce menaça de ressurgir, les neurones en préparation pour opérer des conclusions préliminaires en liant divers éléments observés au cours de la soirée. La prise ferme et possessive sur son bras d'une main féminine appréciée repoussa cette résurgence, incitant l'heureux bénéficiaire de cette petite attention à revenir à sa charmante partenaire comme en réaction d'un réflexe pavlovien. Toute perspective de valse envolée suite à sa cheville foulée, Sélina décida de sauter cette étape pour en venir directement au stade suivant, suggérant à mots doux que le couple de danseurs se retire au manoir Wayne. Mentalement, le justicier à la retraite s'imagina seul avec la féline, dans l'intimité tamisée de sa propriété, tous deux installés dans un canapé, désinhibés par quelques verres d'un savoureux vin rouge aussi moelleux que des coussins de soie. Une pensée très agréable, quasiment enivrante.


¤ Plus aucun doute n'est permis : je l'intéresse. Et elle a déjà fait le premier pas... À moi de lui rendre la pareille : ¤

Les lèvres si pulpeuses de la supposée ballerine se trouvaient si près qu'elles aimantèrent le regard acajou du businessman, qui lutta pour ne pas embrasser à pleine bouche l'aguichante cavalière. S'il brûlait les étapes dans un moment aussi critique que celui-ci, Sélina risquait de s'en offusquer, de croire qu'elle ne l'attirait que de part son physique, et de le planter là, le laissant misérable et désespérément seul. Bataillant contre sa libido en ébullition, le fils de médecin approuva donc d'une voix basse, rendue rauque par sa gorge soudain très sèche :

« J'allais justement vous proposer de nous éclipser... On dirait que la sécurité n'a pas bien fait son travail : j'ai l'impression qu'un pickpocket sévit à cette réception et, de vous à moi...  Il se pencha pour murmurer le reste de sa confession à l'oreille de la jeune femme.  ... Votre cou magnifie trop ce collier pour que d'aussi jolies perles n'attisent pas la cupidité d'un voleur de passage. »

Se reculant pour ne pas demeurer dans l'espace personnel de son invitée trop longtemps, le propriétaire d'une Lamborghini gris mat régulièrement entretenue par Alfred offrit son coude à la victime de son manque de pratique en danse, soutenant sans difficultés le poids de Sélina... Du moins, au début. Un peu trop sollicitée pour conserver son mutisme, la douleur de la jambe gauche du chevalier noir disparu s'éveilla, se rappelant à son bon souvenir grâce à de lancinants élancements et d'insistantes douleurs articulaires. Masquant sa propre gêne au prix d'un effort de concentration pour garder le sourire et chasser toute ride d'expression de son visage, le trentenaire convoya hâtivement la brune au regard débordant de promesses jusqu'à sa voiture, autant pressé par l'envie de reposer sa jambe que par l'anticipation des réjouissances à venir. La tête un peu chamboulée par le mélange doux-amer des douleurs pulsatiles et de ses prévisions pour la nuit, le PDG de Wayne entreprise ne chercha pas à meubler le trajet par une conversation superflue. Ce ne fut qu'une fois au volant, installé sur le siège conducteur en cuir, et bercé par le ronflement vantard de son véhicule, que Bruce rouvrit la bouche.

« Pendant que nous sommes encore entre nous... J'ai un majordome. Alfred. J'espère sincèrement que nous réussirons à l'esquiver pour ce soir, mais, dans le doute... Je préfère vous prévenir : il risque de faire quelques remarques sur votre présence dans le manoir. Rien de grossier, bien entendu... C'est un Britannique. Les Britanniques ont l'art de ne jamais se montrer grossiers. Toutefois, Alfred lâche souvent des commentaires qui, tout en demeurant courtois et anodins, peuvent mettre mal-à-l'aise pour ce qu'ils sous-entendent. Il faut surtout y voir un désir de me protéger. »

En y repensant une seconde fois, tandis qu'il regardait la route et ses courbes variables éclairées par les phares de son bolide de luxe, l'orphelin le plus célèbre de Gotham réalisa que Sélina saurait parfaitement battre Alfred au jeu des méta-critiques. Comme elle l'avait clairement démontré plus tôt, sa langue acérée ne fourchait jamais, lorsqu'il s'agissait de suggérer plus que de dire, et ses insinuations, si elles avaient auparavant été d'un registre chaleureux, devaient sans conteste pouvoir descendre jusqu'à l'acidité corrosive du venin.

