Griffin avait passé la nuit sur le toit d’un immeuble, il ne savait même plus pourquoi il était monté là ! Il eut un réveil un peu difficile, le bitume lui avait brisé le dos, il n’avait décidemment pas passé une bonne nuit. Il baille, l’air débraillé, les gens le dévisagent à son passage mais il s’en fout. Il va voir une nouvelle fois Annabeth, une amie prostituée chez qui il grattait souvent. Elle râlait toujours et le voir dans un état pareil mais c’était mieux que quand il décidait de passer la nuit dans une poubelle après s’être bourré la gueule. Il prend une douche chez elle et repart aussitôt. Il était un peu en retard. Il avait rendez-vous avec Kiki !

Il arriva donc frai comme un gardon et prit le hot-dog de ses mains pour mordre dedans, il grimace et lui remet dans la main comme si de rien était.

« Boarf, sans moutarde. Il lui mit une tape dans le dos, Hey Kiki ! Caaa vaaa ? »

Griffy était toujours aussi familier et particulier. Il était un marginal assez timbré qui n’avait pas froid aux yeux mais il n’avait pas qu’ça, il était aussi un bon bagarreur et il avait une bonne connaissance des explosifs assez utiles à vrai dire. Il va s’installer sur un banc déjà occupé par une petite vieille qui donnait du pain aux pigeons. Griffy donne un coup de pieds en ricanant, la vieillarde l’insulte de « malotru » puis commence sa morale. Il l’écoute pas puis quand ça le saoule, elle le remue un peu pour le faire réagir puis elle finit par se lasser et se casse tout en continuant de râler sur les « jeunes de nos jours ».

Il fait ensuite signe à son partenaire de s’assoir à ses côtés.

« Hep, donc, c’quoi l’affaire c’te fois ? »

Il écouta plutôt sagement chacune de ses paroles avec un air grave qui ne lui correspondait pas vraiment. Mais il est vrai que les dernières paroles lui arrachèrent un large sourire. Il hocha la tête vivement et dit en se redressant rapidement :

« Je suis entièrement partant l’ami ! Hee hee ! Ce sera tellement amusant ! »

Le dernier mot, il le prononça d’une voix mélodieuse, le marquant bien dans sa phrase. Il ne sait plus vraiment comme il a connu Kenny, il lui semble qu’il avait été recommandé par des connaissances à lui. Il lui arrivait de faire des petits casses avec lui quand sa tirelire était trop vide. Kenny était le type idéal avec qui faire des braquages : il était simple, net, précis. Il était surement parti pour devenir un braqueur pro de renom ! Il avait les qualités nécessaires pour toujours faire du bon boulot. Griffy l’aimait bien. En fait, Griffy aimait bien tout le monde mais montrait son amour de manière différente. Certaines fois, il tue d’autre il séquestre ou alors ne fait rien, ça dépends.

Griffy se leva et allait à son vieux pick-up pour sortir de dessous la grande bâche des bouteilles en plastiques, il y avait de l’engrais et d’autres produits. Il préparait surtout ses bombes artisanales, il sort aussi une grosse boite métallique à moitié rouillée. Tout ça sous le bras, il suit l’homme jusqu’à une camionnette blanche banale. Il grimpe dedans, et commence à jouer les physiciens. Il bourre une ancienne boite de médicament dont le nom s’est effacé et fait attention de bien la fermer, il prend l’allumeur d’un vieux briquet, le relit à un portable à usage unique par des câbles en fer simple. Le déclencheur est fait, il répète son opération mais ne fait que des boites remplis d’explosif, ces derniers exploseront en même temps que le déclencheur préparé si tôt.

« Tadam ! »

Il était fier de lui, il connaissait par cœur comment faire pour faire des explosifs pas cher et facile à fixer, il met tout ça dans un vieux sac de sport et met en prime, un gros rouleau de ruban adhésif pour les fixer plus tard. Il fait un petit sourire carnassier.

