- « Le F.B.I n’a rien à faire ici ! Nous sommes aussi capables que vous ! »

- « Le fait que vous vous sentiez menacé prouve que ce n’est peut être pas tout à fait le cas. Quoiqu’il en soit, je n’ai aucune envie de mettre la vie des otages en danger et vous êtes en train de me faire perdre du temps. Donc, si vous permettez, je dois aller faire mon travail. »

Le bulldog qui essayait de m’intimider se rengorgea, prêt à montrer les crocs une nouvelle fois. Il commençait sérieusement à me taper sur le système et puis… Pitié, mais la moustache était trop démodée pour être portée avec fierté. Sans attendre plus longtemps, je tapotais sur l’épaule de l’agent des forces de l’ordre dans le but de lui montrer que la conversation était terminée. Je n’avais aucune raison de me justifier sur ma présence. Les braqueurs étaient recherchés pour leurs nombreux méfaits dans tout le pays et il m’était impossible de laisser la direction des opérations à un agent de seconde zone. D’accord, d’accord, c’était prétentieux de ma part, mais il le méritait pour m’avoir traité de petite dame.

Je mettais un gilet par balle et confiais mon arme à mon coéquipier qui me faisait les gros yeux. Tout le monde allait-il me prendre la tête aujourd’hui ? Ce n’était pas vraiment le moment de se montrer désagréable. Après tout, j’allais entrer dans une banque où quatre malfrats étaient entrés pour piquer un bon butin. C’était sans compter le courage d’un des employés qui avait appuyé sur l’alarme. Désormais, il nous fallait assurer pour faire sortir tout le monde vivant et en un seul morceau de préférence. Malheureusement, il était rare que tout se termine bien dans ces moments là.

- « Allez ! J’y vais. A tout à l’heure. »

Je m’avançais vers la banque d’un pas assuré, les bras en l’air pour montrer que je n’avais aucune mauvaise intention dans la tête. Je sentais le regard de tous les policiers sur moi et la tension était palpable. Je continuais de marcher jusqu’à atteindre la porte d’entrée. Il y avait du remue ménage à l’intérieur. C’était sûrement dû à mon arrivée. La porte s’ouvrit rapidement et je sentis une main m’agripper et me pousser à l’intérieur. Un coup d’œil à la ronde m’apprenait qu’il y avait effectivement quatre braqueurs et six otages… Ou devrais-je dire sept otages maintenant.

- « Tout le monde va bien ? », demandais-je aux civils. « Pas d’inquiétude. Nous allons tout faire pour vous faire sortir le plus rapidement possible. »

- « Toi, la poulette. Ta gueule ! C’est nous qui décidons de si oui ou non vous allez sortir en vie d’ici. »

Une prise d'otage était en train de se dérouler dans une des banques de Gotham et cela n'étonnait pas spécialement les flics de la ville, moi en premier. Nous étions dans une ville où le taux de criminalité battait des records, ce genre d'événements étaient assez courant, surtout en tant de crise. Pourquoi se faire chier à aller travailler pour un salaire de misère et des conditions merdiques quand on peut obtenir de l'argent en claquant des doigts, juste en braquant un flingue sur la tête d'innocents ? Le pire dans l'histoire c'est que c'est d'un regard presque blasé que nous assistions à tout ce remue-menage. Je crois que c'est la lassitude ces temps-ci qui gagnait un peu tout les secteurs de la justice. Que ce soit les avocats, les juges, les flics, on était arrivé à un point de non retour, lasse de devoir se battre contre des forces qui nous dépassaient. A chaque fois que nous arrêtions un criminel, trois de ces comparses s'en sortaient pour vice de procédure ou pour une raison qui nous échappait parfois. Si je ne croyais pas en ce que je faisais et si je ne mettais pas toute mon âme à combattre le crime, je pourrais rejoindre toutes ces personnes qui avaient baissé les bras depuis longtemps et qui se laissaient corrompre pour gagner de l'argent et garder la vie sauve. Je faisais encore parti de ceux qui croyaient en la justice de cette ville, en le retour du justicier masqué, même si je ne le clamais pas sur tous les toits. Je me levais tous les matins avec l'envie de résoudre des affaires, de mettre des criminels derrière les barreaux afin de me coucher serein ou presque. Si je ne pouvais pas croire en la justice, alors je croyais en moi, en mon équipe qui malgré un boss autoritaire, faisait tout ce qui est en son pouvoir pour aider les gens de cette ville à vivre dans une ville meilleure, je croyais en le commissaire Gordon qui était prêt à sacrifier sa vie, son job et sa réputation pour ses croyances et en tous les gens qui se battaient pour les mêmes causes que moi.

Aujourd'hui, exit le tueur de femmes, nous le mettons de côté pour nous en occuper demain. Non pas parce que nous ne croyons pas pouvoir l'attraper un jour, mais parce qu'il y a plus urgent à l'heure actuelle. Des vies sont en danger et plus il y a de gens sur l'affaire et plus nous aurons de chance de pouvoir les faire sortir de cette banque en vie. Malgré le mauvais accueil des autorités de cette ville, ma boss décide quand même de se charger personnellement de cette affaire en jouant les négociateurs. C'est un rôle peu prisé car très dangereux, autant pour le négociateur que pour les otages et une seule vie perdue et c'est la réputation du négociateur qui en prend un coup, tout autant que sa conscience et son moral. Ma boss Mia - je vous rassure je ne l'appelle pas par son prénom quand je m'adresse à elle sinon je suis mort - n'a pas spécialement de compétences dans ce domaine là, mais elle veut agir vite pour le bien des otages. Elle enfile un gilet par balle, me donne son arme et elle avance lentement vers les portes de la banque. Je ne la suis pas, je n'aurais aucune utilité à l'intérieur pour le moment et je risque de les agacer plus qu'autre chose. Je me contente d'entrer dans notre fourgons où nous avons toute la technologie de pointe pour ce genre d'opération. Je branche mon micro, relié directement à l'oreillette de ma boss et je commence à entrer en contact avec elle. Les caméras sont mortes à l'intérieur, nous n'avons que les snipers pour nous donner une vue d'ensemble de la banque. Grâce à Mia, nous allons pouvoir avoir des yeux à l'intérieur et savoir exactement combien ils sont, combien sont les otages, s'ils vont bien et ce que désirent les braqueurs.

"Boss vous m'entendez ?" Lui chuchotais-je dans son oreillette, afin d'éviter que toute la banque l'entende et que je lui arrache les tympans inutilement. J'évite pour le moment les "tu" et l'appellation par son nom de famille, je l'aurais fais avec un de mes coéquipiers mais vu que c'est ma boss, à ce qu'il paraîtrait, il faut montrer un peu plus de respect ... comme si je ne respectais pas mes collègues ...

"Alors la situation à l'intérieur ?"

Un regard aux alentours me permettait de me rendre compte de la situation des otages. Aucun mal ne semblait leur avoir été fait et – croyez moi- à Gotham, c’était plutôt rare qu’aucun mort ne jonche le sol à cette heure. Une jeune femme brune se crut intelligente de m’enfoncer devant les braqueurs. Sympa… J’avais hâte de connaître son nom pour lui pourrir la vie à celle ! Un contrôle des impôts, ça pouvait être drôle aussi.

- « J’ai bien attendu de voir si vous pouviez sortir vos camarades de ce mauvais pas, mais comme vous ne bougiez pas le petit doigt, je me suis proposée pour sauver vos fesses de bourgeoise aigrie. C’est sûr, tout le monde va bien, mais si ça ne vous dérange pas, ce serait sympa de la fermer ! »

Ca c’était fait… Et curieusement, je me sentais bien. Elle allait m’en vouloir, se plaindre à mes supérieurs si elle parvenait à les trouver. Ils lui promettront de le faire, mais vu les circonstances, j’étais à près certaine qu’il n’en serait rien. J’étais compétente. Un peu brusque peut être, mais pas méchante… Enfin, la plupart du temps et j’étais en train de me soigner. Après la fouille de rigueur, je me retrouvais auprès d’une rousse, inquiète. Si elle ne l’avait pas été, j’aurai pu penser qu’elle était soit suicidaire, soit dans le coup… Heureusement pour cette jeune femme, elle avait la meilleure des attitudes en me demandant ce qui allait se passer.

- « Nous allons tous sortir d’ici, sains et saufs. Vous savez pourquoi ? Parce que mes amis qui sont dehors sont plus nombreux et que s’ils remarquent une blessure sur l’un de nous, ils ne se contenteront pas de les arrêter, mais de les tuer. Donc, il vaut mieux que ces messieurs nous fassent part de leurs exigences rapidement s’ils veulent quitter cet endroit. »

Je parlais assez fort pour que les hommes m’écoutent. Ce n’était pas très recommandé d’énerver des gars armés, mais mieux valait qu’ils s’en prennent à moi plutôt qu’aux otages. Surtout que cette tactique me permettait de voir la hiérarchie du groupe. Le chef, le bras droit, l’armoire à glace et le petit dernier hésitant… C’était mignon ! Bref ! Je n’étais pas suicidaire, mais vivre avec une mort de plus sur la conscience serait plus compliquée à gérer. Comme en plus, j’avais mon bleu préféré au bout de l’oreille, il connaissait mes directives au cas où cette prise d’otage finirait en désastre. Sa présence m’aidait à garder les idées claires. Si un bureaucrate inutile avait pris sa place, je me serais sentie bien seule. Comme, en plus, il s’agissait de mon bleu, je me devais d’être irréprochable pour lui montrer les bons mécanismes.

Je regardais le chef dans les yeux, sans sourciller, sans aucune crainte et sentais qu’il était temps de le bousculer un peu.

- « Alors ? Que voulez vous ? Si vous laissiez sortir un otage en preuve de bonne volonté, ils seront nettement plus disposés à vous remettre ce que vous attendez dans les plus brefs délais. De toute façon, il vous restera six otages. Vous n’avez rien à perdre, mais tout à gagner. »

Je le voyais réfléchir… Et Dieu savait que ça devait lui être difficile !


[HRP : n'hésitez pas à faire bouger les braqueurs ]
[HRP 2 : Rachel, rien de personnel XD ]

Les malfrats étaient cernés quelque part. Leurs possibles actes faisaient plus peur que leur initiative de braquer une banque : cela arrivait constamment dans la ville de Gotham City. En effet, ils pouvaient décider de descendre tout le monde. Une folie passagère, une sorte de lubie les animaient peut-être. La possibilité que la flicaille présente dehors serve de motif restait à admettre. Le bâtiment étaient entourés par des personnes représentant l’ordre, la loi, l'autorité en somme. Les braqueurs possédaient plus tellement d'alternative. Mia Mikaelson souhaitait intervenir en tant que médiatrice. Ce geste noble, de bravoure gagnerait-il toutes ses lettres de noblesse ? Rien ne demeurait certain. Étonnant qu'il ne lui avait pas encore tiré dessus. Se présenter devant ces personnes malveillantes : acte réfléchi ou naïveté sans nom ? Aslinn O'Donnell croyait plus en l'inconscience de la belle qu'en une réussite. L'irlandaise partageait le même avis que Rachel Andersen, mais cela elles ne le savaient pas toutes les deux. Les deux grandes copines, ironie quand tu nous tiens, furent placées à côté. Comme à l'école, le peuple était rangé en rang sauf que là, il s'agissait de ne pas se placer debout. A observer de loin, cette vue ressemblait à un peloton d'exécution : ces gens allaient probablement souffrir du conflit entre ces types et la police, entre l'échec des ces protagonistes armés et le mental de ces derniers. A coup-sûr, une atrocité allait survenir. Mia deviendrait certainement le porte parole d'une tragédie dans le sens où son nom serait référencé dans la rubrique nécrologique, voire dans un article pour évoquer la perte d'un membre de la police et de son enterrement. Jouer les héros signifiait parfois se brûler les ailes.

Dans ce chaos apparent, cet entre-deux peu serviable, As' osa en placer une pour demander ce qu'il adviendrait dans un futur proche. Sa réaction était assurément débile mais elle soulignait une inquiétude grandissante contrairement à une autre femme, Rachel, qui préférait faire de l'esprit et avancer une parole peu utile : elle visait Mia qui essayait de l'aider ainsi que tous les autres mais aussi elle se mettait en danger par son peu de discrétion. O'Donnell afficha un sourire presque moqueur. Elle entendit la réponse de la flic à son assaillante. Bien envoyé, voilà le genre de phrase bateau qu'amenait cette sincérité. Puis, la brunette rassura Aslinn, cela fonctionna. L'irlandaise se montra attentive et réceptive : elle hocha la tête en signe de bonne compréhension. Bizarrement, elle avait confiance en cette femme jusqu'au moment où elle reprit la parole pour s'adresser aux braqueurs. Que voulait-elle ? Se faire tuer ? Faire tuer les otages ? Les hommes n'étaient pas prêts à discuter. Cela se sentait. Ils démontraient une nervosité.