Reconstruit telle la réplique exacte du bâtiment qui hébergea six générations de Wayne entre ses murs de pierre taillée, la résidence sise à la limite juridique des abords de Gotham luisait depuis sa position, gigantesque lanterne esseulée dans les ténèbres. D'aspect accueillant, le manoir et ses ailes environnées de verdure parut tendre deux bras bienveillant au couple qui le rejoignait. Rangeant avec l'aisance de l'habitude la Lamborghini dans le garage de sa propriété, Bruce ouvrit simultanément les deux portières s'élevant verticalement, sortant en premier pour aller aider sa convive à le rejoindre sans forcer sur son articulation foulée.


« J'irai vous chercher de la glace, dès que vous serez installée. »  Promit-il en guidant la femme en noir jusqu'au grand salon.

Un instant, le célibataire milliardaire envisagea de porter dans ses bras la jolie brune, qui ne pesait presque rien. Loin des regards, loin des jugements et des foules, il aurait été en droit de s'autoriser un petit accès de chevalerie démodée. Toutefois, deux éléments s'opposèrent à sa pulsion malvenue : sa jambe gauche, qui, si elle le trahissait au mauvais moment, pouvait conduire à une catastrophe ruinant la soirée ; et ce farouche besoin d'indépendance émanant de Sélina. La tension qui avait soudain électrisée l'atmosphère entre eux deux lorsque l'homme d'affaire s'était emparée de sa main, l'éloge de la Liberté fait par la demoiselle... Autant d'avertissement pour les séducteurs un peu trop entreprenants avec cette grande amatrice d'équitation préférant être au-dessus.

L'entrée dans la pièce de vie principale du manoir fut un choc intégral, pour le maître des lieux, qui considéra, interdit, le spectacle incongru s'offrant à sa vue : éclairée avec parcimonie par d'éparses lampes murales donnant au salon des teintes chaudes et reposantes, cette portion de la résidence avait été préalablement arrangée par des mains invisibles pour servir de décor idéalement adapté à une entrevue privée entre deux adultes consentant. Sur la table basse proche d'un canapé blanc cassé, reposait une bouteille de vin rouge débouchée qu'on avait laissée se mettre à température ambiante. Deux verres à col large patientaient juste à côté, en compagnie d'un tire-bouchon encore orné du cylindre de liège, d'un sac hermétique rempli de glace pilée et d'un rouleau de bandage adhésif. Pris en flagrant délit de facilitation de réinsertion sociale, se tenait près d'un lecteur de CD relié à plusieurs enceintes un certain majordome dégarni aux yeux d'un gris patiné, en complet anthracite.

Battant plusieurs fois des paupières, l'ex-Batman sentit ses sourcils se hausser si haut qu'ils flirtèrent avec les racines de ses cheveux. Installant délicatement Sélina dans le canapé, le trentenaire s'empara du tire-bouchon et, ainsi armé, menaça l'entité improbable qui tentait vainement de se faire passer pour son plus vieil ami.


« Qui êtes-vous, et qu'avez-vous fait d'Alfred Pennyworth ? »  Exigea-t-il de savoir.

Égal à lui-même, le flegmatique majordome rendit son regard circonspect à son employeur, déclamant d'un timbre regorgeant d'ironie en provenance directe de la verte Albion :


« Dois-je comprendre que l'excès de reconnaissance de monsieur est à mettre au crédit de Mademoiselle ? »  Se fendit-il, prononçant le dernier mot en Français (comble du snobisme).

Refusant de croire que ce qu'il voyait était la réalité (le déroulement des événements évoquait beaucoup trop un rêve), Bruce s'obligea à trouver une explication cohérente à la prévenance de son homme à tout faire. Pour commencer, Alfred n'était pas médium, il n'avait donc pas vu dans les astres le retour prématuré de son maître au bras d'une jolie jeune femme qui aurait besoin de quelque-chose de froid pour sa cheville. Alors comment...


