« Maître Wayne ? Maître Wayne ? »

Les paroles d’Alfred retentirent sans effets dans la grande chambre du maître des lieux. Puis constatant que Bruce n’avait pas passé sa nuit dans sa chambre, une fois de plus, il fit quelques gestes sur les touches du piano et s’engouffra dans le passage secret qui venait de s’ouvrir derrière l’étagère de la bibliothèque. Une fois descendu sous le manoir, le vieux majordome constata avec déception que le garnement Wayne était une fois de plus accaparé sur son vaste ordinateur à consulter les dossiers criminels.

« N’en avez-vous pas assez de passer des nuits blanches à chercher encore et toujours où se cachent l’épouvantail ou le Sphinx ? Vous n’avez rien de mieux à faire ? Vous trouver une femme par exemple ? Au moins pour votre alibi. »

« Et bien figurez-vous que c’était encore le cas il y a peu. J’en avais trouvé une parfaite qui détonnait considérablement des autres femmes mais mon numéro de riche héritier vaniteux a tout fait rater comme à l’accoutumé. »

« Comment cela ? »

« La soirée que j’ai passé avec elle a eu quelques hauts, avec une étreinte passionnée comme elle seule sait les faire visiblement, mais il y a eu surtout des bas ensuite, elle n’a pas aimé la façon dont je l’ai éconduit à un moment et par ma maladresse nous avons finis dans un fast-food et je crois que ça l’a achevée. Il faudra 10 ans pour qu’elle s’en remette et accepte de revenir avec moi dans un lieu public. »

« Mais encore ? »

« En tant que Bruce j’ai laissé plus de 8 messages sur son répondeur mais miss Kyle fulmine encore contre moi visiblement et n’a pas donné suite. Je suis allez de moi-même chez elle après avoir laborieusement trouvé son appartement, puis j’ai attendus deux heures d’affilés jusqu’à ce qu’une autre locataire, une femme blonde qui ne doit pas avoir plus de 20 ans, m’ait indiqué que Selina Kyle n’était pas là. Je la soupçonne d’ailleurs d’avoir piqué mon portefeuille au passage. »

« Merveilleux, vos parents seraient heureux de vous voir fréquenter les femmes de cette façon… »

« Assez de sarcasmes Alfred, il y a plus important. »

Bruce pianota quelque chose sur son clavier et un dossier apparut sur l’écran.

« Voilà Catwoman, personne ne connait son identité, elle est aussi mystérieuse qu’insaisissable mais je dois la trouver, il me faut tout sur elle Alfred, du moins le peu que la police connait à son sujet. Je l’ai croisé un soir et je l’ai laissé à un endroit en ville où elle a disparu dans l’ombre, je ne sais pas où elle réside et je dois la trouver. »

« Représente-t-elle un danger quelconque ? Pour les citoyens ou pour la police ? »

« Eh bien Alfred, c’est-à-dire que… »

« Ça va j’ai compris, un rendez-vous galant pour Batman. Ça nous changera de ce qu’il fait d’habitude. »

« Mais pas du tout Alfred ! Vous vous méprenez ! »

Plus tard, Bruce décida d’élaborer un traquenard, dans la semaine qui suivit il passa foule d’appels pour organiser une soirée culturelle au muséum de Gotham. La fondation Wayne venait d’offrir au musée foule de nouvelles œuvres d’art : un rubis en forme de chat, un saphir à tête de chats, un collier d’émeraude aux caractères félins, etc… uniquement des pièces de luxes que Wayne s’était empressé d’acheter à l’étranger en 4éme vitesse. Les œuvres seraient inaugurés et accessibles au public au cours de la soirée organisé par Wayne. Un traquenard dans lequel il l’espérait à tout prix, tomberait Catwoman, le seul moyen qu’il avait trouvé pour recroiser sa route. Mais malgré tout, il pensait aussi à Sélina et il ne put s’empêcher de composer les 6 chiffres du numéro de téléphone maudit et il laissa ce message sur le répondeur de la belle :

