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 Highway to hell

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Invité

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Highway to hell _
MessageSujet: Highway to hell Highway to hell EmptyLun 3 Mar - 11:15

Highway to Hell
Je termine ma phrase, relis mon dernier paragraphe, vérifie que mon nom est bien inscrit que ma copie et je referme mon stylo à encre avant de le ranger dans son étui. Ca y est, la dernière ligne de ma dernière session de partiels. Je fourre toutes mes affaires dans mon sac à dos, enfile mon blouson, glisse mon casque à mon coude et vais rapporter ma liasse de feuilles au bureau de l’examinateur. Une dernière signature à la feuille de présence et je pousse la porte de sortie de la salle d’épreuves qui s’ouvre en couinant, m’attirant des regards assassins de la part des quelques étudiants encore présents dans la salle. Je disparais le plus vite possible, traverse les couloirs, descend les immenses escaliers qui mènent à la rue, et m’approche de mon fidèle destrier. Je me mets en selle, enfile mon casque, ferme mon blouson et mets les gaz.

Ma petite balade après les examens me fait du bien. J’aime la moto pour ça, ce sentiment de liberté, la vitesse. Je fais exprès un détour sur la route qui longe la côte histoire de profiter de la vue, et du trafic moins encombré. Je pousse mon engin, monte dans les tours, et s’il y avait eu des radars, je crois bien que j’en aurais fait sonner un ou deux. Toutes les heures de bibliothèque, passées le nez dans mes bouquins, ou à mon bureau, à la maison, s’envolent en même temps que les kilomètres. Adieu jurisprudences, études de cas, projets, présentations, différence entre Congrès et Sénat, nuits blanches, litres de café et paquets de cigarettes. Maintenant j’ai deux semaines de vacances, deux semaines pour me reposer, buller, lire, jouer du sax, traîner dans mon club de jazz préféré, voir Jezabel et mes autres amis. En parlant de ça, il faut que je pense à regarder la programmation du Rialto, voir quels sont les vieux films qu’ils vont projeter.

Manque de chance, les nuages gris que j’ai vus en sortant de l’amphi ne sont pas que de menaces, et des gouttes commencent à s’étaler sur ma visière. Sauf que ces quelques gouttes se transforment rapidement en trombes. La vache, je dois ralentir le rythme car je ne vois pas à dix mètres. Il est temps de sonner le repli stratégique vers la maison, et de me servir une bonne tasse d’earl grey. Mon jean est trempé, mes bottes aussi, et je commence à avoir sacrément froid. Heureusement, il ne me reste plus que quelques rues à traverser avant d’arriver. La circulation ici se fait plus dense, comme si les gens commençaient à flipper dès qu’il y avait deux gouttes de pluie. Sauf qu’au lieu de s’arrêter au feu, un camion déboule en plein milieu de l’intersection. Des klaxons résonnent, des pneus crissent, dont les miens. Aveuglé par la pluie, je ne vois qu’au dernier moment la voiture de devant piler. Pris dans mon élan, je fais un écart mais ma moto se couche sur la chaussée et commence à déraper sur le macadam mouillé. Mon cœur rate un battement, et, truc très stupide, je ferme les yeux, et me mets en position foetale. Heureusement, la voiture qui vient en face s’arrête à quelques centimètres de moi. Je craignais le pire, mais quand je ne sens toujours pas d’impact, j’ouvre les yeux, puis relève la tête, et constate, très content, que je suis toujours en vie. J’aime bien quand j’arrive à survivre, c’est le genre de trucs qui aide, de temps en temps.

Je distingue une silhouette qui s’approche de moi et s’accroupit près de moi pour m’aider à me relever. J’aurais quelques bleus demain, mais à part mon amour propre et ma carrosserie, je m’en sors pas trop mal. J’enlève mon casque, et d’un coup le monde s’éclaire. Le type qui est près de moi est du genre rocker, avec les cheveux noirs en pétard, quelques piercings et autres.

Merci ! merci. Ca va bien ne vous inquiétez pas. C’est un vrai bazar ce carrefour, et avec ce camion, plus la pluie… Vous avez de bons réflexes, quelqu’un d’autre n’aurait sûrement pas réussi à s’arrêter, et j’aurais fini en pancake.

Sauf qu’en le contemplant, je tique. Son visage. Son visage a quelque chose de familier. Il me dit quelque chose, mais je n’arrive pas à mettre un nom dessus. Rah je déteste quand ça m’arrive, ça peut m’obséder des journées entières, jusqu’à ce que je trouve la solution. La fac ? Non je m’en souviendrais. Club de sport ? Non. Ami de Jezabel ? Trop rock pour elle. Pensionnat ? Clairement pas. Et pourtant, du brouillard surgit un nom, et une bouille des temps anciens.

Excusez-moi, mais vous… vous ne vous appelez pas Aaron par hasard ? Je… je suis Edward ! On habitait pas loin l’un de l’autre quand on était mômes, on faisait souvent du foot ensemble ! Edward Montoya, je vivais avec ma grande sœur Renée !

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Aaron Redfield

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Highway to hell _
MessageSujet: Re: Highway to hell Highway to hell EmptyDim 9 Mar - 18:41

    D'un pas pressé, Aaron se glissa jusqu'à sa voiture. Dans son dos, sa mère l'assurait de tout son amour. On te revoit bientôt mon cœur ! On t'aim... Redfield claqua sa portière sur cette belle déclaration, pas décidé à l'entendre. Rageusement, il mit le moteur et recula afin de s'engager sur la route. Ce repas en famille avait été une torture. D'une hypocrisie imbuvable et d'une connerie indigeste. Les paroles de sa chère et tendre tante, aussi cul béni que mal baisée, ne cessaient de lui revenir en tête : Ne te leurre pas mon gras, tu dois ta carrière à ton père. D'ailleurs, ça me tue que tu sois si peu reconnaissant ! Ils t'ont adopté et redonné une chance. Franchement... Un silence s'était installé à la tablée. Les parents adoptifs d'Aaron s'étaient regardés, circonspects. Mais le plus beau, avait été le balbutiement de son père - frère de cette fameuse tante - qui n'avait fait qu'abonder dans son sens. Aaron s'était levé de table, flinguant sa chère tante d'un regard noir. Il avait cependant eu la décence, lui, de ne rien dire. Sa mère avait accouru après lui pour le retenir, mais il était hors de question que le guitariste reste une seconde de plus à se faire juger par cette connasse.