« Je m'occupais de l'entretien du couloir de l'étage lorsque je vous ai vu sortir du garage, monsieur. Le temps que vous et votre boitante compagne parveniez au salon (la pièce la plus proche de l'entrée et la plus confortable pour discuter), je m'étais occupé de préparer de la glace pour la cheville de mademoiselle, en plus des préparatifs habituels auxquels vous vous adonnez lors du passage d'une représentante du sexe féminin. Un vin rouge italien, et un fond sonore non-intrusif. Pour l'accompagnement musical, j'hésitais entre Ella Fitzgerald et David Sanborn. Mademoiselle aurait-elle une préférence ? »

Redoutant que l'éloquence toute en finesse de son protecteur n'écorne son image, le milliardaire en costume Hugo Boss tâcha de rappeler qu'il signait le chèque de salaire mensuel d'Alfred, et non l'inverse. Saisissant la bouteille ouverte par le dessous, le PDG remplit deux verres, ponctuant son service par un mouvement vissé pour empêcher le vin de goutter. Souriant nonchalamment, le fils de Thomas Wayne rejoignit Sélina sur le canapé, chassant le teneur de chandelle d'un explicite :

« Ce sera tout, Alfred. Merci.  Bruce suivit des yeux l'employé congédié, ne recommençant à parler qu'une fois le majordome disparu. Verre en main, il porta un bref toast, par égard pour les convenances.  Pourquoi ne pas boire à cette soirée ? Qui s'annonçait péniblement ennuyeuse, et qui devient de plus en plus prometteuse !  Trinquant juste assez fort pour que le verre tinte, l'homme d'affaire goûta le vin, ses arômes fruités nés d'une longue exposition au Soleil roulant sur son palais avec une intensité toute méditerranéenne. Plus que satisfait, il embraya, détendu par la proximité de son invitée et le fait rassurant de se trouver chez lui :  Si je me souviens bien, je vous dois un secret, mademoiselle Kyle, puisque vous m'avez confié celui de votre identité. Alors je vous en prie, posez-moi une question, n'importe laquelle, et j'y répondrai en toute honnêteté. »

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Numéro de charme [PV Sélina Kyle] _
MessageSujet: Re: Numéro de charme [PV Sélina Kyle] Numéro de charme [PV Sélina Kyle] EmptyDim 28 Juil - 23:36


    La jeune femme avait espéré une soirée fructueuse parmi une population riche. Elle n’en espérait pas tant. La première fortune de Gotham à sa merci, c’était un rêve éveillé. Qui plus est bel homme, séduisant. Pourquoi se priver ? Il lui avait demandé, de façon détournée, son nom et la jeune femme n’avait pas jugé utile d’en donner un faux. Après tout, personne n’avait jamais lié Sélina Kyle à Catwoman, elle n’avait donc aucune raison de dissimuler son patronyme. Elle regarda, amusée, l’expression de connivence qui s’afficha sur le visage de Bruce. Il affichait l’air de savoir les origines de la famille Kyle. L’hypocrisie inhérente au monde bourgeois que Sélina avait en horreur. Elle s’amusa d’autant plus de la situation que l’origine de la famille Kyle se trouvait au fond d’un ruisseau de Gotham. Mais l’homme semblait, à l’écoute de ce nom, être assuré de ses origines nobles et respectables. Ironie parfaite. Sélina aurait menti en prétextant que le charme du jeune homme la laissait parfaitement indifférente. Il n’en était rien. Mais elle ne perdait pas de vue l’objectif. Sa fortune. En dilapider le plus possible et puis disparaître. Si elle pouvait joindre l’utile à l’agréable… Elle n’allait certainement pas s’en priver. Sélina avait commencé à repérer du mouvement. Ses victimes ne tarderaient pas à donner l’alerte.

    Wayne s’était penché vers elle pour lui murmurer qu’il se montrerait digne de sa confiance. Sélina sourit à cette remarque. S’il savait. Il lui faisait presque de la peine. Elle se reprit. On ne partageait pas les sentiments de ses futures victimes, voyons ! Où avait-elle la tête ? La confiance… un concept auquel Sélina avait beaucoup de mal à s’adonner. Elle sourit néanmoins à son interlocuteur.

    Je n’ai pas encore décidée si je vous estimais digne de ma confiance, Bruce. Le reste de la soirée en décidera, je suppose.

    L’esprit rapide et affuté de la chasseuse perçut clairement le danger et comment y remédier. Les violons faisaient entendre leurs trémolos dans la grande salle tandis que des couples plus ou moins enlacés dansaient avec plus ou moins de classe. Sélina n’hésita pas une seule seconde. Elle n’avait de toute façon pas le choix. Elle devait par tous les moyens trouver une issue. Cette issue, ce serait Wayne. Elle devait le pousser à l’amener chez lui. Une fois qu’elle y serait, rien ne serait plus facile. C’était ce qu’elle croyait… Elle était loin d’imaginer le déroulement de sa soirée. Attirant donc le milliardaire ténébreux sur la piste, elle attrapa fermement une main, glissa celle du jeune homme sur sa taille et l’entraîna sans plus de cérémonie dans une valse.