« Miss Kyle, c’est Bruce, je vous appelais pour vous proposer de m’accompagner à la soirée culturelle très select que j’organise au musée vendredi prochain, vous l’avez surement lu, c’est dans tous les journaux. Il me faut une cavalière éblouissante devant les médias et c’est à vous que j’ai pensé. »

Il raccrocha sans trop se faire d’illusions, sachant très bien que son image désastreuse n’allait pas faire changer d’avis la délicieuse Kyle. Puis la mort dans l’âme il se rendit seul à la fameuse soirée. Et une fois au buffet casé entre deux sculptures, il s’attarda un verre de champagne en main à regarder vaguement quelques tableaux. Deux femmes (probablement des mannequins vu leur allure) se plantèrent non loin de lui et ne cessèrent de lui jeter des regards aguicheurs et les sourires qui vont avec. Wayne les ignora royalement et s’adonna au serrage de main des officiels présent tout en commentant avec vanité les richesses en formes de chat qu’il avait légué au musée. Il se rendit compte que les deux mannequins non découragées continuaient à trainer derrière lui. Il se dit qu’après tout il n’avait plus rien à perdre et vida son verre d’un seul trait. L’instant suivant Bruce était mitraillé par les photographes présents, il tenait contre lui les deux femmes qui se collaient au milliardaire en ronronnant. Chacune de ses mains s’attardaient sur les hanches des deux femmes pour les attirer contre lui.

Il était 2h du matin et tous les invités étaient maintenant partis. La fête terminée on avait bouclé le musée. Les caméras balayaient chaque couloir, les gardiens avec leur matraque à la ceinture faisaient des rondes et on avait allumé des barrières infrarouges aux coins sensibles pour prévenir tout intrus. Batman était dissimulé derrière un vase étrusque et observait la grande salle contenant les vitrines avec les bijoux en formes de chats. Il attendit presque une heure pour la voir enfin surgir comme une ombre. Gagné ! Son piège pour revoir Catwoman avait marché à merveille. Il sortit de sa cachette et s’approcha d’elle sans chercher à se dissimuler.

« Je vois que vous êtes toujours attirés par tout ce qui brille ma chère. Vous n’avez jamais songéà un travail honnête ? »

Le chevalier noir croisa les bras et la toisa de haut pour essayer de dissimuler son éternel trouble face à elle.

« Mais ce soir je ne vous empêcherais pas de dérober tout ça, je vais même vous aider, mais seulement pour cette fois, vous savez pourquoi ? Parce que s’il y a bien un citoyen dans cette ville qui me fait horreur, c’est Bruce Wayne, un incapable immoral, il suffit juste de le voir dans sa façon de se comporter avec les femmes. Aussi jouons un peu et affairons nous à tout ça avant que les gardiens ne repassent faire leur ronde ici. »

Ce sourire, encore et toujours ce sourire qui le faisait fondre, mais il ne voulait rien montrer, aussi garda t’il sa posture sévère tout en dévisageant la demoiselle et se posant l’habituelle question, quelle femme aussi mystérieuse qu’entreprenante et sensuelle pouvait bien se cacher sous ce masque ? Il ne montra rien non plus de la gêne qu’elle provoquait chez lui par ses questions, elle avait tapé dans le mille et il chercha un moyen d’éluder ça. Il saisit aussitôt sa main qui passait sur son torse mais au lieu de la serrer brutalement comme pour lui signifier une fin de non-recevoir, il entoura le poing de Catwoman avec ses doigts dans un geste presque espiègle et de son autre main, il lui saisit tendrement le menton pour l’approcher de son visage mais au lieu de l’embrasser, lui confia dans un sourire :

«Mais qui vous dit que je traque les criminels pour faire le bien ? Qui vous dit que je ne le fais pas pour moi-même ? »