- Toi dégages tu n'as rien à faire, dit l'un deux. Temps de réflexion en groupe. Mines convaincues. Un autre s'écria : il n'y pas de négociations ici, il leva Rachel de force, arme sévèrement plaquée sur sa tempe, donnes-nous ce que l'on souhaite et on ne la descend pas ! Ils agissaient par menaces. Mia détenait-elle une autre solution dans son sac?

HJ: Désolé du retard (semaine d'ajustements par rapport aux cours que j'ai repris), et Rachel je t'ai utilisé fallait bien .

Face à la pseudo-répartie de la nana, Rachel ne put avoir qu'un pouffement nerveux. Car elle se croyait impressionnante en plus ? La jeune anglaise adressa à la femme flic un regard rempli d'affront. Cependant, elle ne répondit rien, non pas que les réponses lui manquaient, mais mieux valait éviter d'envenimer la situation. D'autant plus que la flic s'y appliquait avec un talent sans égal. Les types dévisagèrent les deux femmes, sensiblement amusés. Andersen se foutait de discréditer cette sombre conne. Son intervention les condamnait. D'ailleurs, elle proposa un deal aux preneurs d'otage qui ne manqua pas de tirer un énième rictus mauvais à la brune. Faisant elle-même partie de ce milieu de criminels, elle savait très bien comment ils réagiraient. Et ses attentes furent comblées... plus qu'elle ne l'espérait. D'une main ferme, un des types l'empoigna par le col de sa veste et la força à se lever, la gueule de son arme lui léchant la tempe. Malgré une peur certaine et envahissante, Rachel jugea utile de se retourner contre sa prétendue sauveuse. Peut-être qu'en affrontant la femme, l'anglaise réussirait à s'attirer une pseudo sympathie de la part des braqueurs.

Eh ben bravo, c'est comme ça que tu sauves des culs de bourgeoises aigries ?! Pauvre conne.

Néanmoins, l'idée que la flic allait devoir lui sauver son cul fit sourire intérieurement Andersen. Elle ne pouvait décemment pas la laisser crever dans les mains des cambrioleurs. Et il y avait des témoins... Bref, c'était donc à elle de jouer, de sauver son cul comme elle le prétendait. Un énième rictus mauvais vint discréditer la prétendu utilité de la flic dans les locaux.

[Ça s'appelle du harcèlement ça mesdames  !! x)
Et désolée, rp assez court mais faut faire avancer l'action et pas envie de sombrer dans des descriptions dignes de Balzac ]

La situation n'avait pas l'air d'être bien rose à l'intérieur, mais quoi de plus normal. Les braqueurs étaient à cran parce qu'ils étaient cernés de toute part et les otages effrayés parce qu'ils voyaient leurs jours se raccourcir dangereusement. Je n'étais pas mécontent d'être assis dans mon siège, à l'intérieur d'un camion blindé, je ne risquais rien, en dehors d'un choc psychologique car j'étais d'une certaine façon au première loge d'un potentiel massacre. Ma boss avait décidé de se jeter droit dans la gueule du loup, pour beaucoup c'était un acte irréfléchie, mais en la connaissant un peu – en l'ayant vu à l'oeuvre plus d'une fois – je pouvais presque être sûr qu'il n'en était rien. Même si parfois je la haïssais, je savais qu'elle aimait son job tout autant que moi et que ses actions étaient le résultat d'une envie d'en finir une bonne fois pour toute avec la hausse du crime. Personne ne croyait plus en nous et nous les comprenions, mais cela ne veut pas dire que nous baissions les bras. Oui Batman avait raccroché sa cape et nous avait abandonné, mais cela ne voulait pas dire que nous allions tous faire pareil. Il avait décidé de laisser la justice faire son travail et nous allions lui prouver qu'il avait eu raison de croire en nous comme nous avions cru en lui. Cela allait être dur, mais on allait finir par s'en sortir, un jour en tout cas.

Je pouvais entendre tout ce qu'il se disait dans la banque. Je reconnaissais bien Mia quand elle envoya promener une civile et rassurer une autre. Elle n'était pas foncièrement méchante, juste un peu brute de décoffrage, il fallait s'y habituait, mais on y arrivait à force. Grâce à elle, je sus qu'il y avait 6 otages à l'intérieur, information que je transmis à mes collègues et à la police. On ne savait pas encore ce qu'ils voulaient, mais j'étais persuadé qu'on allait pas tarder à le savoir. Ma boss, toujours aussi délicate, parla d'une façon peu délicate aux braqueurs, je n'en étais pas choqué, mais visiblement j'étais le seule. Une des otages fit une remarque à ma boss, mais sans caméra à l'intérieur je ne pouvais pas savoir pourquoi elle lui disait ça. Ce qui était sûr c'est qu'il y avait eu de l'agitation dans la banque et que ce n'était pas bon signe. Ils avaient l'air d'être à cran et la gâchette était souvent sensible dans ces moments là.

"Mais qu'est-ce qu'il se passe là dedans ? Qu'est-ce qu'ils veulent au juste ?" Tentais-je de demander à Mia, ne comprenant rien à la situation. Un des snipers me fit part d'une information qui ne me rassura en rien. L'un des braqueurs avait un otage dans les bras, arme contre sa tempe, ce qui n'était vraiment pas bon signe. Je respirais profondément, connaissant parfaitement ma boss et son sale caractère.

"Ne vous excitez pas boss, vous savez qu'ils sont tous à cran là bas dedans. Gardez votre calme et demandez leur le plus poliment possible ce qu'ils veulent. Si on ne les chope pas à la banque, on les aura dehors, soyez-en sûre !"

Tout ce que je lui disais, elle le savait déjà mais je préférais le lui rappeler, juste au cas où.

La tension à l’intérieur de la banque était palpable et ne cessait de s’accroître. En prenant la place de négociatrice, je mettais ma carrière et accessoirement, ma vie en danger. Je le savais. Par contre, j’ignorais qu’en entrant dans la gueule du loup, je serais obligée de me battre contre des braqueurs, mais en plus, des otages. Sérieux, j’aurai pu les laisser dans leur merde et m’endormir tranquillement cette nuit dans mon lit malgré leurs meurtres. Ces personnes ne m’étaient rien et voir cette mauvaise volonté manifeste dans leurs regards me blasait. Peut être pourrais-je ressortir comme j’étais venue et les laisser se démerder entre eux.