    Sélina n’avait bien sûr pas grandi dans un tel milieu. Mais elle avait appris. Et à force d’erreur et d’apprentissages, elle en était arrivée à incarner une parfaite aristocrate accomplie. La jeune femme avait dû se glisser dans la peau d’un personnage qui était totalement à l’opposé de ce qu’elle était réellement. Une façade. Un être purement factice. Une coquille vide. Le cœur de la vraie Sélina battait sous le cuir de Catwoman. La jeune femme plongea son regard dans celui de Wayne. Son visage était élégant et racé, son regard fiévreux et ses lèvres fines et bien dessinées. Elle comprenait pourquoi il était le gibier de ces demoiselles en mal de fortune. Mais ce qu’il représentait continuait de lui paraître tout sauf attirant. Le luxe face à la pauvreté de Gotham. L’homme qui n’apparaissait aux galas de charité que par obligation. L’homme qui n’aurait pas même donné son manteau à un miséreux crevant de froid dans la rue. Cet homme bouffi d’orgueil et d’importance représentait ce que la femme chat détestait le plus. D’où son choix de cette cible. Elle n’aurait aucun scrupule à le délester d’une partie de son incroyable fortune. Sélina n’était pas une justicière dans l’âme, non. Elle n’essayait pas de voler aux riches pour donner aux pauvres. Elle se contentait de tirer son épingle du jeu. De prendre une partie du grand gâteau et de le garder pour elle. Elle n’était pas comme le Batman. Elle estimait que l’espèce humaine était mauvaise par nature. Ce qui ne l’empêchait pas d’admirer l’héroïsme stupide de l’homme chauve-souris.

    Bruce semblait perdu dans son regard, suivant ses pas d’un mouvement malhabile. Mais il prit petit à petit de l’assurance et finit par faire un danseur acceptable. Le regard de Sélina répondait à celui de Bruce et elle sentait un petit quelque chose pincer son cœur. Un petit moucheron virevolter à son esprit. Il n’avait pas le regard hautain de ses semblables. Une lueur brillait dans ses yeux. Une lueur douce. Sélina cilla. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle avait toujours eu une sorte de sixième sens qui ne l’avait jamais trompé. Mais l’heure n’était pas au badinage. La jeune femme se décida à accélérer les choses. Elle feignit un mauvais pas, trébucha et sa cheville fit un mouvement hasardeux pour se rattraper. S’appuyant d’une main légère sur l’épaule de son chevalier d’un soir, elle ne manqua pas de remarquer que ce dernier avait des réflexes plus affûtés que ne le laissait supposer son oisiveté notoire. Il lui demanda si ça allait. Sélina grimaça.

    Je suis d’une maladresse ! Quel dommage, la soirée commençait si bien !

    Les paroles prononcées non loin d’eux attirèrent l’attention de Wayne alors que ce dernier l’avait aidé à se traîner jusqu’à une chaise pour se masser un temps sa cheville. La femme lésée commençait à parler assez fort et plusieurs personnes avaient déjà tendu l’oreille et regardait l’attroupement qui commençait à se former autour d’elle. Wayne regardait la scène d’un œil intrigué semblait-il et Sélina se mordit la lèvre. Quelques secondes, voilà ce qui lui restait. Elle resta concentrée, restant dans la peau de son personnage.

    Sa main se posa de façon ferme mais douce sur le bras du gentleman milliardaire. Ce dernier reporta immédiatement son attention sur elle et ne sembla plus rien voir d’autre, ce qui arrangeait parfaitement notre voleuse. Proposant d’aller dans un lieu plus tranquille, où elle ne risquait pas de se tordre à nouveau la cheville, Sélina accompagna sa requête d’un sourire charmeur et mutin. Un sourire qu’aucun homme n’aurait pu ignorer. Et Wayne ne faisait pas exception à la règle. Il sembla avoir de nombreuses pensées à l’esprit. Les deux adultes étaient proches, si proches que le souffle de Bruce caressait délicatement la nuque de la jeune femme. Elle frémit et se surprit à trouver ce contact tout sauf désagréable. Elle plongea son regard dans celui du milliardaire. C’était le moment où tout était en suspens. Tout pouvait basculer. Les deux souffles se mélangeaient déjà, s’entremêlaient et des pensées bien coupables commençaient à naître dans l’esprit de la jeune femme. Elle devait se concentrer sur son objectif au lieu de penser à ce genre de choses !