« Je suppose qu’on ne tue pas. »

Il l’écoute répéter toujours la même chose et ça l’énerve un peu, il garde ses nerfs pour lui. Il était pas idiot enfin ! Juste instable ! Il avait l’impression que Kiki le prenait pour un demeuré, bon il ne pouvait pas lui en vouloir après tout, il lui avait piqué son hot-dog ET il n’était pas encore lucide, il ne comprenait pas encore. Malgré qu’il pense beaucoup, spirituellement il semblait noter en même temps les éléments important dans l’affaire. Il hochait la tête pour montrer son accord à chaque parole ayant un air assez sérieux pour une fois. C’est ce qui était étonnant avec lui, il avait beau être fou, il y avait des moments où on se demandait s’il ne faisait pas semblant de l’être car il avait des moments où il semblait être encore sain. Il leva la main d’un air solennel, toujours souriant et guilleret :

« Ouais mais ouais, pas de victimes, juste de la casse ! Du coup, j’commence quand ? »

Il réfléchissait déjà à comment mettre le souk sans dégât civil. Pour le complexe sportif, l’idée de faire sauter le parking n’était pas une mauvaise idée mais il y avait plein de caméra partout. Il fallait d’abord qu’il aille sur place, il prendrait son déguisement de femme et ferait du repérage avant. Le soir du gros coup, il prendra soin d’éliminer les caméras une à une. Il ferait exploser les escaliers et les entrées pour les bloquer à l’intérieur. L’évacuation mettra plus de temps et ça c’était bien.

Pour le port, plutôt simple, il suffisait de faire exploser quelques bateaux en même temps, pas de petit bateau, les cargos, ils comptaient mettre assez d’explosif pour juste percer la coque. Cela va foutre un peu la merde et ce serait une bonne idée. Notamment de le faire sur les bateaux de croisières encore à quai.

Pour la clinique… C’était plus délicat, faire n’importe quoi serait lourd en perte humaine, il fallait trouver un autre moyen. Il avait déjà sa petite idée. Il comptait mettre des produits soporifiques dans l’aération pour endormir tout le monde puis, il prendrait soin de faire exploser les escaliers principaux et les ascenseurs après s’être bien assuré qu’il n’y ait personne dedans bien sur. Il volerait deux trois bagnoles qu’il ferait exploser juste à côté avant.

Il comptait activer ses bombes à distances par mobile, cela avait un côté pratique, bien entendu, il détruirait le téléphone, sans quoi il serait trop facile de les retrouver. A chaque déplacement, il devait faire attention d’avoir bien retiré la batterie du téléphone déclencheur car sinon on pourrait les suivre à la trace et ça ce ne serait pas bon si on pouvait suivre leur plan à la lettre. Il devait s’y mettre de suite, juste placer les bombes puis attendre le bon moment. Il faisait que de bombe de petite taille, plus facile à cacher mais des petites bombes réunis à des endroits stratégiques faisaient autant de dégât qu’une grosse.

L’autre fois, ah oui c’est vrai. Arnold avait un peu trop cédé à la panique et devenait un vrai boulet. Griffin n’avait pas envie de finir en taule ou à Arkham alors il avait fait le nécessaire ! C'est-à-dire lui tirer une balle dans le crâne avant de balancer le cadavre hors du véhicule. Au final, le dénouement avait été heureux puisque le fric était bien entré dans leur poche ! L’irlandais écouta la suite avec intérêt :

«  Un guetteur ? Un mec solide et qui a des couilles ?  Pour ça faut faire le tour d’Uptown Gotham. Y a exactement ce qu’il te faut là bas ! Mais bon tu te doutes bien qu’il ne faut pas qu’on organise un grand casting… Je connais quelqu’un qui pourra nous réunir des types potables pour ce coup mais je dois voir avec lui. On aura plus qu’à faire le tri. Ou alors je te laisse t’en occuper ? »

Il descend du véhicule et se gratte le menton. Il était vrai que le coup paraissait plutôt gros à organiser mais l’irlandais s’en sortirait sans encombre ! Il l’avait déjà démontré, il se sortait facilement de situation périlleuse et ne cédait pas vraiment à la panique peut être était ce dû à cause de sa propre folie ? Quoi qu’il en soit il était prêt. Il regarde l’homme d’un air interrogatif, il lui demandait implicitement ce qu’il était censé faire là, dans l’immédiat. Chercher un dur à cuir pour ce coup ou préparer directement les explosifs nécessaires ?

HRP:

Spoiler: