Tout était beau. Tout était parfait dans le meilleur des mondes. C’était du moins ce que je ne pouvais m’empêcher de penser. Oui bien sur quand on y réfléchit bien j’avais beaucoup perdu. Mais j’étais, et je restais persuadée que j’avais beaucoup gagné au change. Déjà j’y avais gagné mon Jokinou et surtout sa liberté. Voilà déjà une récompense qui valait toute les licences de pratiquer du monde. Oh oui je m’en foutais complètement de ne plus pouvoir pratiquer. C’était qu’un petit détail comparé à la vie de prince que nous menions à présent. J’étais tombée dans des travers de la folie et du cerveau humains que je ne connaissais pas encore, mais que j’étais ravie d’explorer. J’étais fascinée par le cerveau et ses méandres, et ce depuis tellement longtemps déjà. C’était pas aujourd’hui que ça allait changer. J’étais donc heureuse et toute à ma contemplation.

Allongée sur le lit j’observais le Joker qui était occupé à … je ne sais pas quoi faire. C’est déprimant. Je soupire un peu et m’étire comme un chat sur le lit avant de fermer les yeux. Je vois plein d’étoile. D’une main distraite j’entreprends de les compter. Une à une. Mai sil y en a trop … et je perd le compte. « Mon roudoudou …. » dis-je lascivement en roulant sur le lit pour me rapprocher de lui. « Je m’ennuiiiiiiiiiiie ! » dis-je en papillonnant des yeux en sa direction.

Tout avait changé, tout était nouveau et j’étais heureuse. J’étais différente et c’était agréable. Il y avait un espèce de courant de bonheur indescriptible en moi que je ne pouvais réfréner. C’était rare et en même temps ça me plaisait beaucoup. Je sentais la différence, mais la différence était toujours bien toujours la bienvenue. J’étais adepte de la différence, sinon je ne ferai pas le métier que je fais. Enfin … faisais … parce qu’il est bien clair que si je remet le pied à Arkham ça ne sera pas en tems que psychiatre. Ou alors ça voudrait dire qu’ils sont sacrément idiots les mecs quand même. Ce qui ne serait pas à l’abri d’arriver.

Allongée sur le lit je m’ennuyais ferme et c’était pas quelque chose que j’aimais, c’était énervant, rageant … stressant … et puis surtout … dangereux quand même. Je regardais l’objet de toutes mes attentions ces derniers temps, le merveilleux Joker et lui signalais de manière très expressive mon ennui profond. C’était ainsi, je disais maintenant la moindre chose qui me passait pas l’esprit. Me retournant sur le ventre je reposais ma tête sur mes paumes et l’observais. - Qu'est ce que tu veux faire, Mister Tth ? Clac clac clac clac clac je sais pas clac clac clac ! Oh ! C'est fâcheux... Clac clac clac oui ! Clac clac clac... Clac clac clac, il faut trouver clac clac clac, de quoi s'occuper ! Je suis d'accord, Mister Tth ! On doit trouver une idée... Clac clac clac, clac clac clac. Je sais ! Dis moi ? Clac clac clac, clac clac clac, on pourrait aller faire un petit coucou à nos vieilles relations, clac clac clac. Un petit coucou ? Oui ! Clac clac clac, avec nos vieilles relations ! Avec nos vieilles relations ? Mais c'est une bonne idée ! Mais je ne veux pas sortir. Clac clac clac alors pourquoi est-ce que tu clac clac clac me demandes des idées ? Mais parce que tu peux en avoir, Mister Tth ! Clac clac clac, et toi, tu sais clac clac clac quoi faire ? Bah non, autrement je te demanderais pas ! Il était fascinant. Et … j’étais fascinée par lui. Il parle et je ne l’écoute qu’à moitié, plus occupée à le regarder qu’à réellement écouter la teneur de son discours. Je ne fais rien … Je ne fais que le regarder et je laisse mes pieds battre l’air. - Nom de Zeus ! Je sais... Harley ! Laboratoire, tout de suite ! toujours aux aguets pour ce genre de révélation soudaine je ne me fais pas prier et d’un bond je suis debout prête à le rejoindre au « labo ». Les yeux luisant et la curiosité non dissimulée j’observe ce qu’il fait et je regarde. - Quand on s'ennuie, il faut être créatif ! Qu'est ce que tu en dis, Harley ? je hochais positivement de la tête. « J’en dis que … je suis tout à fait d’accord. Et si on ajoutait … un peu de ça ? » demandais-je en désignant du doigt une bouteille au liquide rouge vif qui me plaisait beaucoup.