    Le visage de Bruce se rapprochait. Etait-ce une illusion ? Non, vraisemblablement non. Mais au lieu de capturer ses lèvres en un baiser fiévreux, sa bouche se fraya un chemin vers son oreille pour murmurer d’une voix grave que son cou magnifiait trop le collier qu’elle portait pour ne pas attirer la concupiscence d’un voleur. Le cœur de Sélina loupa un battement et elle se sermonna. Elle avait une expérience consommée des hommes et de leurs belles paroles. Comment pouvait-elle encore s’y laisser prendre ?! Elle se borna à sourire et murmura en réponse :

    J’ose espérer qu’il n’y a pas que ce mystérieux voleur pour s’intéresser à la chair de mon cou.

    Sélina épiait du coin de l’œil le groupe qui commençait à être assez important. Fort heureusement, Bruce avait décidé, semble-t-il, de lui accorder son entière attention. Il lui proposa son coude et la jeune femme s’appuya avec autant de légèreté possible sur son bras. Elle boita suffisamment pour que cela paraisse convaincant. Durant le trajet qui les séparait de la voiture, elle sentit Bruce se crisper légèrement. Cela n’avait pas duré plus d’une fraction de seconde et aurait été impossible à détecter pour quelqu’un d’autre que la jeune femme. Elle aurait juré qu’une furtive ride était née sur son front pour mourir aussi vite qu’elle était apparue. N’étant pas bien sûre d’elle, elle préféra éloigner ces interrogations pour le moment.

    La voiture garée devant le bâtiment était une Lamborghini grise mat, d’une classe ostentatoire et tapageuse. Encore, Bruce avait-il eu la délicatesse de ne pas la choisir rouge vif. Sélina ne doutait pas que ce véhicule devait n’être qu’un exemplaire parmi une sacré collection. Elle ne se fit par prier et monta du côté passager, aidée galamment par Bruce. Son regard émerveillé s’attarda sur l’intérieur tout cuir de la voiture. La voleuse estimait déjà combien on pouvait revendre pareille merveille. Lorsque Wayne s’installa à ses côtés, Sélina se constitua un masque impassible. Si elle était réellement une femme de la haute société, ce n’était pas une simple voiture luxueuse qui était sensée l’impressionner. Une partie du trajet eut lieu dans un silence quasi-complet avant que Bruce le rompe pour avertir Sélina de la présence de son vieux domestique. Sélina leva un sourcil et eut un sourire amusé.

    Je vois. Une sorte de mère-poule en quelques sortes ? Ne vous en faites pas pour moi, Bruce. Je ne suis pas désarmée en ce qui concerne les commentaires. Je pense pouvoir combattre à armes égales avec ce cher… Alfred, c’est ça ? Il est de notoriété publique que rencontrer la famille d’un jeune homme fortuné n’est jamais une affaire facile pour une femme. J’espère y survivre.

    Sélina souriait mais son esprit réfléchissait déjà à cette difficulté. Wayne n’était pas seul au Manoir. Elle devrait composer avec la présence du majordome et se faire donc d’autant plus discrète. Sélina n’avait pas encore de plan bien défini. Elle avait vaguement pensé partager réellement la couche de Wayne. Il lui plaisait, du moins il était beaucoup moins ennuyeux qu’elle ne l’avait pensé. Ensuite, un bon coup derrière la tête et le Manoir serait à elle… En faisant attention au vieux domestique tout de même. Mais il ne devrait pas représenter un problème si important pour Catwoman… La jeune femme se demanda quel était le degré d’intérêt que portait Alfred à son maître. Si ce dernier s’avérait trop intrusif, elle devrait le neutraliser avant de se promener dans les couloirs du manoir. Mais la jeune femme n’était pas une tueuse, elle privilégiait toujours la neutralisation à l’élimination.

    Les rues défilaient à toute allure et bientôt, elle le vit. Le Manoir Wayne, rebâti à l’identique après des années d’abandon. La bâtisse était magnifique et montrait clairement la puissance et la place qui était celle de la famille Wayne à Gotham. Le cœur de Sélina se serra à la pensée que cet endroit était vraiment ce qu’on pouvait appeler un « chez soi ». Sélina, elle, n’avait pas de chez elle, n’en avait jamais eu. Elle s’était construite seule, avait lutté pour survivre. Ce Manoir lui renvoyait clairement l’image de l’écart qui existait entre Bruce et elle.