Malheureusement pour le couple, ils étaient tellement occupés à leur conversations les yeux plongés dans ceux de l’autres qu’ils en oublièrent où ils étaient et de prêter attention aux bruits autours. S’ils étaient restés vigilants, ils auraient senti venir l’un des gardes en patrouilles qui avançait en sifflotant et se seraient dissimulés à temps, mais hélas pour eux, trop occupés à leurs affaires, ils oublièrent leur prudence habituelle et se firent surprendre par le garde médusé qui braqua une lampe torche sur eux tout en bégayant :

« Mais ?! Mais ?! Non ! C’est impossible ! »

Il se tourna précipitamment et courut dans le couloir en hurlant aux intrus dans son talkie-walkie. Batman projeta un grappin sur ses jambes et le garde retomba violement sur les dalles du musée puis se mit à ramper, les pieds entravés tout en continuant à crier au secours.

« Le jeu est finis, on déguerpit d’ici immédiatement je ne voudrais pas leur faire de mal et… qu’est-ce que vous faîtes ? Descendez immédiatement de cette vitrine et laissez ces bijoux ! Je vous dis qu’on dégage ! »


Mais il était déjà trop tard, l’alarme retentissait de façon assourdissante à travers tout le musée. Et déjà on entendait au loin des gardes qui fonçaient en brandissant leur matraque.

« Ils arrivent ! Fuyez je les retiens ! »

Il se surprit lui-même par ce qu’il venait de dire, se rendant compte que la simple idée qu’elle tombe entre les mains des autorités lui faisait horreur et qu’il tenait assez à elle pour s’interposer au risque d’être capturé. Il accueillit le premier garde au milieu de la salle alors qu’il chargeait vers lui, Batman l’esquiva en un mouvement de cape et il vint s’écraser contre l’une des vitrines convoitée par Catwoman en la brisant en milles morceaux. Un gardien balança un large coup de matraque qui racla le torse de Batman alors qu’il reculait précipitamment. Il contre-attaqua en plaçant un uppercut qui arriva droit au but et fit décoller son adversaire du sol, il retomba avec fracas contre une statue grecque. Batman se retrouva au cœur d’une mêlée de coup de matraque et s’en ramassa quelques-unes. Dans une position défensive, tête rentrée et corps baissé le justicier contra les assauts adverses avec les ailerons acérés de ses avant-bras et distribua à son tour ses séries de coup, assommant par ci et obtenant des cris de douleurs par là. Il se reçut un coup de pied dans la figure, provenant d’une chaussure à talon très évocatrice. Furieux il hurla à Catwoman en même temps qu’il prenait un adversaire par la gorge pour le renvoyer au loin :

« Ça vous l’avez fait exprès ! Inutile de le nier ! Ça vous amuse ? »

Enervé il balança une rafale de coup contre un gardien puis reculant face à l’adversité, il fit tomber un immense vase chinois de la dynastie Ming qui se brisa en se rependant partout à terre. Il s’arrêta un instant comme effaré par ce qu’il venait de faire et songea que dans tous les cas Bruce Wayne ferait un gros chèque au musée pour réparer tous les dégâts, aussi sans aucuns scrupules, il arracha un sarcophage égyptien de son piédestal et le souleva avant de le projeter sur 3 adversaires en même temps. Il se prit un gros coup de poing qui le fit chanceler et il percuta Catwoman, collé contre elle, il la fit tomber en même temps que lui et ils se retrouvèrent au sol enlacé dans une position quelque peu indécente.

« Hum… j’avoue, ça j’ai fait exprès. »