    D'un coup sec, Aaron passa la troisième. Une averse s'était abattue sur Gotham, la noyant sous un rideau opaque de pluie. On y voyait pas à trois mètres. Devant lui, une voiture semblait vérifier s'il était possible de rouler à cinq kilomètres heures sans caler. En un coup de volant, Redfield la doubla, ne manquant pas de l'injurier mentalement. Il en voulait au monde, et ce, parce que le monde lui en voulait.
    Alors qu'il s'apprêtait à tourner à droite, un camion lui coupa la route, l'air de rien. Aaron pila, mais ses pneus glissèrent sur l'eau et le conduisirent droit devant une moto. Le musicien braqua tout en débrayant. Il finit par s'arrêter en un crissement aigu. S'il était sain et sauf, la moto avait disparu de son champ de vision. Son cœur rata un battement. Redfield se rua hors de sa voiture et se précipita auprès du corps qu'il n'espérait pas être devenu un cadavre. Le type bougea, apparemment sonné, mais vivant. Une vague de soulagement submergea le musicien qui en oublia les trombes d'eau qui déferlaient. Le mec ôta son casque et commença à débiter des paroles dont la moitié ne parvinrent pas jusqu'à l'esprit saturé par l'adrénaline du musicien. Ce furent les traits du visage du motard qui le rappelèrent à la réalité. Il connaissait ce type... Mais avant qu'il ne puisse se demander d'où, le gars se présenta comme Edward Montoya. Sur le coup, cela lui dit franchement rien. Il lui sourit néanmoins, faisant genre que oui, ils se connaissaient bel et bien.

    Oui, peut-être que... Aaron se coupa brutalement. Mais oui !! Mon Dieu ! Putain, oui ! Il avait l'air d'un allumé qui venait d'avoir la révélation du siècle. D'une main ferme, il l'aida à se relever. T'es sur que tu n'as rien ? Ce connard de routier qui traverse la route comme ça, c'est n'importe quoi : un vrai danger public. J'ai vraiment cru que je venais de tuer quelqu'un !... Enfin, bref, c'est étrange. Comment cela se fait-il que je ne t'ai pas recroisé dans le quartier plus tôt ?

    Dans leur dos, une voiture klaxonna. La bagnole de Redfield trônait en plein milieu de la voie. D'un geste de la main, le musicien s'excusa auprès de la bonne femme qui rageait derrière son volant. Il demanda un instant à Edward et s'engouffra dans sa voiture. Aaron se gara sur le bas côté. Sans sortir de sa voiture, il interpella Montoya de sa fenêtre ouverte.

    Ça te dit de continuer cette discussion au sec ?
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MessageSujet: Re: Highway to hell Highway to hell EmptyLun 17 Mar - 22:07

Highway to Hell
Le truc à la con qu’on dit quand on sent sa dernière heure arriver, et qu’on voit toute sa vie défiler devant ses yeux… eh bien c’est vrai. Enfin, c’est plutôt une succession de pensées dans le désordre, je vois ma sœur, mon frère, Jez, le sujet du dernier partiel, Ophelia et la soirée merdique de l’autre jour, et une foule d’autres trucs sans forcément de lien, qui se télescopent devant mes yeux.  Et tout ça pendant que je glisse sur le macadam trempé, les mains repliées sur mon torse en un réflexe idiot. Face à un camion, c’est pas parce que tu croises les bras sur ta poitrine que tu vas atténuer les dégâts. Enfin, je m’arrête, une seconde, deux secondes se passent, et rien. Pas d’impact, pas de douleur. Wow, si c’est ça de mourir, j’avoue que ce n’est pas trop angoissant. Comme si on passait de vie à trépas en un claquement de doigts. Mais je me rends compte que j’entends toujours le bruit du trafic, les klaxons. J’ouvre les yeux. Je suis encore là, vivant et intact. Coup de bol, surtout quand je vois le pare-choc de la voiture à quelques centimètres à peine de ma tête. Béni soit celui qui a conçu les freins de cette bagnole !

Quelqu’un s’approche, je bouge doucement, constate que j’ai un peu mal partout, sans rien qui sorte de l’ordinaire après la gamelle que je viens de me prendre. Le type m’aide à me redresser, totalement hagard, et je titube un peu avant d’arriver à être stable sur mes pieds. Mon cœur a compris qu’il devait se remettre à battre, et comme s’il voulait s’excuser du retard, j’ai l’impression qu’il veut sortir de ma poitrine. Je me rends compte que j’ai toujours mon casque et je l’enlève, prenant quelques secondes pour analyser les dégâts. Blouson : ruiné, mais heureusement il est mort en accomplissant son devoir. Jean bon pour la poubelle, casque aussi… Moi : quelques eraflures au niveau de mes jambes, le corps d’un schtroumpf demain, mais intact.

C’est quand mes idées se remettent en place que je reconnais qui j’ai en face de moi, même s’il m’a bien fallu plusieurs seconde pour jouer à une sorte de « Qui est-ce ? » mental. Pas facile, surtout que ça fait au moins dix ans qu’on ne s’était pas revus. Aaron… Il a l’air aussi choqué et surpris que moi, et se lance dans une tirade bordélique mais chaleureuse.

T’as vraiment raison, il a déboulé à la dernière minute, et avec cette foutue pluie… J’ai rien pu faire. Heureusement que tu conduis une bonne bagnole, parce qu’à quelques centimètres près, j’y passais ! Et si tu crois que t’avais tué quelqu’un, moi j’étais persuadé que j’étais mort ! Je…

Un klaxon rageur nous rappelle qu’on est en train de papoter comme deux petites vieilles au beau milieu d’un des carrefours les plus bondés de Gotham. Aaron s’excuse d’un geste auprès de la conductrice qui papote derrière nous, et remonte en voiture pour se garer le long du trottoir, warnings allumés. Pendant une seconde, j’ai cru qu’il allait s’en aller et me laisser là, mais il baisse la vitre et m’invite à aller discuter de nos retrouvailles ailleurs, au sec.

Avec plaisir, mais je vais juste sortir ma moto de là.

Je m’accroupis, saisis le guidon et redresse mon fier destrier, qui là, tire un peu la gueule. Ma pauvre… Je la pousse sur le trottoir, mets le contact, et je soupire de soulagement en constatant qu’elle tourne encore comme une horloge. Je la gare dans un endroit qui ne gène personne, puis m’approche de la voiture d’Aaron. Je me glisse sur le siège passager avec un sourire aux lèvres, posant mon casque et mon sac à dos à mes pieds.

On peut aller chez moi ! Bon c’est juste à côté de chez tes parents, mais je me verrais mal prendre un café comme ça… T’en penses quoi ?