Tout à coup, l’un des braqueurs bougea et braqua son arme sur la tempe de miss grande gueule. Il ne pouvait pas choisir pire otage pour me faire coopérer. J’étais même prête à l’encourager à la tuer lorsqu’elle ouvrit sa gueule pour m’engueuler. Malheureusement, mon bleu me brida. Heyyy ! Mais c’était qui le patron de nous deux ?

- « Depuis mon arrivée, je vous demande ce que vous voulez, mais vous semblez être incapable de me le dire. Alors je redemande : Que voulez vous ? De l’argent ? Une voiture ? Un hélicoptère ? La paix dans le monde ? »

Le braqueur détesta mon trait d’humour. En quelques secondes, il relâcha « grande gueule » qui tomba à terre comme une merde pour s’approcher de moi et me frapper avec son arme. Un léger gémissement m’échappa, mais je me refusais de lâcher plus. Aucune envie de lui donner cette satisfaction. Quand même… Aïe ! Connard… J’avais oublié à quel point ça pouvait faire mal ces machins là, mais au moins, j’avais réussi à attirer suffisamment son attention pour qu’il s’éloigne des otages. Je relevais la tête avec un petit sourire narquois sur les lèvres.

- « Alors ? Que voulez vous ? »

Le braqueur devant moi semblait réfléchir avant de me donner sa réponse, preuve qu’il n’arrivait à assembler ses pensées depuis tout à l’heure. L’excitation, le pouvoir et la peur de se faire prendre devaient batailler en lui. Pourtant, il était le chef de la bande et c’était à lui de donner ses ordres.

- « On veut l’argent qu’il y a dans le coffre et… un moyen de sortir d’ici. »

Un moyen de sortir de là… D’accord… Mais encore ?

- « Un blindé avec le plein d’essence… Et tu conduiras. Si nous n’avons pas ça dans l’heure, on tuera un otage et ainsi de suite. Ils viendront avec nous et si aucun flic ne nous suit, nous les relâcherons… Peut être… »

Je le regardais dans les yeux sans ciller, consciente du danger qui allait suivre.

- « D’accord. Le bleu, tu as entendu ? »

Les choses évoluaient assez vite dans la banque. Les braqueurs étaient loin d’être des professionnels, ce qui était un avantage pour les choper dehors mais un inconvénient à l’intérieur. Ils étaient imprévisibles, apeurés, violents, impulsifs et ils pouvaient faire un véritable carnage d’une seconde à l’autre sans que personne ne puisse rien faire. Je demandais à Mia de garder son calme parce que je connaissais par cœur ma boss et qu’elle n’était pas du genre très délicate quand elle le voulait. Je lui demandais aussi ce qu’ils voulaient, parce qu’à force de s’éterniser, on allait tous les perdre. Leurs nerfs étaient à vif et ce n’était pas bon signe. Une nouvelle fois j’entendis la voix de Mia résonner dans mon écouteur, réitérant pour la millième fois sa question, mais avec une ironie qu’elle aurait pu se passer. J’entendis un bruit sourd, comme un corps qui tombe au sol et je demande tout de suite à l’équipe sur le toit ce qu’il vient de se passer, plusieurs bruits suspects ont été détectés. L’otage venait d’être relâché et elle venait de tomber lourdement au sol, ce qui expliquait le premier bruit, mais j’avais entendu aussi un coup, comme si quelqu’un avait été frappé et je pouvais parier sur le fait que c’était ma boss qui en avait été la victime et on me confirma cette info. Elle ne l’avait pas volé cette fois, intérieurement je trouvais ça jouissif qu’elle est récoltée ce qu’elle avait semé. Mais je me permettais de penser ça juste parce que j’entendais encore sa voix, ce qui prouvait qu’elle allait bien. S’ils la tuaient, je ne trouverais absolument pas ça jouissif, elle était un peu sadique quand elle s’y mettait, mais ce n’était pas pour ça que je n’éprouvais pas de respect pour elle. Elle en rajouta une couche, me prouvant qu'elle allait bien et qu'en plus d'un bon bleu, ils venaient certainement de froisser un peu son égo. De l'argent et un moyen de sortir, pas très original il faut bien l'avouer, mais bon depuis le début ils ne faisaient rien d'original, ce n'était donc pas très étonnant.

"Un blindé ? Ben voyons et il ne veut pas non plus un avion de chasse tant qu'on y est ? " répondis-je naturellement, sans penser au fait que ma boss allait entendre ma remarque cynique. Non mais je vous jure, un blindé, c'était bien un truc de débile, croire qu'on allait leur amener un char devant la banque pour les laisser sortir en paix et repartir comme si de rien n'était. Croire qu'ils vont s'en sortir c'était vraiment très stupide de leur part. En plus ils pensaient vraiment qu'on pouvait se procurer un blindé dans l'heure, avec le plein d'essence …

"Ah ça pour l'avoir entendu j'ai bien entendu … Sauf que pour avoir un blindé il va nous falloir plus de temps !"

Je trouvais vraiment ces braqueurs débiles de ne pas avoir prévu de plan B, mais je n'étais pas encore au bout de mes surprises. Une des otages proposa un sac rempli de billets verts qu'elle venait d'apporter à la banque. Quelle personne clean amène un sac de ce type à la banque ? Mon flair de flic me disait que c'était louche cette histoire. Les braqueurs acceptèrent l'offre de l'otage et demandèrent une garantie qu'ils pourraient sortir vivants de la banque.

"Qui amène un sac bourré de billets verts à la banque ? C'est moi où je sens que ton otage n'a pas l'air si réglo que ça …. Demandez lui son nom, histoire qu'on fasse des recherches sur elle … en attendant vous pouvez leur garantir qu'ils pourront sortir vivants et sans encombre de la banque, on est en train d'installer des barrages dans toute la ville, ils n'iront pas loin et je vais demander de poser une puce dans la voiture pour qu'on puisse les retracer facilement !"

Je sortis du camion, oreillette à l'oreille pour rester en contact avec Mia et je transmis les recommandations et donnais des nouvelles aux autres. Les ordres étaient transmis rapidement et tout le monde se mit en place pour le moment où ils sortiront de la banque.