Il la fit rouler contre lui pour éviter un coup de matraque qui s’abattait sur le sol puis se relevant, il se retrouva dos à dos contre elle, à contrer un bombardement de coups à pulvériser un bœuf. Batman feinta en un direct du droit parfait qui empala sa cible. Attrapant aussitôt la tête d’un de ses assaillants, il l’abaissa vers Catwoman pour qu’elle lui assène un coup puis lui-même dans la foulée délivra un violent crochet dans la face d’un gardien qu’elle immobilisait pour lui. Les deux corps des deux gardes inconscient retombèrent bruyamment par terre alors qu’immobile Batman la fixait presque ému, ayant le sentiment qu’ils faisaient la paire comme deux acolytes qui viennent de se trouver. Il voulut dire quelque chose et n’en eut pas le temps que déjà une nouvelle vague d’assaillant fonçait vers eux en brandissant une rangée de matraque et leur intimait de se rendre immédiatement. Batman se mis à genoux les deux mains sur la tête et lorsque l’adversaire parvint jusqu’à lui, il rusa en se relevant aussitôt pour délivrer une avalanche de coups des deux mains, puis reculant d’un pas, il envoya un méchant coup de pied en même temps que Catwoman sur la tête d’un malchanceux qui tomba à terre le nez et la mâchoire brisée par le double coup des intrus en costumes. Batman acheva la curée en saisissant un tableau et en l’écrasant sur la tête d’une autre victime. Les autres prirent peur et déguerpirent sans demander leur reste tout en faisant retomber leurs matraques au sol.

«Je crois qu’ils ont eu leur compte, prenez vos bijoux et allons-nous en. »

Batman contempla les hommes à terre avec un air navré puis attira Catwoman contre lui tout en tendant son bras en l’air avec son lance-grappin.

«Je me suis posé une question pendant le combat, un détail au combien important et je crois que je m’en voudrais si je ne vous le demande pas. »

Il tira son grappin et empoignant la taille de sa comparse, il s’éleva avec elle jusqu’aux gaines d’aération situé au plafond. Avant de défoncer la grille et de s’infiltrer à l’intérieur, il posa sa question :

« Que dis Mr Catwoman de tout ça, votre époux je veux dire, ou votre fiancé ou votre petit ami, ce que vous voulez, il n’est pas inquiet de vous savoir en train de rôder dans les rues de Gotham tard le soir ? N’est-il pas jaloux à la simple idée que vous pourriez croiser d’autres hommes ? »

Il avait posé sa question sur un ton qu’il voulait le plus innocent possible mais c’était complétement raté. Ils s’infiltrèrent dans les conduits de ventilation et sortirent sur le toit du bâtiment, ils foncèrent sur le sommet de la façade du musée et furent tout à coup illuminés par des tas de projecteurs en contrebas et même par le projo d’un hélicoptère des forces de l’ordre. En contrebas les flics étaient venus en nombre. Totalement ébloui par l’intensité de la lumière braquée sur eux qui perçait la nuit et observant la multitude en dessous d’eux qui les scrutait avec attention, Batman posa délicatement ses deux mains sur les hanches de Catwoman et l’attira à nouveau contre lui.

« Ça fait un bout de temps qu’ils veulent ma peau et j’ai une envie folle de leur donner une bonne raison de m’en vouloir, vous êtes la plus jolie de toutes les criminels de cette ville et ils le savent, s’il vous plait, faîtes-moi une faveur avec vos lèvres, rendez les jaloux à en crever, ils nous regardent tous, c’est le moment de les faire halluciner. »

Cette seule étreinte effara totalement les flics présents, c’est avec stupéfaction, que le chef de la brigade criminelle fit tomber son haut-parleur par terre et qu’un membre du SWAT fit tomber son arme à feu au sol. Ils n’en croyaient pas leurs yeux, la cambrioleuse la plus recherchée de la ville en train d’embrasser l’ennemi publique n°1 qui avait tué Harvey Dent comme ils le pensaient tous. C’est médusé que les caméras des hélicos de presse firent des gros plans sur la scène.

Batman se décolla de la bouche de Catwoman pour lui répondre :

« Qui vous dit que je veux m’encanailler, c’est peut être moi qui veut vous attirer du côté du bien… »

Il ne put pas finir sa phrase qu’il se retrouvait encore enlacé sauvagement par le chat. Il se débâtit encore pour arrêter le baiser et lui dire :

« D’ailleurs la célébrité sulfureuse c’est plutôt vous qui allez la subir à cause de moi, je suis un pestiféré pour les autorités… »

Une fois de plus il n’eut pas l’occasion de finir de parler et se retrouva sa bouche lié à la sienne. Il voulut ajouter autre chose mais y renonça comme emporté par la vague d’affection qu’il ressentait pour elle et il se laissa enfin aller à l’abandon.