Je souris quand il accepte, et passe un rapide coup de fil pour prévenir mon assurance, qu’ils viennent chercher la moto et l’emmènent au garage qui s’occupe de nos voitures. Je le guide rapidement une fois qu’on arrive dans mon quartier, et je lui dis de se garer devant la maison. Je le guide à l’intérieur, l’installe dans le salon élégant et design de Renée et lui demande de m’attendre le temps que je me douche et que je me change. Heureusement, l’internat m’a obligé à savoir être rapide, et cinq minutes plus tard je redescends, un pantalon propre, et une chemise noire que je suis en train de refermer alors que je m’assieds en face de lui après lui avoir ramené ce qu’il voulait boire. L’adrénaline est enfin redescendue, et là c’est un peu le calme après la tempête.

Ca fait combien de temps ? Au moins dix ans qu’on s’est pas vus ! Comme tu le vois j’habite toujours ici, mais la maison a bien changé. Alors, raconte-moi, qu’est-ce que tu deviens en ce moment ?


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Aaron Redfield

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MessageSujet: Re: Highway to hell Highway to hell EmptyDim 23 Mar - 22:36

    Les évènements s'enchainèrent à une vitesse hallucinante. Alors qu'il avait manqué d'écraser un ami d'enfance dix minutes plus tôt, Aaron se trouvait à présent chez lui, à siroter du bout des lèvres un café brûlant en attendant que son hôte le rejoigne. Edward Montoya, ça alors ! La mémoire humaine était étonnante. Aaron avait complètement zappé l'existence de ce type, comme s'il n'avait jamais existé. Et voilà qu'une rencontre faisait à présent émerger une flopée de souvenirs plus stériles les uns que les autres. Il se revoyait attendre devant cette grande maison, le ballon de foot au pied, que son ami le rejoigne pour aller au terrain du quartier où ils comptaient bien dérouillés les jumeaux Clayton. Tout ça ne le rajeunissait pas...

    Attends, ça doit bien faire... Redfield calcula mentalement le décours des années Au moins dix ans en effet. J'pense qu'on s'est croisés, étant ado, mais ça ne devait pas aller plus loin que le bonjour d'un hochement de tête.

    Une fois ses trois premiers poils poussés, Aaron avait pris la grosse tête, reniant la simplicité de son passé pour la superficialité d'une popularité avec des personnes aussi creuses que lui. Edward avait fait parti des oubliés, définitivement trop coincés pour pouvoir rester dans son cercle d'ami.
    Invité par la suggestion de son hôte, le musicien accorda un regard au salon qui, effectivement, était très design. Cependant, le jeune homme s'abstint de tout commentaire. De toute façon, là n'était pas l'objet de leur conversation.

    Ce que je deviens ? Aaron adorait autant qu'il détestait cette question. A chaque fois, l'annonce de son statut de rockstar faisait impression, mais s'en suivait alors une pléthore de questions futiles auxquelles ils avaient répondu des centaines de fois en interview. Je suis en doctorat de science nucléaire eut-il envie de répondre. Apparemment Montoya ignorait parfaitement son statut. Il pouvait alors jouer à être un autre. Mais à quoi bon ?! Je suis guitariste soliste dans un groupe de musique. Et j'en vis avant que tu me demandes quel est mon "vrai" métier ! Le musicien adressa un clin d'œil à son interlocuteur, histoire de dissiper toute mauvaise intention. Il était vrai que l'habitude l'avait contraint à précisé qu'il ne faisait pas de la musique dans un garage pourri en faisant exploser les factures d'électricité de ses parents. Non, il avait un studio, trois tournées américaines en tête d'affiche à son actif et une européenne à venir. Alors il préférait préciser à Edward qu'il en vivait, avant que celui-ci ne se sente gêné d'avoir posé la question. Et toi ? Si mes souvenirs sont bons, t'étais du genre bosseur. Pour sur, ce n'était pas la passion des maths qui les avait réuni. D'ailleurs, Aaron doutait qu'ils fussent dans la même classe. Edward devait bien avoir quelques petites années de moins que lui. Tu fais toujours du foot ? Un léger rire ponctua sa question. Le rocker n'avait pas du frapper dans un ballon depuis bien dix ans aussi.
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MessageSujet: Re: Highway to hell Highway to hell EmptyVen 28 Mar - 19:28

Highway to Hell
La douche m’avait remis les idées en place, et me changer m’avait fait du bien. Maintenant au moins on n’allait plus me confondre avec un naufragé ou un clodo. Et après inspection sous l’eau, je n’ai que quelques éraflures, et après avoir désinfecté la zone touchée, à savoir sur le côté de ma cuisse droite, là où j’ai dérapé, j’emballe le tout dans une bande de gaze et je me glisse dans mon pantalon. D’ici quelques jours on n’en parlera plus. Heureusement, Aaron n’a pas eu à attendre trop longtemps, et il n’a pas encore fini son café que je l’ai rejoint dans le salon. A l’époque, Renée aimait le style « victorien » et le salon était rempli de meubles sombres et vernis, synonymes du classe pour elle. Heureusement les temps changent, et ses goûts aussi. Et on a abandonné le côté vieillot, après concertation avec la fratrie, pour passer à quelque chose d’élégant, de simple et de pratique. A peu de choses près, il pourrait presque croire que ce n’est pas la même maison. Enfin, la cheminée est toujours en place, et la disposition grosso modo aussi. Je m’assieds en face de lui et sirote une gorgée de café en souriant à cause de sa réponse.

C’est vrai, au moins dix ans ! Après, pas étonnant qu’on ne se soit plus beaucoup vus. Quand Gotham a commencé à devenir « dangereuse » Renée m’a envoyé en Angleterre pour que j’y fasse mon collège et mon lycée. Histoire que je sois loin de tout ça, que je ne risque rien. Je ne rentrais que pour les vacances… Je suis revenu ici à la fin de mes études, il y a trois ans. Tu sais quoi ? Le pire dans l’histoire, c’est que je ne sais absolument pas pourquoi on a arrêté de se voir… et de faire du foot ensemble… On se marrait bien. Tu te souviens quand on attendait les jumeaux Clayton derrière le muret de la vieille Figgins, et qu’on leur balançait de la boue ou des vieilles tomates ? On était de sacrés sales gosses n’empêche…

Rien que d’en parler, d’autres souvenirs me remontaient en mémoire. Quand on laissait encore les gamins aller tous seuls au parc, sans les fliquer et leur coller un portable dans la poche. Les parties de foot ou de jeux vidéo qui duraient des heures, les glaces qu’on allait acheter au camion bleu et blanc… C’est vrai que j’ai eu une belle enfance, et Aaron en a fait partie. Du coup, le revoir comme ça, dix ans plus tard et par pur hasard, était peut-être un signe du destin pour que nos chemins se recroisent, surtout maintenant que j’habitais à nouveau dans le coin. Mes sourcils se haussent légèrement de surprise quand il m’annonce qu’il est guitariste ans un groupe, et que c’est son vrai job, ce qu’il précise en se marrant à moitié.