Les malfaiteurs venaient de donner leurs exigences et le bleu les avait entendues. Il ne restait plus qu’à attendre et prier que mes partenaires fassent assez vite pour éviter un massacre. Seulement, la situation subit une fois encore un revirement. Voilà qu’une des otages leur proposait un gros sac de billets et sa voiture pour les aider dans leur fuite. Etais-je la seule à me poser des questions sur la provenance d’une telle quantité de liquide ? J’en doutais ou alors mon bleu était aussi décevant que lors de ses lendemains de beuverie. Heureusement pour moi, il semblait avoir toutes ses facultés intellectuelles aujourd’hui. Les preneurs d’otage également même si je pouvais voir dans leurs yeux le dessin du dollar. Il faut dire qu’un sac en plus d’un coffre de banque, ce n’était pas donné à tout le monde. J’allais parler quand un des gars prit la parole pour rappeler une chose essentielle au chef de la meute.

- « Mais Julian ! Nous ne pourrons pas prendre d’otage avec nous si nous prenons la voiture de la bourge. »

Mes yeux faisaient la navette entre les deux acteurs pour assimiler les informations. Certes, il avait émis une belle objection, seulement, je n’étais pas certaine que Julian souhaite l’entendre. Son énervement augmenta d’un cran et maintenant, il faisait les cents pas en se tenant la tête et en soufflant comme un porc.

- « Ta gueule ! Ta gueule ! Laisse-moi réfléchir ! »

Cela ne laissait rien présager de bon. Quand un criminel réfléchissait ce n’était généralement pas pour le bien des otages.

- « T’as raison… Nous sommes quatre… Ils sont sept… Donc, onze au total… Même si elle a une limousine, on risque d’être serrés… »

Son regard était perdu dans le vague, il s’était arrêté de marcher, sa voix n’était qu’un murmure. Un mauvais pressentiment tenaillait mon estomac et un horrible frisson parcourut mon échine. J’aurai pu parler dans le but de le convaincre de relâcher quelques otages. Ainsi le nombre d’otages aurait diminué. Cependant, mieux valait pour nous la fermer et se faire tout petit. Pourtant, son regard était déterminé. Il avait prit sa décision et la dernière fois qu’il avait évoqué un meurtre c’était à l’encontre d’un otage…

Sa main tenait fermement son arme au point de rendre ses jointures toutes blanches. Soudain, il braqua son arme sur la « bourgeoise » louche. Que faire ? Que dire ? Je n’eus pas le temps de me poser davantage de question qu’il tirait. Non pas sur la bourgeoise, mais sur son acolyte qui lui avait fait la remarque. Punaise… Je venais de vieillir de dix ans d’un coup.

- « Maintenant… Vous la fermez tous ! Je suis le seul à poser des questions, ici. Alors… Toi, la bourge ! Viens là ! Viens à côté de moi ! »

Il se saisit du bras de la rousse et l’a tira vers lui pour qu’elle se retrouve tout contre lui.

- « Quel est ton nom ? Et dis moi, combien de personne je dois tuer pour qu’on puisse prendre ta voiture ? »

La menace était réelle. Cet homme était fou au point d’être aussi bien un fléau qu’un atout pour nous. S’il tuait encore un de ses hommes, nous aurions beaucoup plus de chances, mais j’avais peine à croire qu’une telle hypothèse puisse se reproduire.

Personne aurait pu imaginer un instant que cela allait prendre ce chemin là, personne, pas même Mia ou moi. J'étais sorti du camion pour transmettre les ordres aux hommes dehors, qu'ils soient flics, agent du FBI, SWAT ou autre service, on était tous dans le même bateau et vu que c'était ma boss qui était à l'intérieur, nous avions l'avantage sur les autres services, j'étais donc chargé de coordonner la mission. Si elle réussissait, nous serions bien vu, si elle finissait en bain de sang, nous serions les premiers dans le viseur. Je devais agir rapidement, réfléchir vite et bien, heureusement que je ne m'étais pas pris une cuite la veille ...
Le bruit d'un coup de feu venait de survenir à l'instant, ce qui figea tout le monde sur place. Ils me regardaient tous pour savoir ce qu'il se passait et après un instant à écouter - le coeur battant - ce qu'il se passait à l'intérieur, j'expliquais la situation aux autres.

"Leur chef vient de descendre un de ses acolytes ... "

Tous le monde me regarda étonné, ne comprenant pas pourquoi leur boss venait de faire ça. Je restais un peu interloqué, avant de reprendre les rênes de la situation.

"Bon voilà le topo : Ce gars est en train de nous péter un câble, nous ne pouvons pas le laisser faire. Toi cherches moi tout ce que tu peux trouver sur un certain Julian ... je suppose que c'est son prénom. Cherches ceux qui ont un casier pour braquage, peut-être meurtre ... Toi tu me cherches tout ce que tu peux trouver sur une certaine Aslinn ... je n'ai pas de nom n'ont plus et elle n'a peut-être pas de casier ..."

Cette Aslinn n'était pas notre priorité, mais je pouvais tout de même déléguer une personne pour faire des recherches sur elle. Quand nous l'aurons devant nous, nous pourrons déjà trouver la bonne Aslinn. Si elle n'a pas de casier, nous aurons peut-être d'autres infos sur elle, qui pourraient expliquer pourquoi elle se balade avec autant de cash sur elle. J'écoutais ce qui se passait à l'intérieur et quand je compris qu'un des otages voulaient agir, me signalant sans le savoir qu'il ne restait plus que trois braqueurs, je décidais de suivre son exemple et je me mis à crier mes ordres, tout en m'assurant que ma boss puisse l'entendre.

"Très bien les gars, écoutez moi tous. Il ne reste plus que 3 braqueurs à l'intérieur, l'un à été abattu par leur Chef, un certain Julian. La voiture qu'un des otages a proposé n'a pas assez de place pour tous les otages, ce qui signifie qu'ils ont deux solutions : prendre un seul otage et s'en aller, soit tuer tous le monde en dehors d'un otage ... Au vu de la situation, nous ne pouvons pas exclure le fait que la seconde option sera très certainement celle choisi, ce Julian est sous pression, il panique et n'a pas l'air d'être du genre à éviter les effusions de sang. Nous allons donc agir vite et proprement. Je veux que tous les snipers sur le toit se tiennent prêt, nous allons entrer !"

