Ce matin, j’avais passé la nuit à l’hôpital, ça pouvait arriver. J’étais assez fatiguée mais je tenais encore debout. J’enfilais mon uniforme d’infirmière. Bien loin des stéréotypes des pin-up infirmière en robe blanche très courte avec le haut très ouvert sur une poitrine qui n’en finit pas. Non, ici, le régime est différent. Les rares femmes travaillants ici n’avait pas le droit à une jupe ou une robe ni de slim moulant. Ici, c’était pantalon simple avec une blouse blanche d’infirmier qui s’arrêtait juste au dessus des genoux. C’était une règle de sécurité, il y avait des détraqués sexuels, alors il valait toujours mieux ne pas les tenter.

Enfin, ce ne sont que les règles… Moi je n’en ai rien à faire. A vrai dire, tous ces malades ne me font pas peur et pourtant je voudrais bien. Je n’étais pas apprécier de mes collègues infirmières qui n’hésitaient pas à me planter des couteaux dans le dos. Malgré tout, Arkham me plaisait. Je trouvais ça reposant, paisible et tellement agréable comme atmosphère ! Je m’y sentais pour le mieux. A cette heure là, il n’y avait pas beaucoup de monde. J’étais allé à l’accueil, pour aller à la rencontre de celui qui m’avait contacté.

Un homme du FBI il me semble, il voulait m’interroger sur le Dr. Crane, enfin, l’ex-Dr.Crane. Un homme pour qui je nourrissais beaucoup d’espoir. Je comptais bien lui demander comme faire pour avoir peur je ne pouvais pas dire que j’étais angoissée, je n’y arrivais pas… Mais je me demandais ce qu’il voulait savoir.. Cependant, je préférais l’attendre, je ne voulais pas l’importuner. J’étais triste pour tous ceux qu’on enfermait. Ce n’était pas humain tout ça, j’espérais vraiment les consoler.
En le voyant, je faisais mon plus radieux sourire et j’allais à son encontre.

« Bonjour monsieur… Je… Je suis désolée du manque de personnel… Il n’y a pas beaucoup de gens qui veulent travailler ici ! Ce qui est incompréhensible ! J’adore cet endroit ! »

Un cri retentit dans les couloirs, je me grattais la tête avant de lui dire d’un sourire désolé.

«  Oh… c’est monsieur Gilbert, un de nos patients. Il a surement dû faire un cauchemar, ça lui arrive souvent. C’est les médicaments. Je n’aime pas lui en donner mais je n’ai pas le choix ! Le travail a toujours sa part de sacrifice ! Vous permettez ? Je reviens vite ! »

Avec une petite courbette, je partais en trottinant, je revenais un quart d’heure plus tard. Aux anges, que monsieur Gilbert ce soit endormi  avec l’aide de somnifère. Le pauvre, il avait tué sa femme et ses enfants dans un accès de folie, je trouvais ça triste, ce n’était pas de sa faute, il n’était pas vraiment lui-même. Je faisais signe au jeune homme de me suivre. Je m’engouffrais avec lui à ma suite dans un couloir, arrivant à un petit local du personnel muni d’un bureau et de chaise pliante, je lui faisais signe de s’installer. Je m’asseyais par la suite face à lui.

«  Bien… Je vous écoute alors ! »

De ma personne, ce que l’on voyait le plus était mes mèches de cheveux teinté verts, dansant avec ma blonde chevelure naturelle.

Cela remontait à plusieurs jours ma rencontre avec Crane et je n'arrivais pas à me sortir cette "confrontation" de la tête. Je croyais qu'on les droguait un max dans cette passoire pour ne pas qu'ils réfléchissent trop et concoctent des plans pour s'évader ? J'ai trouvé pourtant le Docteur Crane au maximum de son potentiel ou peu s'en fallait. Il fallait que j'ai des réponses et il fallait que j'en ai rapidement. J'ai contacté Arkham un nombre incalculable de fois avant d'obtenir quelqu'un au bout de la ligne et à chaque fois que je demandais rendez-vous avec un psychiatre, on m'annonçait qu'ils étaient occupés et qu'ils leur seraient difficile de se libérer avant la fin de la semaine. Alors certes cette histoire n'était pas si urgente, mais je voulais avoir des réponses et j'avais besoin d'en avoir rapidement alors j'ai demandé à la personne que j'ai réussi à avoir au bout du fil ce qu'elle faisait dans cette passoire. Elle m'annonça qu'elle était infirmière, je décidais donc qu'elle serait aussi bien capable de me répondre qu'un psy, voir même mieux, j'arrangeais donc avec elle un rendez-vous le lendemain. J'ignorais sur qui j'allais tombé, mais ce qui était sûr c'est que je n'avais pas songé une seule seconde que j'allais être face à un petit bout de femme, d'une vingtaine d'année à peine, pas très grande et l'air franchement innocent. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien foutre ici ? C'était pas la place d'une jeune candide, même si j'étais tout à fait conscient que les apparences étaient parfois trompeuses.

« Bonjour monsieur… Je… Je suis désolée du manque de personnel… Il n’y a pas beaucoup de gens qui veulent travailler ici ! Ce qui est incompréhensible ! J’adore cet endroit ! »

Je la fixais un instant avant que mon attention soit attiré par un cri qui résonné au loin. La jeune femme ne me laissa pas le temps de lui répondre quoi que ce soit que déjà elle enchaina de nouveau, comme si de rien n'était. Elle m'annonça le nom du potentiel patient qui hurlait à la mort et m'annonçait d'un ton tout à fait naturel qu'il avait dû faire un cauchemar, rien de plus. Cette vie devait être un cauchemar à elle toute seule, je pouvais comprendre ceux qui hurlaient à la mort ici ou tentaient de se suicider. Elle parlait de médicament, exactement le sujet qui m'intéressait. Elle me demanda si elle pouvait aller le voir mais sans attendre ma réponse, elle s'en alla en trottinant. Je me demandais sincèrement ce que je foutais ici et avec une fille pareille en face de moi.

«  Bien… Je vous écoute alors ! »

Elle revint un quart d'heure plus tard, une décennie à mes yeux vous imaginez bien. J'en avais ras le bol d'attendre et j'avais été à deux doigts d'aller la chercher. J'ai franchement pas que ça à foutre et si je suis ici c'est sur mon temps libre. Je l'observais un instant, nous venions de passer dans une salle qui devait servir pour le personnel. J'étais installé sur une chaise peu confortable mais qui ferait très bien l'affaire pour l'instant.

«  Je suis l'Agent Harker. Je suis venu il y a quelques jours pour voir un de vos psychiatre afin de parler d'une affaire sur laquelle le FBI planche à l'heure actuelle. En sortant j'ai fais la désagréable rencontre avec un de vos patients, M. Crane. On m'avait assuré que tous les patients d'Arkham étaient sous traitement, seulement j'ai sincèrement eu l'impression que Crane ne prenait pas le sien et j'aimerais savoir comment ça se fait que vous ne vous en êtes jamais rendu compte ! »