Je m'amusais comme une petite folle. Et "folle" c'était bel et bien le mot à choisir. Car oui depuis cette évasion, et même bien avant quand on y réfléchit, c'était la douce folie qui m’étreignait. C'était  agréable en tout cas quoi qu'on en dise. Parce qu'on pouvait se laisser aller. On pouvait faire ce qu'on voulait, et puis surtout ... SURTOUT. On pouvait rire. Le rire était une chose qui avait cruellement manqué à ma vie, à mon métier de psy. Oh oui j'aimais ça, j'aimais toujours les cerveaux, l'étude des gens, mais ... j'avais une autre facette. J'avais un autre point de vue à présent. J'avais moi même, basculé dans la ... folie. Un large sourire aux lèvres, j'étais suspendue à ses mots, buvant chaque parole avec attention. Oui j'étais en extase devant mon maitre à penser. Devant mon amant. Devant ... son génie. On fomentait des plans démoniaques. Et en l'occurrence une petite bombe. C'était ... tellement cool.  - Dans le doute que notre expérience nous saute à la face comme une mine en 42, je préfère tenter dans un milieu extérieur, ma chère folle... je le regarde et hoche tout à fait vigoureusement de la tête. Oui oui, j'étais d'accord avec lui. Toujours d'accord avec lui. « Effectivement ... c'est quand même bien mieux!  » j'vais à la fenêtre pour la lui ouvrir et ainsi pouvoir mettre en action comme il dit ... "tenter en milieu extérieur". Il avait raison hein, on a déjà eu du mal à s'trouver un endroit, alors si en plus on le fait exploser! On observe de notre point de vue en hauteur ce qui se passe dans la rue et on a tôt fait de repérer des victimes de notre plan. Mes yeux se mettent à pétiller quand je comprend qu'il a la même idée que moi. - Tu es prête, Harley ? je le regarde et lui fait un très large sourire. « Bien entendu!  » dis-je en dévoilant mes dents parfaitement alignées et blanches. Je regarde les béchers chuter et finir leur course quelques étages plus bas  et puis ... - Et BOUM ! « BOUM  » criais-je à l'unisson. Je me met à rire en constatant le spectacle désolant en bas. Oulaaa, ça a fait un beau carnage. Quel miracle! Quelle merveille!  Et il verbalise toute la joie qui m'anime - Oh HO HO ! Nom de Zeus... Ca, c'était une belle expérience, mon Harley... On recommence ? Oh... Non. J'ai une meilleure idée... Faisons une autre expérience ! je souriais doucement et hochais de la tête. « C'était sulfureux!  » dis-je avant de rire de nouveau. « oh oui, oh oui oui oui oui oui oui!!!! Une nouvelle expérience!   » je sautillais sur place et tapais des mains comme une gosse. « oui oui oui oui oui!   » je le rejoignais au bureau pour élaborer notre nouvelle expérience.
- Grenade ovale... Non. Grenade cylindrique... Non... Cocktail molotov amélioré..? Hmmm Possible... Harley ? Aurais-tu une idée pour mettre notre expérience ma-gni-fayque dans un récipient sans qu'il n'y ait mélange avant qu'on le décide ? Ce serait triste que la bombe t'explose à la figure et déforme ton si joli visage... je fis une moue triste, ouais j'y tenais à mon beau visage. Je me mordais la lèvre et réfléchis quelques instants. Comment faire pour que le mélange ne soit pas automatique. Une mèche? Non ça ne durerait peut être pas assez. « hmmmmm .... » dis-je doucement en faisant quelques pas en rond. J'avais pas vraiment d'idée pour le moment, mais ça allait venir, pas vrai? « Est ce que ... » j'arquais un sourcil «est ce qu'on peut mettre une fiole dans une fiole? » je le regardais puis pris le carnet pour dessiner ce à quoi je pensais. Un grand contenant avec au milieu un plus petit. Et ce ne serait que quand le tout se briserait que l'alchimie dévastatrice pourrait se faire. « Comme ça quoi! » je souriais largement. « Oh et puis .... » je m'attelais à ajouter un truc à mon dessin, mais pas des moindres. « On pourrait dissimuler le tout dans un joli nounours! » je lui montrais de nouveau le dessin, la bombe étant cachée dans le ventre d'un bon gros nounours mais pas assez rembourré pour ne pas trop retarder l'explosion quand même! Je le regardais, attendant son approbation.