Les projos braqués sur eux avec insistance, le chef du SWAT les observa gêné en se demandant s’il devait leur laisser une minute ou deux en plus avant d’intervenir puis finalement il donna l’ordre. Depuis l’un des hélicos, 4 commandos descendirent en rappel en pointant leurs armes vers le couple :

« Bougez plus ou on tire ! »

Ni une ni deux, Batman empoigna Catwoman dans ses bras et détala en courant sur le sommet de la façade, le projecteur le suivant toujours, il disparut dans un recoin du toit du musée qui se situait entre le préfabriqué du générateur électrique et une citerne d’eau. Ils étaient dans le noir le plus complet, les commandos cernèrent l’endroit et pointèrent leurs armes vers l’obscurité.

« Rendez-vous ! Vous n’avez pas d’issue ! »

Batman déposa la cambrioleuse sur un siège et vint s’installer à son tour sur un siège juste devant.

« Attendez un instant, il faut que je me souvienne de la procédure pour démarrer, c’est la première nuit que j’utilise ça. Je ne sais plus très bien comment je m’y suis pris à l’allé.»

Il appuya sur un bouton et une sorte de cockpit vitré se referma autours d’eux.

« Bien mettez votre ceinture. »

Les commandos ouvrirent le feu et les balles ricochèrent sur les vitres blindées qui les protégeaient.

« Sortez d’ici immédiatement ou on vient vous cherchez ! »

Ils n’eurent pas besoin de le faire, un grondement de moteur assourdissant s’éleva et les lumières de l’engin s’allumèrent tout à coup pour illuminer les flics qui prirent la fuite en laissant tomber leurs fusils d’assaut. Puis l’engin commença à avancer et se rapprocha dangereusement du bord de la façade du bâtiment. Puis il bascula dans le vide. Le souffle dégagé par l’engin fit paniquer tous les flics au sol et le véhicule de Batman s’éleva dans le ciel et commença à slalomer entre les immeubles pendant que les hélicos de police le poursuivaient, braquant toujours leurs projecteurs.


«Avant que vous ne posiez la question je vous répond : non je ne m’en sers pas pour frimer ou pour séduire mes passagères. »

Il enclencha la vitesse et poursuivit son ascension en passant au-dessus des hélicos qui incapable de se livrer à de tel actions aérodynamiques le perdirent vite de vue. L’appareil fit quelques tours sur les cimes du centre-ville pour être sûr qu’il n’était plus suivit par personne puis alla se poser au sommet de la Tour Wayne, le plus haut de tous les gratte-ciels de la ville. Batman descendit de son véhicule volant et s’avança jusqu’à la corniche de l’immeuble. Il resta là à contempler la ville et ses lumières, sa cape soulevé par le vent. Il ressentait le sentiment gratifiant d’être sur une sorte d’olympe inaccessible pour les simples habitants, ici personne ne pourrait jamais le voir alors que lui pouvait tous les observer. Quelque chose tira sa cape et l’attira en arrière puis tira d’un coup sec pour le faire tomber au sol. Par réflexe il tenta de se débattre mais abandonna la lutte aussitôt.


« C’est un jeu dangereux, je crois que ce que nous faisons est complétement fou et que ça nous rend vulnérable. Tu serais capable de me livrer à des criminels pour du fric et je serais capable de te livrer à la police par idéal. »

Il parcourut le cou de la jeune femme avec sa bouche et sentit son pouls qui palpitait, à chaque endroit de sa peau qu’il touchait, il la sentait vibrer, il trembla, sans savoir si c’était lui-même qui était sur le point de défaillir ou si c’était le froid du vent silencieux au sommet de l’immeuble. C’est en frissonnant que ses mains s’agrippèrent à elle et qu’il la colla contre lui avant de l’enlacer comme pour la protéger du froid et la réchauffer. Il nicha son menton entre son épaule et sa clavicule et l’embrassa à cet endroit en chuchotant tout doucement :