Sérieux ? C’est génial ! Mais je ne savais même pas que tu jouais d’un instrument ! Tu t’y es mis quand ?

Il fait ensuite glisser la conversation sur moi, et que ce que je suis devenu. Je lui souris, passant ma main dans mes cheveux en bataille.

J’avoue que j’aime bien bosser… on a tous nos défauts hein ? Eh bien… comme je te l’ai dit j’ai fait mes études en Angleterre, où je me débrouillais pas trop mal. Mais une fois que j’ai eu mon diplôme j’ai supplié Renée, ma grande sœur, celle qui s’occupe de moi depuis que mes parents sont morts, avant qu’on se connaisse d’ailleurs, qu’elle me laisse faire mes études ici. Elle aurait bien voulu me voir rester en Angleterre, mais bon, je n’étais plus un gamin qu’on doit protéger et couver. Et l’histoire de Harvey Dent m’a assez remué. Ca peut te paraître con, mais comme lui j’ai envie de changer les choses. Alors je suis en fac de droit, j’ai bientôt terminé mon master et je ne vais pas tarder à passer le concours d’entrée à l’école du barreau… Plus chiant et moins rock’n’roll que toi, c’est certain !

J’avais passé sous silence le fait que si Renée voulait me voir rester en Angleterre, c’est que j’avais été accepté à Cambridge et Oxford, mais bon, mes dossiers étaient aussi passés à Cambridge et Yale… Je n’aime pas trop jouer les prétentieux, même si, dans un certain sens, j’ai travaillé comme un acharné pour en arriver là. Bon sang, quand je le vois, là, comme ça, j’ai du mal à me dire qu’on a été copains d’enfance. Maintenant on est tellement différents ! Et on peut dire que pour lui le changement a été radical. Tatouages, coupe de cheveux destroy, piercings… Je me sens tellement sage à côté ! Mais une de ces réflexions me fait éclater de rire.

En Angleterre, le sport c’est quasiment une religion, alors j’ai dû faire du rugby, de l’aviron, du cricket, du polo et de l’escrime. Et Renée voulait me faire faire un sport de combat, donc y’a à peu près dix ans je me suis mis au jujitsu. D’ailleurs c’est le seul sport que je pratique encore depuis que je suis rentrée. Et pour t’avouer un truc… J’ai toujours détesté le foot. La seule raison qui me faisait jouer, c’est que ça me permettait de passer du temps avec toi ! Et que toi ça avait l’air de t’éclater !

Je ris encore quelques secondes, posant les mains sur mes genoux. Décidément, le moment est vraiment sympa, et c’est chouette d’être retombé sur lui. Comme quoi le destin…

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MessageSujet: Re: Highway to hell Highway to hell EmptyMar 1 Avr - 9:54

    Aaron eut un sourire. Toujours aussi bavard ! Edward était un vrai moulin à parole, ce qui n'arrangeait pas son côté féminin d'ailleurs. Le musicien se rappelait avoir cessé de la fréquenter alors que ses nouveaux potes - trop cons - du collège et lycée l'accusaient d'être un pédé. Sa virilité naissante n'avait pas supporté. C'était une amitié ou sa fierté : le choix avait été vite fait.
    Le prénom de Renée ne cessait de revenir, mais Aaron était incapable de coller un visage sur la sœur du jeune homme. Apparemment, elle ne lui avait pas laissé un souvenir impérissable. Redfield écouta la suite, réellement curieux de savoir ce qu'il était advenu d'Edward Montoya. Monsieur avait fait ses études en Angleterre, ce qui expliquait le fait qu'ils s'étaient perdus de vue, mais aussi le monde qui le séparait à présent. Il était étonnant de constater ce que le destin pouvait réserver à chacun.
    La conversation s'attacha un instant à sa vocation de musicien. Aaron, habitué aux interviews, répondit mécaniquement :

    Oh, je devais avoir douze ans, peut-être moins. C'était à mon entrée au collège. Tu sais, mon père est directeur artistique et possède une maison de disque, du coup, ça aide ! Le musicien ne s'était jamais caché de cette facilité. Et s'il en avait moins chié que d'autres pour percer, il demeurait un artiste. Il tentait du moins de s'en convaincre. Les critiques avaient tendance aller dans ce sens : un bon guitariste - virtuose pour certains - qui se perdait à jouer du rock à cyprine, pour faire court. Et j'ai plus lâché ma guitare depuis. J'ai monté différents groupes, et actuellement je joue dans Tainted Fate. Mais ne te sens pas obligé d'aller écouter ! Sincère dans sa demande, Aaron était gêné à l'idée qu'Ed' puisse écouter ce qu'il faisait. Les deux hommes s'étaient rencontrés avant que Redfield accède à la popularité sous revers de rebelle attitude et de savoir pincer trois cordes, et il voulait que ça reste ainsi : il voulait être autre chose qu'une rockstar imbue d'elle-même et désabusée aux yeux de son ami d'enfance.

    Les envies de justice de Montoya amusèrent le rocker qui reconnaissait encore là le gamin qu'il avait laissé dix ans plus tôt. Ce qu'ils avaient pu jouer aux super-héros. Avec le recul, c'en était ridicule et même gênant, mais dans l'instant, ça avait été d'agréables moments.
    Les aveux de l'étudiant quant à sa hantise du foot tira un rictus au musicien qui rebondit aussitôt :

    Sérieux ? Putain, j'ai jamais non plus adoré taper dans un ballon. On aurait du se l'avouer, ça nous aurait éviter des après-midis pénibles ! Han, moi, c'était le hockey sur glace ma grande passion. Mais j'ai du attendre mes treize ans avant que Maman accepte que son p'tit bout chou aille se faire écraser la gueule contre des vitres et taper dans un palet ! Convaincre sa mère avait été un vrai parcours du combattant. Heureusement, son père, originaire de Vancouver, l'avait soutenu, ayant été lui-même joueur dans son adolescence. Aaron avait appris à patiner et à jouer au hockey sur gazon. Si bien qu'en deux ans de hockey sur glace, il avait le niveau de ceux qui en jouaient depuis qu'ils savaient marcher !