Je venais de prendre une décision qui pouvait la bonne comme la mauvaise, je n'avais aucune certitude quand à la suite des opérations. Tous le monde pouvait être tué, comme nous pouvions sauver les otages. Nous ne pouvions plus attendre, un mort signifié qu'il pouvait en avoir d'autres et les braqueurs avaient l'air de songer à cette éventualité, nous ne pouvions plus les laisser sortir sans risquer de perdre presque tout le monde. Pendant que nous préparions notre assaut, je parlais à Mia pour qu'elle se tienne prête.

"Je ne sais pas si c'est la bonne solution boss, mais c'est la seule que je vois à l'heure actuelle. Si tu attendons plus, il y a un risque que vous vous fassiez tous tuer. Tenez vous prêt à agir rapidement et tentez de prévenir les autres otages qu'ils se mettent rapidement à l'abri ... Dans 3 minutes nous entrons !"

3 minutes était le temps nécessaire pour entrer dans la banque selon le SWAT. Les grenades fumigènes étaient en place, nous avions tous des gilets par balles, armes chargées. J'avais le coeur qui battait la chamade, mais j'étais prêt ... j'attendais juste le signale de ma boss pour agir !

La situation dégénérait et je n’étais pas certaine que l’insolence de la rouquine soit la bienvenue en ce moment. Jusqu’ici, le chef de bande était encore calme, certes excité par la pagaille qu’il mettait, mais relativement calme dans son opération. Or, l’intervention de son ancien compagnon lui avait ouvert les yeux sur sa situation. Il se doutait qu’en étant aussi long dans la banque, il laissait aux flics de la ville le temps de boucler le quartier au minimum. J’essayais de capter l’attention de cette Aslinn pour qu’elle la joue molo. Après tout, elle avait une arme sur la tempe et vu l’agitation de son agresseur, mieux valait ne pas faire de vague. Du moins pour le moment.

- « Si tu te mettais une seconde à ma place, tu comprendrais. Comme tu le vois, je suis assez énervé… Et donc… J’ai besoin de plusieurs otages car il est si facile de les tuer. Il me faut du rechange au cas où vous me cassez les couilles comme toi, en ce moment. Compris ? »

Oula… La menace était réelle et vu les regards aux alentours, tout le monde semblait avoir compris que nous avions en face de nous un véritable malade mental. Finalement, il sera difficile de terminer cette affaire avant le déjeuner. C’était tout de même rageant parce que je commençais à avoir faim. Un comble de penser à son estomac alors que l’on faisait parti d’un groupe d’otages. Néanmoins, la brune de tout à l’heure tenta d’attirer mon attention. Que me voulait-elle ? Me dire que j’étais incompétente ? Tiens, non… Elle était prête à essayer quelque chose ! Déjà à deux, nous avions plus de chance de réussir que si j’étais toute seule. Je restais impassible alors qu’elle énonçait son offre et lorsque Julian ordonna à une femme de la fermer. Cette prise d’otage devenait réellement n’importe quoi ! Il fallait que ce soit une otage qui demande ce que foutait les policiers à l’extérieur.

D’ailleurs mon bleu se permettait de prendre ma place auprès de mes agents. C’était amusant de l’entendre distribuer ses ordres jusqu’à ce qu’il parle des snipers. Certes, ils étaient prévus dans le coffret surprise de cette situation, mais personnellement, je n’étais pas très chaude. Les hommes armés divaguaient parmi les otages et même s’ils étaient très entraînés, je craignais qu’une balle n’atteigne une innocente victime. J’écoutais le plan et en théorie, il était parfait. Mais en pratique… Comment voulait-il que je prévienne discrètement tous les otages, sans éveiller les soupçons des malfaiteurs en trois minutes ? Je m’adressais à la brune.

- « On ne fait rien si ce n’est nous préparer à l’intervention de mes collègues dans moins de trois minutes. Il faudrait que tout le monde soit prêt à se mettre derrière le comptoir lorsqu’ils arriveront. Aidez-moi à les prévenir, s’il vous plait. »

Je la regardais de manière appuyée avant de me décaler sur la gauche pour prévenir les deux gars les plus éloignés du comptoir. Ils étaient assez jeunes, ils devraient normalement pouvoir courir assez vite pour se mettre à l’abri. Aussi discrètement que possible, je résumais en quelques mots ce qu’ils devaient faire avant de faire doucement machine arrière. Nous étions sept. Si je faisais la femme qui se trouvait en retrait, la brune n’aurait qu’Aslinn et la mémé près du comptoir.

- « Qu’est ce que tu fous toi ? »

Merde… Captée… Julian se dirigea vers moi. Ca ne sentait pas bon… Pour moi, mais pour la brune c’était tout bénéf.

- « Tu me les brises sévère toi ! A genoux, les mains sur la tête ! Tout de suite ! »

- « C’est quand tu veux le bleu », chuchotais-je alors que Julian jetait un regard aux alentours.

- « Voilà pourquoi il me faut des pièces supplémentaires. C’est si simple d’appuyer sur la gâchette. Un exemple ? »

Ok… Là j’étais sérieusement dans la merde. Soit un otage suicidaire faisait diversion, soit mon bleu intervenait en courant le risque de surprendre un peu trop Julian, soit je crevais tout de suite. Quatrième possibilité ? Il n’y en avait pas ? Zut… Je commençais à m’inquiéter. Surtout que curieusement, c’était la première fois que je me retrouvais dans cette position. Sans arme, sans plan, à genoux, les mains en évidence et accessoirement, un pistolet sur le front. Si je croyais en Dieu durant les dernières secondes de ma vie, avais-je le droit à une place pour le Paradis ?

Je ne pensais pas que la situation pouvait empirer encore plus, pourtant Mia me prouva le contraire. En tentant de prévenir les autres que nous allions passer à l'action, elle se fit repérer par Julian. Décidément ce type en avait vraiment après elle, certes d'une certaine façon elle le cherchait, mais quand même. Mia devait avoir une arme chargée braquée sur sa tête, il allait l'exécuter si nous n'agissions pas. Une autre otage, la fameuse Aslinn, intervint fort heureusement à temps, mais on sentait une réelle tension au sein de la banque.