« J’ai été inconscient là-bas, je n’aurais jamais du te demander ça, à partir de maintenant ils savent tous, ils chercheront à te faire tomber aussi pour m’avoir, qu’ils soient flics ou criminels, ta vie deviendra bientôt un enfer et tu seras obligé de fuir Gotham, il est encore temps pour toi de faire marche arrière. Je ne veux pas briser ta vie ici. »

D’une ruade elle le débarrassa de sa ceinture gadget, elle glissa ses mains dans son accoutrement de héros et ses mains baladeuses le chatouillèrent. Il voulut l’embrasser mais elle lui échappa en se mettant à taquiner son torse avec sa langue. Batman eut l’impression qu’elle mourait d’envie de le dévorer tout cru maintenant qu’il était tombé entre ses griffes de chats sauvages. Il saisit aussitôt la tête de Catwoman pour se libérer de sa bouche insatiable et entreprît à son tour de lui ôter son accoutrement félin. Il la coinça contre lui et embrassa à son tour le corps de la jeune femme en plongeant sa langue dans son nombril pour la chatouiller. Tout en la goutant il trembla en songeant qu’il avait vraiment trouvé quelqu’un comme lui, leur relation serait plus intense que celle qu’il avait eu avec Rachel Dawes.

Il regretta de continuer à porter son masque, il avait envie qu’elle glisse ses mains dans ses cheveux et qu’elle déplace sa tête comme bon elle l’entendait pour qu’il embrasse les endroits de son corps qu’elle avait envie, mais il ne pouvait pas se permettre de retirer son masque de chauve-souris, il ne le voulait pas, il était apeuré à la simple idée qu’elle découvre qui il était et se révulse, qu’elle le repousse avec dégoût pour ce qu’il semblait être : le milliardaire consommateur de femme le plus déplorable de tout Gotham City. Une image qui lui collait à la peau comme une malédiction. Seule Sélina Kyle avait pu passer outre, mais par sa maladresse il l’avait cruellement déçu et était contraint de faire une croix sur elle. Peut-être cela valait-il mieux, mais il ne pouvait se résoudre à oublier le ravissant visage de Kyle et s’en voulait de la trahir en ce moment même avec Catwoman même s’il n’y avait rien eut exactement entre lui et Sélina.

Il l’embrassa, c’était doux, elle l’embrassa sauvagement en retour. Puis Batman fit courir sa bouche sur sa peau nue au fur et à mesure qu’il la découvrait. Il se fit protecteur et se drapa sur elle pour la réchauffer, ses mains purent danser dans le cou de Catwoman jusqu’à ses cheveux magnifiques pour la caresser, puis les mains de Batman se firent de plus en plus câlines partout où il la touchait. Il caressa dans son cou une veine qui palpitait puis enfuit son visage dans sa poitrine tout en partant à la dérive, il sentit les mains de la voleuse sur son menton et sa bouche la seule partie de son visage dont elle pouvait profiter pleinement, il lui embrassa les paumes comme pour s’excuser de garder le masque, c’était une torture cruel pour lui de ne pas le retirer mais il avait trop peur tout à coup. Lui Batman, avait finalement une limite, la seule femme à pouvoir le sauver de ses cauchemars.

Il lui écarta les genoux et embrassa ses cuisses, il frissonna comme jamais auparavant. Il lui fit une place tout contre lui puis approcha son visage contre elle. Il la regarda droit dans les yeux et l’admira. Ils se collèrent l’un à l’autre en trouvant le bon rythme, chacun tenant le visage de l’autre et ils soudèrent leurs regards. Il eut un spasme de plaisir en refermant ses bras autours d’elle comme s’il ne voulait plus la lâcher. Il gardait son regard braqué sur ses yeux étourdissants, il se laissa partir et l’embrassa en tremblant.


Il dériva et rouvrit les yeux, il était blottît contre elle. Il parla faiblement.