    Tu vas bien sinon ? Je veux dire que... qu'après ta chute, tu aurais peut-être besoin de repos. J'y ai pas réfléchi : je me suis imposé comme un gros sauvage. Caprice de rockstar, tu connais ? Je veux, j'ai. Aaron ponctua sa phrase d'un petit rire stupide. Toujours est-il que si je te dérange ou que tu veux te reposer, n'hésite pas à me dire ! Il n'était jamais trop tard pour se soucier de la santé de son ami. Mais ne le voyant pas fermement opposé à sa présence, Redfield embraya, certes sur des banalités, mais qui l'intéressait histoire de savoir ce qu'il advenait du petit Montoya, décidément plus grand à présent.

    Et les amours ? Car si je me souviens bien, tu étais un vrai cœur d'artichaut !!
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MessageSujet: Re: Highway to hell Highway to hell EmptySam 5 Avr - 14:20

Highway to Hell
Quand Aaron parle de ce qui l’a amené à devenir musician, d’autres souvenirs ressurgissent. Des flashs. Le bureau de son père, où allait fouiner de temps en temps, dont les murs étaient tapissés de cadres contenant des vinyles et des CD dorés, des couvertures de magazine et autres. Et la rouste qu’on s’était pris quand son père nous a trouvés en train de regarder des photos de chanteuses en petite tenue dans des revues. Ca aussi je l’avais totalement oublié. Je souris en y repensant, et je commente quand il me parle des groupes dans lesquels il a joué, tout comme le dernier en date.

Eh beh, sacré chemin depuis notre dernière partie de foot ! Je crois bien que j’ai vu des affiches de ton groupe en ville ces derniers temps ! Après, on va dire que je suis plutôt… old school point de vue musique. Surtout du jazz et de la soul. Et le seul instrument que je maîtrise c’est le saxo ! Le rock, c’est pas tellement mon truc, mais je vais tenter à l’occasion ! Je suis super curieux d’écouter ce que tu fais !

Même si je ne lui avais pas posé la question, connaître le type de musique qu’il joue est pas vraiment difficile. Ongles noirs, tatouages, cheveux noirs hérissés… la rock star personnifiée. Je me force à mémoriser le nom de son groupe, parce que je compte bien entendre un morceau ou deux. C’est pas tous les jours qu’on connaît une rock star quand même !

On part quasiment dans un fou rire quand il m’avoue à son tour qu’il détestait jouer au foot. Et dire que tout ce temps-là on a passé des heures sur les pelouses, ou des terrains vagues pas loin, histoire de faire plaisir à l’autre, sans se douter qu’on était intéressés par carrément autre chose. Mais c’est vrai qu’à l’époque je n’avais presque jamais fait de sport à part à l’école alors…

Du hockey ? Je t’aurais pas imaginé jouer à ça mais maintenant que tu le dis ! Et t’en as fait combien de temps ? Tu continues encore à pratiquer ? Je suis déjà allé voir quelques matchs, et j’aime beaucoup, mais j’ai jamais tenté. Si tu comptes y retourner un de ces jours, et que tu cherches une bonne âme, je veux bien me sacrifier ! Peut-être qu’on aura un traîtement VIP en tant que rock star et son ami de l’ombre ! Je crois que je dois avoir une vieille casquette qui traîne, et je pourrais prendre mes lunettes de soleil, histoire de se la jouer à fond !

Je ris doucement pour lui montrer que je plaisante, et que le fait qu’on se soit retrouvés ne l’oblige en rien envers moi. Ni même à me rappeler. On est tombés l’un sur l’autre par hasard, alors peut-être que oui, que c’est un signe du destin, mais ça peut tout aussi bien être le hasard, et il a proposé de me raccompagner par politesse. Puis il s’inquiète de mon état et je le rassure.

Pas de problème ! J’ai les idées claires, merci mon casque ! C’est surtout mon blouson et mon jean qui ont pris. Je suis un peu éraflé sur la cuisse et au niveau du coude, mais un jour ou deux et il n’y paraîtra plus ! Je vais bien, et c’est moi qui t’ai proposé de venir prendre un café ici. T’en fais pas.


Mais j’éclate à nouveau de rire quand Aaron me demande comment vont mes amours, et me rappelle que je suis un cœur d’artichaut.

Eh bien rien d’extraordinaire ! Je suis un vrai célibataire endurci, parce que toutes les filles qui me plaisent sont casées, ou pas intéressées, ou lesbiennes… C’est dur la vie ! Je n’ai eu aucune relation sérieuse depuis que je suis rentré d’Angleterre. Et même là-bas… on était que des mecs donc forcément ça limite les possibilités ! Quelques aventures par-ci par-là. Et toi alors ? J’imagine que ça doit être grisant d’avoir des hordes de groupies qui donneraient tout pour rentrer un soir avec leur idole ! Quelqu’un de sérieux ?

Je l’écoute répondre et je termine mon café.

En parlant de rencontres bizarres, figure-toi que j’ai sauvé la fille adoptive de Bruce Wayne l’autre soir ! Elle se faisait emmerder pendant une fête étudiante, sur le campus !

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Aaron Redfield

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MessageSujet: Re: Highway to hell Highway to hell EmptyLun 7 Avr - 20:10

    Mais immanquablement, Edward émit le besoin d'aller écouter ce qu'Aaron faisait. Ce dernier se permit un rictus légèrement agacé. Pour une fois qu'il pouvait être autre chose qu'un musicien, et pire, une rockstar, pour quelqu'un, voilà que la bienveillance mal placée des gens venait briser cet espoir d'être un simple mortel, tout comme les autres.
    Heureusement, la conversation dériva sur le sport. Aaron eut du mal à se remettre du quiproquo qui avait bercé leur amitié d'enfance : potes de foot, ils n'avaient jamais vraiment aimé ce sport. Ed' s'étonna de le savoir joueur de hockey. Redfield s'en expliqua rapidement :

    Canadien, mon père a toujours adoré le hockey, et quand on allait sur Vancouver, on se faisait des matchs : j'ai de suite accroché. Mais ma mère ne voulait pas, donc je suis passé par le hockey sur gazon, et j'ai pris des cours de patinage. Hum, j'ai du en faire pendant... huit ans : de douze à vingt-ans. Mais avec les tournées, les concerts et les sessions studio, je n'ai plus trouvé le temps pour en faire. Ça me manque ! Et je te prends au mot : au prochain match, je t'y traine, et t'aura intérêt à te la jouer à fond !