"Allez go, go, go on y va les gars, on ne peut plus attendre, il va exécuter un otage ! "

Je ne savais pas qui il avait dans son viseur, mais je savais qu'il était au bord de la crise de nerf et qu'il était prêt à tirer. Au moment où il tira, nous entrâmes en trombe dans la banque. "FBI on ne bouge plus !" Criais-je par réflexe, suivis par mes camarades qui sortir plus ou moins la même phrase avec le nom de leur service. Les grenades volèrent dans la pièce, les tirs commencèrent. J'espérais sincèrement que tous les otages ne seraient pas dans notre champ de tir, sinon ça allait encore me retomber dessus. Une silhouette se dessina devant moi, je vis des coups partir de sa direction, je pus donc déterminer assez facilement que c'était un des braqueurs. Avec un de mes collègues du SWAT, nous le visâmes et l'abattîmes sans sommation. Dans toute cette fumée, je ne voyais quedal, ce qui n'était pas franchement facile, alors je décidais de crier en avançant.

"Mikaelson ? Vous êtes où ? "

Je ne pouvais pas l'encadrer en général, je vous l'accorde, mais cela ne voulait pas dire que j'avais envie qu'elle crève, bien au contraire. D'une part, ça me ferait chier de la perdre dans cette opération, on allait encore dire que c'est de ma faute et d'autre part, je n'avais pas envie de supporter un nouveau boss, je commençais à m'y faire à son caractère de cochon, je n'avais pas encore envie de la remplacer. J'avançais, l'arme en point, en formation avec les autres types, histoire qu'on ne se tire pas dessus inutilement. Les tirs reprirent du côté des braqueurs, signe qu'ils n'étaient pas encore tous morts, au moins un, voir deux étaient encore en vie. Une balle me frôla et par réflexe, je me mis à l'abri sous un comptoir.

"Putain vous foutez quoi les snipers ? Vous attendez qu'ils nous trouent le corps pour les abattre ?"

Dis-je vénère, même si je connaissais parfaitement la raison de leur attente, tant qu'ils ne verraient pas correctement leur cible, ils ne tireraient pas !

Il était difficile de regarder la mort en face. Elle ne me faisait pas peur, du moins, pas autant qu’elle aurait dû, car je n’avais aucun regret. Ma famille n’était plus et elle devait m’attendre quelque part s’il existait ce « Paradis » dont les chrétiens nous parlaient tant. Alors pourquoi craindre cette mort qui m’apporterai le repos, la paix et ceux que j’aimais ? Il y aurait bien mon équipe qui serait embêtée - quoique dans ce genre de métier, personne n’était irremplaçable. En plus, on ne pouvait pas dire qu’il m’aimait particulièrement. Surtout mon couillon de bleu… Pour lui, je n’étais rien d’autre qu’un dragon. Peut être que ma mort lui serait bénéfique pour sa carrière. Si ce n’était pas forcément le cas, il devait au moins le penser. Quoiqu’il devait le désirer ardemment car je l’entendais hurler ses ordres à travers mon oreillette. Il donnait l’assaut.

L’otage dénommé Aslinn gagnait du temps pour éviter que ce Julian n’appuie sur la détente. Cette femme n’avait peur de rien. Elle attirait l’attention de ce fou furieux alors même qu’elle n’avait aucune arme et aucune idée du plan mis en place. J’écoutais les bruits qui me venaient de Caleb, me préparant à libérer le chemin vite fait bien fait. C’était sans compter le réflexe de peur qui saisit Julian lorsque la porte s’ouvrit à la volée. Il me tirait dessus, non pas en pleine tête, mais dans le gilet par balle. Peu importait ! J’étais lancée et me laissais tomber comme une merde par terre. Avec l’élan, je me mangeais limite le comptoir que j’aurai dû enjamber. Etant désarmée, je n’étais bonne à rien et me contentais de rester allongée, ventre à terre, la tête entre mes bras. Limite, on aurait pu me croire morte et c’était justement ce que je voulais. On ne tirait pas sur un cadavre.

De ma place, je regardais l’opération. Ca tirait de partout alors qu’il leur devait être impossible de voir à plus de trois mètres. J’entendais Caleb râler après les snipers et malgré le drame qui se déroulait sous mes yeux, cela me faisait doucement rigoler. Mon bleu entrait dans la cour des grands et voyait à quel point la place de chef n’était pas enviable. Il devait également se dire que si un seul innocent était tué, il serait responsable. Le supporterait-il ? J’en venais presque à me demander s’il avait déjà tué un homme… Je ne parvenais pas à m’en souvenir.

La fumée commençait à s’estomper grâce aux courants d’air qui entraient par la porte. Je pouvais apercevoir quasiment tout le monde d’ici. Il ne restait plus que Julian qui perdait les pédales dans son coin à tirer un peu dans tous les sens. D’ailleurs, il se retrouva vite à court de munitions. Tant mieux ! Pas tout ça, mais nous avions autre chose à faire. Il allait se faire cueillir dans quelques secondes et nous pourrions sortir. Cependant, ce plan ne semblait pas lui convenir puisqu’il se jeta sur une des femmes retenues en otage quelques instants plus tôt pour en faire un bouclier humain. Génial ! Qu’allait faire mon bleu maintenant ?

Spoiler:

Tout allait à une vitesse folle, j'avais encore l'impression que nous venions à peine d'entrée que nous étions presque à la fin de ce calvaire ... A la fin, c'était un bien grand mot, quand les braqueurs seraient mis hors d'état de nuire - car quoi qu'il puisse arriver ils ne sortiraient pas de la banque indemne - il faudrait vérifier que personne n'était blessé ou pire mort, prendre les dépositions, les faire vérifier par les ambulanciers, appeler un psy' pour les aider à gérer cette situation peu habituelle, même à Gotham, faire un rapport ... bref, nous étions en plein dans cette merde et elle n'était pas prête de se terminer. Petit à petit le brouillard se dissipa, nous permettant de voir un peu plus clair dans ce bordel. Presque tous les braqueurs étaient au sol, seul Julian leur chef était encore debout, prit d'un grand désespoir, il avait en otage une jeune femme blonde qui lui servait littéralement de bouclier humain. Elle pleurait, était terrifiée et nous ne pouvions que la comprendre. L'autre était encore en plein dans sa crise de démence et il était évident pour nous qu'il ne sortirait pas en vie de ce bordel. Dans mon oreillette, les snipers me dirent qu'ils n'avaient pas de fenêtre de tir mais que si nous arrivions à le faire décaler sur la droite, peut-être qu'ils pourraient tenter de le blesser. Le peut-être ne me rassura pas beaucoup mais je savais qu'ils étaient des professionnels, ce n'était pas la première fois qu'ils se retrouvaient dans cette situation là, ils n'allaient pas tirer à l'aveuglette, ils feraient très bien leur boulot. Toujours mon arme visant l'otage et Julian, je tentais de le raisonner.

