Le Dr Havilland parlait fort. Son bureau au sein de l’Asile d’Arkham résonnait. Il s’étira devant le Dr Quinzel et sa chaise grinça.

« Tout à l’heure dans le réfectoire des médecins j’ai trouvé un cafard dans mon plat. Il avait la même envergure que le tank du Batman. »

Havilland tapota son stylo et se gratta le bras.

« Entre nous Dr Quinzel, je n’ai toujours pas bien saisit pourquoi vous avez tenus à examiner le patient N°834. C’est un cas désespéré, un incurable. Je ne comprends pas l’intérêt que vous pouvez lui trouver. »

Havilland se gratta les jambes et secoua sa tête.

« Bon Dieu depuis qu’il est dans cet asile j’ai l’impression que l’épidémie d’insectes et de vermines a augmenté ! Mais passons, le patient a été transféré dans l’aile de haute sécurité, gardez bien en mémoire les consignes très stricts de sécurité. »

Havilland se gratta le cou, un cafard traversa la table de son bureau, Havilland l’écrasa.

« Et un point pour moi ! Tu gêneras plus aucun médecin saloperie ! »

Havilland s’éclaircit la gorge tout en jetant un coup d’œil au buste du Dr Quinzel.

« Faîtes très attention à lui, il peut être drôle, jovial, aimable ou autre avec certains aides-soignants ou médecins, mais n’oubliez pas que les gens, il les tue. »

Havilland éternua.

« Bon Dieu ! Quand je pense qu’un médecin aussi endurcis que le professeur Meeks est sorti en pleurant et en gémissant d’une séance avec le Joker. Quant au Dr Stanton, il est en congé maladie pour dépression nerveuse, il est resté plus de 4 heures d’affilées en séance de thérapie avec le Joker. Je ne vous parle pas du Dr Relya qui a demandé à ce qu’on retire la camisole du patient pour essayer de le mettre en confiance, en moins de 15 minutes le Joker lui a sauté dessus et l’a étranglé. Un père de 3 enfants, si ce n’est pas malheureux. Un fauve, une bête sauvage, comment peut-on faire une chose pareille ? »

Havilland éternua et leva les yeux au ciel.

« C’est pour ça que j’ai été étonné que vous teniez à tout prix à prendre ce patient en thérapie puisque plus personne ici ne le veut. Est-ce que vous mesurez bien le danger auquel vous allez faire face ? »

Havilland se gratta la nuque et les bras. Une bestiole bondit, Havilland l’attrapa et l’écrabouilla fièrement devant le Dr Quinzel.

« En tout cas n’oubliez pas de me transmettre votre rapport et vos impressions, j’ai hâte de voir ce que ça va donner. Il n’est pas encore tombé sur une femme aussi… charmante que vous si j’ose dire. »

Havilland rectifia son nœud de cravate et se gratta les mains.

« La plupart des infirmières de la zone de haute sécurité sont révulsés par le bonhomme. Elles préfèrent même côtoyer le serial killer de la cellule à côté plutôt que le Joker, c’est pour dire. Entre un clown psychopathe et un fou sanguinaire qui tuait des femmes avant de leur arracher leur canal d’amour ! Vous vous rendez compte un peu ? »

Une bestiole bondit, Havilland l’attrapa et l’écrabouilla.

« Et un point pour moi ! Tu gêneras plus aucun médecin saloperie ! »

Le quartier de haute sécurité.

« Dr Quinzel ? C’est bien ça ? J’espère qu’on vous a mis au courant des consignes de sécurité. »

Bolton le gardien chef de l’endroit bomba le torse. Il avait au moins 3 ou 4 armes sur lui : taser, matraque, etc…

« Ne touchez pas le détenus, ne vous approchez pas de lui, restez à distance, parlez doucement, ne l’énervez pas, ne lui transmettez aucun objet, n’essayez pas de lui retirer ses entraves, n’écoutez pas son humour douteux, n’entrez pas dans son jeu, n’oubliez pas que les gens, il les tue. »

Il marcha sur la passerelle grillagé d’un pas plein de lassitude comme s’il en avait particulièrement marre de servir de geôlier au Joker. Ils passèrent devant une porte blindée sous bonne garde, ils passèrent dans un couloir souterrain et grimpèrent dans l’ascenseur.

« Ne l’écoutez pas s’il se met à gémir et se plaint de douleur, l’autre jour il nous a fait tout un cirque, on l’a emmené au bloc médical et il a filé en douce, il a fait disjoncter les appareils médicaux, ensuite il a mordus un gardien et il a planté une seringue de codéine dans un autre. S’il se met à souffrir devant vous, ignorez-le. »

Ils descendirent jusqu’au dernier sous-sol.

« On l’a foutus au plus profond de l’asile mais entre nous, ça n’a pas arrangé nos affaires. Il est encore plus déchainé qu’avant»

Ils passèrent encore quelques portes blindées et cordons de gardes.

« Dr Quinzel, j’espère que vous avez au moins pensé à faire votre testament. »

Bolton la laissa devant la porte massive de la cellule et disparut. Le gardien planté devant la porte suait et semblait inquiet.

« Il est pas humain mademoiselle, son rire, franchement, vous avez l’impression qu’il a pas été créé par l’homme ce type. »

Il ouvrit la porte et laissa entrer la psychiatre. Là, le détenu, camisole de force, ses pieds étaient menottés à sa chaise, elle-même boulonnée au plancher, tout comme la table métallique. Son visage était blême même sans maquillage, un type qui n’avait pas vu le soleil depuis des jours à cause de son enfermement. Ses cheveux blonds étaient désordonnés. Ses cicatrices sur les joues lui donnaient un air glauque. Il avait le regard vide des patients de l’asile qui deviennent catatonique à force de vivre dans le même réduit de 2 m sur 2. Il sembla s’illuminer à la seule vue de la psy, un peu comme un gamin qui voit arriver une nouvelle occasion de s’amuser. Le Joker se mit à sourire de toutes ses dents passa un coup de langue rapide sur sa cicatrice gauche comme un animal assoiffé avant de lâcher de sa voix sinistre :

« Hum… j’aimerais bien être à la place de la chaise sur laquelle vous allez vous assoir. Tiens ! Retenez bien ce que j’ai dit, on pourra mettre aussi harcèlement sexuel dans mon dossier judiciaire ! »