    La bonne humeur était à l'honneur. Toutes les tensions causées par l'accrochage diminuaient, recouvertes par l'étonnante joie inhérente aux retrouvailles. Bien évidemment, cette rencontre ne les engageait à rien sur le long-terme, ni même sur le court, mais Aaron espérait pouvoir garder contact avec Montoya : il possédait une fraicheur et une âme d'enfant des plus dépaysantes. Mais c'en était presque salvateur. Avec Edward, les choses semblaient devenir si simples...
    L'étudiant rassura son interlocuteur de sa bonne santé : un peu secoué, il ne semblait rien y avoir de grave. Aaron le dévisagea rapidement, comme pour déceler sur son visage les traits tirés d'un mensonge ou d'une omission. Or, Montoya semblait sincère. Soit.

    Les deux jeunes hommes continuèrent sur les déboires amoureux du futur avocat. Au fur et à mesure qu'Edward s'enfonçait dans ses malheurs sentimentaux, Aaron eut un sourire amusé de plus en plus large. Il ne se moquait pas de lui, mais compatissait plutôt à ses souffrances. Son histoire sonnait comme le parcours du combattant !

    Pour sûr, avoir la gueule du grand ténébreux et savoir pincer trois cordes, ça emballe les minettes. Mais ce n'est pas le top non plus... D'un, ça fait mal aux oreilles, et de deux, ça ne fait que crier. Aah, le fantasme de la rockstar et de ses groupies : une réalité bien plus épuisante et éprouvante qu'imaginée. Redfield ne s'étendit pas plus, préférant s'attarder sur des choses plus sérieuses. Pas franchement ! J'ai retrouvé une ex de la fac, mais c'est casse-gueule au possible. Et pour dire, c'est peut-être la relation a plus sérieuse que j'ai en ce moment. Je précise qu'elle est mariée et qu'elle ne m'a pas recontacté depuis notre dernière... retrouvaille disons.

    Aaron eut un sourire pincé.

    Qu-quoi ? O. ? Les mots étaient sortis plus vite qu'il ne l'avait pensé. Le monde était décidément bien petit. Il revoyait la bouille blonde de cette gamine qui avait fait des pieds et des mains pour avoir un autographe. Apparemment, elle cumulait les emmerdes. Le rocker essaya de prendre une attitude la plus détachée possible : Je le connais c'tte morveuse. Elle voulait un autographe après un concert à Gotham , et, je ne sais plus comment, on a sympathisé. Se souvenant qu'il y avait une minute, il parlait de groupie, il tint à préciser : En toute amitié, bien évidemment !
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MessageSujet: Re: Highway to hell Highway to hell EmptyDim 13 Avr - 8:12

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C’est assez étrange, ce mélange de retrouvailles et cette impression de s’être quittés la veille. J’ai l’impression qu’on est deux gamins qui se retrouvent après avoir été séparés tout un été, et qui se racontent tout ce qui leur est arrivé… Sauf que là, ce sont dix ans qui nous séparent… On en a fait, du chemin. Aaron rock star… franchement, si on m’avait dit ça quelques semaines plus tôt, ou à l’époque, j’y aurais franchement pas cru. Et pourtant… Je ris quand il confirme le fait que je devrais le rejoindre pour le prochain match de hockey qu’il ira voir, et j’avoue que cette idée me plaît bien. Alors bien sûr qu’on a changés, et je ne le connais pas assez pour savoir si le courant va toujours passer maintenant, dix ans plus tard, mais le moment qu’on est en train de partager me dit que c’est pas trop mal parti…

Ah je peux faire mon supporter en délire, y’a aucun souci ! Il faudra juste faire gaffe qu’on se retrouve pas sur une « kiss cam » ! Enfin, je sais ce que c’est les emplois du temps surchargés, même si c’est moins rock’&’roll que toi. Beaucoup de boulot à la fac… J’ai juste le temps de pratiquer un peu de saxo et du jujitsu, tous les autres sports, j’ai laissé tomber.

Je grimace un peu quand il parle de ma vie sentimentale, qui, il faut l’avouer, est au point mort, voire en marche arrière. Je ris quand il se fout gentiment de lui-même, avant de lui accorder un sourire compréhensif en entendant que, pour lui, les choses ne sont pas non plus toutes roses.

Moi qui pensais que tu étais comme Hendrix, à avoir une nuée de filles engluées à la porte de ta loge, et qui feraient la queue pour passer la nuit avec toi ! Ca doit être un sacré sac à emmerdes tout ça… J’avoue que je suis chiant en matière de filles… je veux dire. Bien sûr j’ai envie qu’elle soit mignonne mais je peux pas me contenter d’une bimbo dont les seuls loisirs seraient le shopping et sortir en boîte le samedi soir… Et ça mon vieux, c’est plus rare à trouver que tu ne le crois ! Je rêverais d’une fille à qui je pourrais dire « eh, le Rialto fait une rétrospective Billie Wilder ce week end, ça te dit ? Et qu’elle me réponde : Oh ouais, ça fait super longtemps que j’ai plus revu Certains l’aiment chaud… » si tu vois ce que je veux dire. Enfin, oui je sais, je suis à l’ouest, bizarre, et j’ai des goûts de vieux…

Je ris un peu pour me moquer de moi-même, même si ce dont je parle est vrai. J’ai parfois du mal à me sentir en phase avec les autres, de mon âge. Ils sont si… superficiels. Leurs seuls centres d’intérêt c’est Facebook, sortir, boire, et les dernières séries à la mode. Il y a tellement d’autres trucs qui valent le coup, là dehors, mais il n’y en a pas beaucoup qui s’en rendent compte… Enfin bref. Je suis pas là pour me plaindre, et Aaron pour m’écouter chuiner. Je change le sujet de conversation, pour rester sur le thème des filles, mais en parlant d’une anecdote marrante. A ma grande surprise, Aaron écarquille les yeux, visiblement surpris, avant de se rattraper, et de se la jouer cool. Je souris en coin, me doutant qu’elle doit être plus qu’un simple autographe dans une nuée de fans.

Tu la connais ? Le monde est petit ! Jezebel, ma meilleure amie, avait réussi à me traîner à une fête de fraternité il y a quelques jours. On était au bar et à un moment elle m’a plantée pour saluer quelqu’un qui venait d’arriver. C’est là que je l’ai vue, elle buvait et discutait avec quelques types. Et petit à petit j’ai remarqué qu’elle allait pas bien. Ils avaient drogué sa bière. Je l’ai vue se lever, aller vers la salle de bains, et un de ces types l’a suivie. Pas besoin de te faire un dessin. Comme je savais ce qui allait se passer, je suis allée aider la pauvre fille. J’ai démonté la porte, j’ai calmé le type qui avait déjà son froc baissé avec un coup de casque et j’ai pris Ophélia pour l’emmener dans une chambre vide. Je suis restée avec elle jusqu’à ce qu’elle se réveille. Mais figure toi que c’est pas fini… Un type, qui était pas vraiment son mec, a voulu entrer pour s’envoyer en l’air avec une blonde qu’il avait ramassée à la soirée, et a commencé à me taper un scandale quand il m’a vu avec elle. Je l’ai même pas touchée ! Enfin bref, il était totalement camé, le ton est monté, et il m’a retourné une droite… -du doigt, je désigne la cicatrice sur ma pommette, plus très voyante mais quand même là- J’aurais eu envie de le tuer mais elle m’en a empêché, et on s’est barrés pour que je la ramène chez elle… C’est seulement quand elle m’a donné son adresse que j’ai compris qui elle était… Je me demande si elle va bien d’ailleurs…

Je repose ma tasse et m’accoude sur mes genoux. Après une petite seconde, je me lance, et j’espère que ce que je vais dire ne va pas tomber à plat.

Aaron, je suis vraiment content de t’avoir retrouvé. Et ça serait cool si… on pouvait se refaire des trucs de temps en temps. Mais j’insiste, te sens pas obligé. Vraiment pas. Beaucoup d’années ont passé, et je comprendrais qu’on… qu’on soit plus sur la même longueur d’ondes. Et va pas croire que c’est parce que t’es célèbre, tout ça… Loin de là. Enfin voilà…
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MessageSujet: Re: Highway to hell Highway to hell EmptyLun 14 Avr - 21:27

    C'était définitif : un monde les séparait. Lorsqu'Edward s'expliqua sur ses goûts féminins, Aaron ne put retenir un rire mi-amusé, mi-gêné : il n'avait foutrement aucune idée de qui était Billie Wilder. Le nom du film lui faisait d'ailleurs plus penser à un porno qu'à un chef d'œuvre du septième art... Chacun ses références.

    Goût de vieux ? Je pense que tout jeune homme a le droit de rêver d'une jeune femme cultivée, pas trop con et cinéphile. Mais j'avoue que celles dont l'activité cérébrale s'apparente à celle d'une vache à lait crevée sont plutôt bien l'affaire pour une nuit ou deux. Tout dépend de ce que l'on recherche : une histoire torchée vite-fait ou le grand amour dans la symbiose intellectuelle.

    A mot couvert, il se moquait gentiment de son ami d'enfance. Non, les cérébrales n'étaient pas vraiment à son goût, bien qu'Aslinn fut pourtant une tronche. Mais leur relation, malgré sa naissance universitaire, était déconnectée de toute réalité intellectualisante : ils étaient ensemble pour le plaisir d'être ensemble. Leurs rares débats ne s'étaient jamais apparentés à masturbation cérébrale.

    La survenue d'Ophélia dans la conversation ne manqua pas de surprendre le musicien. Au fur et à mesure qu'Edward racontait l'histoire, un sentiment de colère l'envahit : il était certain que ce type était celui auquel la gamine avait fait allusion lors de leur rencontre improvisée au fast-food. Un petit con de base pour lequel, trop cruche, elle avait fondu. La mâchoire du rocker se crispa. Néanmoins, il tut le flot agressif qui menaçait se sortir. Il s'occuperait de ce petit enfoiré une prochaine fois. Montoya avait été là pour O. Aaron s'en voulut d'ailleurs, irrationnellement. Hormis quelques échanges sms et peut-être deux ou trois appels, ils n'étaient pas vraiment en contact. Mais il appréciait au-delà de qu'il voulait cette gamine. Elle l'avait touchée, et il s'était fait la promesse stupide d'être là pour elle et de la protéger.

    Elle a le don pour se foutre dans les emmerdes. Mais elle s'en sort toujours... ou trouve quelqu'un pour l'en sortir !

    La conversation dériva alors sur tout autre chose. Aaron eut un sourire compatissant : il comprenait très bien les doutes qui assaillaient son ami d'enfance ; lui-même se posait les mêmes questions.

    Ecoute, à partir du moment où on ne se force pas à faire un truc qu'on aime pas en pensant que l'autre aime ça, ça me va, je veux bien de réintégrer à ma vie ! Ta place était, d'ailleurs, toujours vacante ! Il avait toujours été nul pour ce genre de discours. Et franchement, je suis sur la même longueur d'onde que trop de connards, alors j'apprécierai ta différence. Et puis, je me fais un devoir de te trouver une nana, tiens ! Aaron agrémenta sa promesse d'un clin d'œil. Il demeurait sérieux, néanmoins. Tu me feras juste le plaisir de venir à ma prochaine soirée : je veux te voir à l'action. Après, tu auras le droit de m'imposer quelque chose de ton monde, disons, genre ton Billie Writter, ou Wilmer, peu importe !
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MessageSujet: Re: Highway to hell Highway to hell EmptySam 19 Avr - 9:04

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Je souris, hochant doucement la tête d’abord, avant d’éclater franchement de rire, quand Aaron emploie des mots aussi poétiques que recherchés en parlant des histoires d’amour, comparant certaines filles peu douées à “une vache à lait crevée”.

Aaron, j’espère sincèrement que tu mets pas autant de poésie dans tes paroles! Mais oui, j’ai envie d’une belle histoire. Je suis sorti avec quelques filles depuis que je suis revenu d’Angleterre mais… y’a jamais eu ce petit quelque chose. Elles étaient sympa, jolies et… c’est tout.

Mais bon, je n’aime pas m’attarder sur des sujets tristes, ni jouer les Caliméro. On embraye ensuite sur Ophélia, et je lui raconte comment je l’ai sauvée pendant cette soirée pourrie. Je ris en entendant la remarque qu’Aaron fait sur elle, ne pouvant pas m’empêcher d’être d’accord.