    Ils furent à peine arrivés que Bruce se précipita hors du véhicule pour aider Sélina à en descendre. La jeune femme ne put retenir un regard émerveillé en s’approchant de l’antique bâtisse. Elle entendit à peine Wayne lui promettre de la glace lorsqu’elle serait installée. Ils entrèrent dans le grand salon. La surprise de Sélina n’eut d’égale que celle de Wayne lorsqu’ils découvrirent l’aménagement de la pièce de vie. Les lumières tamisées donnaient une sensation de chaleur et de sensualité. Sur la table basse se trouvait une bouteille d’un vin qui devait coûter plus cher que les bijoux que Sélina avait dérobé cette nuit. Un tire-bouchon et deux verres à pied. Mais plus étonnant encore, un sac de glace prêt à l’emploi. Sélina aperçut un homme âgé aux tempes argentées et au complet sombre qui se tenait près d’une chaîne hifi dernier cri. Le fameux Alfred, supposait-elle.

    Etonnamment, dès le premier coup d’œil qu’elle lui lança, elle ressentit une vague de sympathie pour cet homme. Pourtant, elle ne le connaissait pas, ne l’avait jamais vu. Mais il respirait la droiture et l’honnêteté. Etonnant pour une femme qui vivait dans le vol et le mensonge. Sélina n’avait cependant jamais été un personnage purement mauvais. Ni blanche, ni noire. Elle cultivait la nuance des gris. La surprise qu’on lisait sur les traits de Wayne était comique. Il installa délicatement Sélina dans le canapé et cette dernière adressa un signe de tête poli en direction du majordome. Sélina se permit de rompre le silence en murmurant d’un air amusé :

    Je pense qu’aller chercher la glace s’avère inutile. Mes remerciements doivent s’adresser à… Alfred, c’est bien cela ?

    Elle adressa un sourire charmeur en direction du majordome. La question de Bruce la fit pouffer de rire. Vraisemblablement, autant de sollicitude ne semblait pas être la règle entre les deux hommes. Alfred ayant désigné Sélina, cette dernière lui répondit :

    Je serai ravie d’être responsable du savoir-vivre de Bruce. Mais c’est me faire trop d’honneur, Alfred.

    La stupeur prit fin lorsque le majordome expliqua les raisons de sa clairvoyance. Il les avait tout simplement vu arriver et avait eu le temps de préparer le nécessaire pour eux. Sa référence aux habituelles conquêtes de Bruce fit sourire Sélina. Mais elle n’eut guère le temps de répliquer qu’Alfred se fit congédier sans ménagements. Elle lui adressa un sourire sincère de gratitude avant que ce dernier disparaisse. Elle reporta alors son attention sur Bruce.

    Alors, comme ça vous sortez le grand jeu à chacune de vos conquêtes ? C’est votre marque de fabrique ? J’ose espérer qu’Alfred a choisi un vin dont la bouteille n’a pas été entamée par votre dernière favorite.

    Elle attrapa son verre et trinqua avec Wayne.

    A cette soirée qui s’annonce plus que prometteuse…

    Elle trempa les lèvres dans le nectar sang, savourant le tanin léger qui titilla son palais. Ce vin devait coûter une petite fortune. Sélina se promit de faire un tour dans les caves du Manoir si elle en avait l’occasion. La réaction de Bruce la surprit. Il lui proposait de répondre à une de ses questions, avec franchise. Sélina eut un sourire félin. Ce type de jeu pouvait devenir particulièrement dangereux… Choisissant avec soin ses mots, Sélina se rapprocha de Wayne et afficha un air de profonde réflexion. Puisqu’ils étaient sur la voie du rapprochement, pourquoi ne pas rester sur ce thème ?

    Très bien, Bruce. N’importe quelle question ? Et vous répondrez en toute franchise ?

    Elle se rapprocha encore et sourit davantage, son regard brun se plongeant dans celui de Wayne. Ses lèvres étaient si proches qu’elle pouvait sentir le souffle du jeune homme. Elle murmura alors :

    M’avez-vous ramené dans votre Manoir pour une raison bien précise ? Et si oui, laquelle ?

    Elle détourna la tête, rompant le contact si étroit qui avait été le leur afin de reprendre une gorgée de ce vin délicieux. Puis, soufflant le chaud et le froid, elle s’étendit à nouveau, posant son pied dont elle avait ôté la chaussure à talons sur la cuisse du milliardaire.

    Cela vous gênerait-il de m’appliquer la glace, Bruce ? Et il me semble que c’est à présent à vous de me poser une question ?  

    Le jeu lui plaisait et pouvait finir de façon fort amusante…

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