"Julian ! C'est fini, vous n'irez nulle part et vous le savez très bien. Laissez la partir, soyez raisonnable ... "

Tous les flingues étaient braqués sur lui, ce qui le rendait encore plus nerveux. Il nous hurla dessus que ce n'était pas fini, qu'on devait le laisser partir. L'otage redoubla de larme, ce qui n'était ni pratique pour entendre Julian, ni utile car ça l'agaçait encore plus. Il l'insulta pour la faire taire et je tentais dans une mimique rassurante de lui faire comprendre que tout irait bien. Je fis signe à mes collègues de leur laisser un peu de place, histoire que Julian bouge dans la fenêtre de tir. Les gars le comprirent assez rapidement et nous reculions d'un pas ou deux. L'autre au début ne bougea pas, puis fini par avancer d'un pas, puis de deux et sans que personne ne s'y attende, un tir retentit, bruit qui me glaça le sang. Pendant une fraction de seconde je ne savais pas si le tir avait réussi ou pas. Si l'otage mourrait juste sous mes yeux, je ne suis pas sûr de pouvoir le supporter et surtout pas l'oublier. Mon coeur s'arrêta de battre une fraction de seconde, le temps que Julian tombe à la renverse, une balle logée en pleine tête. Des membres du SWAT récupérèrent l'otage pour la mettre en lieu sûr, le carnage était terminé. J'entendis des "bien joué", mais je ne me sentais pas heureux ni fière de ce qu'il venait de se produire. Je détestais avoir pris la place de ma boss, j'avais toujours su qu'elle n'avait pas le beau rôle et je n'avais jamais lorgné sa place, mais maintenant que j'avais testé, jamais plus je ne voudrais reproduire l'expérience. Je préfère être un petit con insouciant, c'était préférable.

"Boss ? "

J'esquissais un petit sourire, plus une grimace qu'autre chose quand je remerciais mes collègues pour le compliment et je fis le tour de la banque pour voir où on en était, quel était les dégâts et où se trouvait ma boss. Je découvris le cadavre de la vieille femme, allongée au sol et mon coeur se serra. Elle n'aurait jamais dû mourir, si quelqu'un d'autre avait pris les rênes, ça ne se serait jamais passé comme ça ou en tout cas j'en étais persuadé. Je rangeais mon arme, me passait les mains sur le visage, épuisé par tout ce chaos, triste pour cette mort et désespéré également .... J'étais peut-être qu'un pauvre con immature et inconscient, mais je restais humain sensible, qui détestait qu'on fasse du mal à des personnes sans défense ...

Avec l’intervention de mon équipe, il me semblait que tout serait terminé rapidement. Malheureusement, tout ne se passa pas exactement comme prévu puisque la vieille dame n’eut pas le temps de se mettre à l’abri. Merde… C’était ma faute… De ma place, je ne pouvais que regarder son regard vide, impuissante. Par contre, lorsque je vis la rousse se jeter sur ce corps inerte, il me fallait réagir. J’allais prendre appui sur mes bras pour me relever, mais ma gamelle de survie m’en avait coûté un, en plus de l’arcade sourcilière ensanglantée. L’entreprise serait plus compliquée aussi essayais-je de ramper pour calmer les otages. A moins que je me décide à regarder sur le cadavre d’un des preneurs d’otage pas très loin dans le but de trouver une arme. C’était mon devoir. Je devais tenter quelque chose pour protéger ceux qui pouvaient encore l’être. Lentement, mais sûrement j’atteignais mon but et récupérais une arme. Etrangement, je me sentais mieux avec elle que sans elle. Très vite, je repérais des visages familiers. Seulement, Julian me remarqua également. Désormais, il retenait une jeune femme devant lui pour se protéger, mais dans son regard, je pouvais lire sa folie et, comme par hasard, je me trouvais dans sa ligne de mire. Pourquoi ne m’étais-je pas mise à l’abri tout simplement ? Mon boulot allait me tuer !

Prenant sur moi, je combattis la douleur tentant de m’expulser au plus loin et en priant pour que cette fois, je ne me mange pas de comptoirs. J’entendis même la voix de la brune qui me semblait très proche. Etais-je à l’abri ? Une détonation retentit… Ce n’était pas passé loin, mais la balle ne nous visait pas. Un bruit sourd et l’agitation qui régna ensuite m’apprenaient que Julian était mort. Putain de journée… Après un soupir pour décompressé, je faisais signe à la brune que j’allais bien.

- « Et vous deux ? Rien de cassé ? »

Je n’étais pas spécialement pressée de me relever. Mon corps était encore endolori à cause du stress et de la pression. Les preneurs d’otage et une victime étaient morts… J’aurai préféré que tout se passe sans encombre, mais c’était trop demandé. Je relevais la tête pour regarder autour de moi et admirer cette effervescence avant de me relever. Bon point, je n’avais pas le bras cassé. Mauvais point, j’aurai sûrement un hématome… Bah c’était peu cher payé après cette bataille. Je m’assurais que des agents s’occupent des otages avant de me diriger vers Caleb. Son regard était posé sur la victime et sa culpabilité était palpable.

- « Ce n’est pas ta faute, mais la leur. Ils sont entrés dans la banque armés. Ils n’avaient pas peur d’utiliser leurs armes. Ce sont eux qui l’ont tué, pas toi. Alors ne culpabilise pas. »

Il était facile de sortir ces conneries toutes faites. J’en avais pleinement conscience, mais j’ignorais quoi dire pour lui alléger ce poids que je connaissais déjà. Il était certes inévitable pour lui de le ressentir un jour ou l’autre dans sa carrière. Cependant, j’aurai quand même aimé lui éviter cela le plus longtemps possible. Soudain, je trouvais les mots.

- « Tu as fait exactement ce que j’aurai fait si nos places avaient été échangées. Tu n’as rien à te reprocher. »

Puis je déposais ma main sur son épaule en signe d’encouragement. Il n’avait pas besoin que je l’enfonce et ce n’était pas mon intention. Alors autant me montrer sympathique. J’espérais seulement qu’il n’en prendrait pas l’habitude.