« Je ne cesse de penser à toi depuis l’autre soir…

Mais je ne cesse de penser à une autre aussi…

Il s’est passé des choses qui m’ont échappé…

Elle était aussi audacieuse que toi…

Je m’en veux de ne pas savoir choisir et de vous trahir l’une et l’autre…

Comment saurais-je que j’ai fait le bon ou mauvais choix ?...

J’ai peur que tu ne sois jamais en sureté avec moi…

Ma vie est une fuite continuelle… »

Batman releva son torse, il était assis en tailleur et elle aussi, sur lui, emboîté l’un contre l’autre, il la serra en songeant que c’était dans cette position qu’il préférait l’avoir contre lui. Il resta quelques instants silencieux à la serrer, ses mains longeant encore et encore avec volupté son dos. Puis finalement il parla :

« J’ai aimé une femme par le passé. Elle ne fut jamais à moi comme je l’aurais voulu, elle-même n’a finalement pas voulut de moi à cause de ce que j’étais devenus, Batman. Mais je crois que je suis Batman depuis que je suis enfant. »

Il songea à l’assassinat de ses parents, c’est bien à ce moment-là qu’il était mort et que Batman était né, Bruce n’était qu’un masque.

« Tu vois ce masque ? C’est mon vrai visage, à l’intérieur, ma personnalité est comme ça. Un ange mortel de la vengeance qui savoure la peur des criminels. Est-ce que c’est vraiment ça que tu veux ? »

Batman desserra son étreinte et se sépara d’elle pour renfiler son armure.

« Pendant longtemps j’ai cru que c’était provisoire, que je ne serais Batman qu’un temps, que j’abandonnerais tout ça et que Gotham n’aurait plus besoin de moi. Mais je me suis lourdement trompé, la femme que j’aimais a été engloutit par la ville, je suis condamné à être Batman jusqu’à la fin. Et ça ne pourra être qu’une mort violente. C’est moi contre le crime et la police. C’est tout ou rien. »

Il prit Catwoman dans ses bras en la soulevant du sol comme un prince charmant ce qui le fit sourire, cette scène semblait complétement surréaliste, deux êtres humains déguisés en animaux au sommet de l’Olympe de la pire ville des USA. Il la déposa délicatement dans le Batwing et monta à bord d’un seul bond. L’appareil décolla du toit de Wayne Enterprise et plongea vers la ville. Il ne pouvait pas la laisser en plan au sommet de l’immeuble, comment ferait-elle pour redescendre ? Quoi que… oui elle en était capable, elle en avait l’audace.

Il se posa sur un terrain vague contenant diverses carcasses de voitures abandonnées et descendit de son appareil volant. Il réceptionna Catwoman sur son dos lorsqu’elle quitta le fauteuil passager et il déambula sur le sol en s’écartant de l’appareil.


« Ma fin arrivera bientôt, ce n’est qu’une question de temps, j’ai été victimes de lombalgie et de tendinite à cause de mes combats, j’ai du tissus cicatriciel dans mes reins, plus de cartilages dans les genoux et je ne sais quoi encore. Lorsque je tomberais je compte sur toi pour récupérer mon cadavre afin qu’il ait une sépulture descente. »

Il déposa Catwoman et se tourna vers elle pour l’enlacer.

« Elle s’appelait Rachel, oui même Batman peut aimer, mais personne ne le sait à part toi. »

Là, un baiser sur son front, ici, ses lèvres lui effleure sa joue. Enfin, ses lèvres, le goût de cet endroit si fin et si doux qui est si révélateur sur les émotions. Il se détourna d’elle et regagna son Batwing, il décolla en laissant un nuage de poussière derrière lui. En décollant du sol, l’appareil laissa une Batmoto qui pouvait s’incorporer dans son nouvel engin comme elle pouvait le faire avec la Batmobile. L’engin volant de Batman s’éloigna du terrain vague et disparut entre deux immeubles, laissant seul Catwoman et la Batmoto, un cadeau pour elle.