C’est totalement ça ! Sérieusement, elle est adorable, mais elle ferait bien de se mettre un peu de plomb dans la tête. Ce soir-là, elle a vraiment, vraiment eu de la chance, parce que j’étais vraiment le seul type de cette soirée qui a remarqué ce qui se passait, d’une, et qui avait décidé de faire quelque chose, de deux. Je crois que toute une équipe de football lui serait passée dessus, parti comme c’était… Mais c’est vrai qu’elle donne envie qu’on s’occupe d’elle et qu’on la protège. Enfin, chez certains mecs, parce que pour d’autres, les intentions sont clairement pas les mêmes… J’espère qu’elle va arriver à se tenir loin des emmerdes…

Les minutes défilent, les sujets de discussion s’enchaînent, et j’ose me livrer un petit peu. Pas évident de se lancer, surtout qu’en ce moment, surtout pour un mec, parler de ce qu’il ressent le catalogue vite fait pour une mauviette, ou une tapette, et autres petits mots doux. J’ai pas franchement envie qu’Aaron se foute de moi pour lui dire que notre amitié m’avait manquée, et que j’aimerais bien qu’on recommence à se voir. Putain, « recommence à se voir », on dirait un couple qui s’est séparé et qui tente de recoller les morceaux. Enfin bref, il ne m’envoie pas bouler, au contraire. Il a l’air plutôt content. Je suis même touché quand il me dit que ma « place » est encore vacante. J’imagine qu’être quelqu’un de connu implique d’être entouré de gens dont les intentions ne sont pas toujours innocentes.

Première règle : pas de foot, c’est une évidence ! C’est cool ce que tu me dis n’empêche. Ca me touche. Par contre… compte pas sur moi pour clubber jusqu’au bout de la nuit. Je préfère encore me poser dans un piano bar, aller à un concert de jazz ou voir un bon film. Enfin, je veux bien que tu m’inities au monde de la fête « branchée » - je marque les guillemets avec mes doigts- et je peux te faire découvrir certains des trucs que j’aime. Pour info… c’est Billie Wilder. Il a fait des films en noir et blanc, dont plusieurs avec Marylin Monroe ou Audrey Hepburn.

Je souris en coin, à moitié emballé et à moitié désespéré, quand il me dit qu’il veut tester mes compétences de drague, et je passe rapidement ma main dans mes cheveux avant de répondre.

Je crois que je dois être le pire dragueur de la création. Je suis pas comme toi, ou d’autres, qui savent quoi dire, et quoi faire. J’essaie juste d’être… gentil. Mais ça suffit pas toujours, loin de là. J’ai pas le petit – je claque dans mes doigts- qui fait que je vais les intéresser. Putain mec, si ce matin on m’avait dit que je retrouverais mon meilleur pote étant gamin, qu’il est devenu une rock star, et qu’en plus il va m’apprendre à draguer, j’aurais répondu au type qu’il en a trop pris. Je veux bien… essayer. Mais t’y vas molo sur les critiques ok ? Pas de crucifixion pure et simple du style « Achète-toi une russe sur internet, ça ira plus vite ! ».

Je suis pas une machine à drague. Autant je peux être plein d’attentions pour la fille qui me plaît, et être un vrai gentleman, mais autant la phase de prise de contact est… compliquée. Je sais pas comment les aborder, comment les intéresser. Pourtant je sais que je ne suis pas moche, et pas con, et pas pauvre, ce qui est déjà pas mal comme point de départ, mais je n’ai pas envie de jouer la carte du « Salut, je suis un Montoya, et ma famille est pleine aux as », ça serait fausser les cartes. Enfin, c’est super bizarre, et en même temps, je suis assez impatient de découvrir ce monde-là. Les coulisses du show-business, l’ambiance particulière qui y règne… et tout ça avec mon ancien meilleur ami. La vie réserve parfois des surprises assez dingues.

Je me penche sur la table basse, et attrape mon portable.

Sinon, je te donne mon numéro ? Pour se voir, t’as une ligne directe ou je devrais passer par ton agent ?
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MessageSujet: Re: Highway to hell Highway to hell EmptyLun 21 Avr - 17:23

    Même s'il n'en montrait rien, ou du moins pas grand chose, Aaron bouillait de savoir Ophélia s'être foutue dans une merde noire. Il ne manquerait pas de la reprendre, quitte à passer pour le mec chiant et pas compréhensif. Cette gamine avait besoin d'être protégée, et elle le savait. Or, elle ne s'adressait jamais à la bonne personne. Gotham allait la dévorer à coup sur, malgré son sauvetage par Bruce Wayne. Ce n'était plus qu'une question de temps...

    Heureusement, les mots abandonnèrent le cas désespéré d'Ophélia pour s'attarder sur leur retrouvaille. Il y avait quelque chose de mélodramatique, ridicule à souhait, qui suintait de leur petits commentaires aussi empathiques que pathétiques. Il était étonnant à quel point la société avait décidé que s'adresser de douces paroles était l'apanage des nazes. Et si Aaron pouvait être radin sentimentalement, il faisait une exception pour cette rencontre qui méritait bien son enthousiasme enfantin et plein de promesses.

    Non, je ne te parle pas de clubber toute la nuit : la musique y est merdique, les filles trop faciles et l'ambiance chiante. Je te parle plutôt de soirées organisées chez l'un ou chez l'autre, où l'on se retrouve grand max' une vingtaine. Ce sont des soirées où tu retrouves des amis bien souvent, et la musique y est souvent meilleure. Après, je doute qu'on te passe un morceau de jazz...

    Le musicien comprenait les appréhensions de son ami d'enfance. A l'inverse, il serait terriblement gêné et inquiet de devoir assister à une représentation de jazz dans un bar de black. Il ne s'y sentirait pas à sa place, et dévisager par tous comme étant l'intrus. Chacun évoluait dans son univers et s'y épanouissait. Les autres étaient donc hostiles et angoissants.

    T'en fais pas Ed', je te chaperonnerai ! Et puis, ma notoriété à elle seule suffit à faire fondre les filles sans que j'ai besoin de l'ouvrir : je ne sais pas draguer non plus. J'ai la chance, disons, qu'elles viennent vers moi sans que je n'ai rien à faire, ou au pire, une œillade prononcée.

    Les deux amis d'enfance échangèrent leur numéro. Aaron lui donna son privé.

    Bon, je ne vais peut-être pas abuser de ton hospitalité, surtout que tu es bien amoché et certainement épuisé ! On reste en contact si tu veux bien. Je pense faire une soirée prochainement chez moi, tu y seras le bienvenue. Après, libre à toi de refuser. Si tu préfères un café dans un coin tranquille de Gotham, je comprendrai.

    Le rocker adressa un clin d'œil à son ami et se leva, prêt à partir. La pluie s'était calmée dehors. Il était temps qu'il rejoigne son studio pour enregistrer quelques lignes de guitare pour le prochain album.

    A la prochaine ! s'exclama t-il un fois sur le pallier. Il se permit une brève accolade et sortit de la maison, le sourire aux lèvres.
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